Une rencontre à l’occasion de l'inauguration de l'exposition était organisée le 20 novembre, occasion pour les participants d’évoquer leurs souvenirs et ceux de leur proches. (Voir commémoration pour les apprentis)
« On reste six » dit Paul Guiho 85 ans parlant des rescapés. Il a 14 ans lors du bombardement, il est aux ateliers, « des alertes il y en avait déjà eu, on appelait ça des « récrés », on nous faisait sortir... ». C'était un lundi à 13 h 50, ils sont sortis, sont allés se cacher, « comme on nous avait dit ».
« On savait qu'il y aurait des bombardements, le déménagement avait été évoqué, mais il avait été répondu que ''c'était un peu lourd de déplacer le matériel'', la tranchée des apprentis était creusée, dans du sol meuble, les tôles étaient couvertes de bouteilles d'acide, déposées là, en stockage, et que personne n'avait déplacées ». « Les secours sont arrivés très vite pourtant ». Chacun raconte ses souvenirs terribles, Michèle avait 10 ans quand elle a accompagné sa mère, pour rechercher son grand frère, elle décrit et mime les scènes terribles qu'elle a vues. François travaillait dans le bassin, il se lève comme rendre hommage à ses camarades et raconte le passage des camions, chargés des victimes, soixante-dix ans plus tard, sa voix se brise encore à ces souvenirs.
« Ceux qui n'étaient pas morts par les bombes, sont morts, ils ont eté trouvés asphyxiés, ou brûlés par l'acide des bouteilles » et puis « des Allemands à calots noirs – on n'en avait jamais vu de cette espèce-là -, se rappelle Jean, sont venus dire le soir qu'il fallait arrêter les recherches, pour ne pas être repérés par les avions, on a su après qu'il venaient de la base sous-marine. Le lendemain on a trouvé des corps encore chauds ».
Serge Paquet ancien moniteur aux chantiers a accepté de prendre la présidence de l'association « Groupement des apprentis », il « cherche toujours, les familles les témoignages » tout ce qui se rapporte à cette journée terrible. Il explique comment ce qu'il appelle « les décisions de tous les jours » ont eu ce jour-là des conséquences effroyables, et met en parallèle l'accident de la passerelle du Queen Mary 2. « On n'alerte jamais assez ».
« Heureusement que des jeunes sont venus sinon, on n'avait même pas de quoi constituer un bureau pour notre association » explique Paul Guiho. Il a conservé sa carte d'apprenti soigneusement protégée, et nous la confie, symbole de l'identité de tous ses camarades. Il parle peu du jour du drame, comme se refusant à parler de son cas personnel, « tu as tout dit » salue-t-il l'intervention de Serge Paquet. Il rend hommage au medecin qui l'a soigné et sauvé sa jambe promise à l'amputation par un interne un peu dépassé. Il résume : « un sacré sale moment».
« Il faudrait faire savoir cela aux jeunes , c'est l'histoire de notre ville pourquoi aussi peu de gens connaissent ?» Se demande une dame dans l'assistance.
Une exposition en plusieurs panneaux a été préparée avec l'association, le collège de Trignac y a participé. Elle sera proposée aussi au centre de documentations des enseignants de Saint-Nazaire. « On essaye de faire circuler » conclut Serge Paquet.
Pratique :
Exposition ouverte jusqu'au 30 novembre de 9 h 00 à 12 h 00 et de 14 h 00 à̀ 17 h 00 au site Animation Prévention - 50 rue de Pornichet.
Groupement d'apprentis rescapés du Bombardement du 9 novembre 1942 35 rue Claude Bernard 44600 Saint-Nazaire
Serge Paquet tél. : 02 40 53 55 48 – sergepaquet@hotmail.fr
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