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Vente STX France : info ou intox ?

Dans un article de Libération paru hier, on apprenait que le grave danger qui menace les chantiers nazairiens, à savoir la liquidation de son actionnaire majoritaire STX Corée qui pourrait être prononcée dès vendredi 14 octobre par le tribunal de Séoul, pourrait trouver une issue heureuse.

En effet, le gouvernement français envisagerait d’augmenter sa participation dans le capital de STX France, actuellement de 33% afin de la porter au-delà de la majorité.

Compte tenu de la situation paradoxale de STX France, dont le carnet de commande permet d’assurer environ 10 années de production et du fait que ces chantiers navals sont considérés comme stratégiques, eu égard à leur capacités militaires, cette décision semblait justifiée.

Mais en début d’après-midi, tout ceci était démenti par un communiqué commun des ministères des finances et de l’industrie publié par l’Echo de la Presqu’île dans lequel le ministre et le secrétaire d’Etat annonçaient conjointement que l’Etat n’augmenterait pas sa participation. On peut se demander ce que tout ceci signifie ?

Car il conviendrait de rappeler que toute cette affaire ne peut trouver, in fine, son dénouement qu’auprès du tribunal de Seoul, qui a mis sous séquestre STX Corée depuis le mois de juin. Dans tous les cas, le dernier mot appartiendra aux créanciers qui sont essentiellement des banques coréennes. Si, tous calculs faits, leur intérêt est de faire liquider STX Corée, cette entreprise risque la liquidation et toutes ses filiales avec. Dans le but de se procurer un peu de trésorerie, indispensable à sa survie immédiate, STX Corée avait obtenu de la part du tribunal de Seoul le 04 aout l’autorisation de vendre séparément STX France. 

Au mois de juillet, ce même tribunal avait demandé à un groupe de banques d’affaires, de chiffrer le coût d’une éventuelle reprise d’activité de STX Corée ainsi que le coût d’une éventuelle liquidation. Cela est pratiqué d’une manière constante par tous les tribunaux de commerce. Les résultats sont tombés en septembre, montrant qu’une poursuite d’activité coûterait autour de 1.2 milliards de dollars, alors qu’une liquidation définitive ne coûterait qu’environ 900 millions de dollars aux créanciers.

Ce n’est que lorsque ce dernier chiffre fut connu qu’on vit se manifester un prospect se disant intéressé par le rachat du total. C’est donc aux créanciers, et uniquement à eux, qu’il appartiendra de décider du sort de l’entreprise et de ses filiales. Certes, rien n’interdit au gouvernement français de faire une proposition pour un rachat global, mais on ne distingue pas très bien pourquoi il irait s’encombrer de chantiers navals situés en Corée et en état de déliquescence avancée, uniquement pour maintenir l’activité de Saint Nazaire. Par contre, on peut comprendre que des concurrents asiatiques et notamment les chinois, soient prêts à signer un gros chèque pour acquérir le savoir faire de la construction des paquebots de croisiére, avec les perspectives de débouchés que cela peut ouvrir à la clientèle chinoise, principale utilisatrice  de ce mode de transport loisir.

Auteur : Rédaction | 11/10/2016 | 0 commentaire
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