À deux ans et demi, Michel Hervoche est retiré à ses parents (déchus de leurs droits parentaux) avec ses deux frères (quatre ans et dix-huit mois) et sa sœur (sept ans). La fratrie est immédiatement séparée : la fillette d’un côté et les garçons de l’autre. Après un passage à l’orphelinat de Paimbœuf et une première séparation, les trois frères se retrouvent chez une nourrice à Nort-sur-Erdre pendant neuf ans. Avec son jeune frère, Michel Hervoche part ensuite dans une ferme à La Montagne alors que leur frère aîné est emmené ailleurs. « Chez notre première nourrice, nous étions élevés normalement. Sauf qu’à l’école nous étions appelés les enfants sans parents ; nous étions mis de côté. À la ferme, c’était différent : la priorité n’était pas l’école mais le travail. Nous y avons été exploités et maltraités », commence l’auteur. Ils sont restés dans cette ferme pendant trois ans puis séparés, cette fois définitivement.
Michel Hervoche est alors placé dans une ferme pour y apprendre le métier. La famille et ses cinq enfants le traitent bien, mais il n’y reste que peu de temps, peu intéressé par le métier de fermier. Michel Hervoche entre alors en apprentissage à Nantes pour devenir couvreur. Les patrons sont sévères, seulement intéressés par le rendement. Il les quitte au bout d’un an. « Je me suis retrouvé au foyer de l’enfance de Saint-Sébastien-sur-Loire où je suis resté quelque temps. J’étais paumé, j’y ai fait quelques mauvaises rencontres et eu quelques problèmes », dit-il dans un sourire. À seize ans, il décide de chercher ses parents. Rapidement il retrouve sa mère qui s’est remariée et a eu quinze autres enfants. « Au départ, j’étais enthousiaste puis j’ai eu des doutes… En tout cas, elle m’a donné l’adresse de mon père que j’ai retrouvé à mes dix-huit ans », précise Michel Hervoche.
Son autobiographie est un témoignage de la vie dans les années 50 et de la manière dont les pupilles de l’État (d’où le titre de son livre) étaient traités. Passant de nourrice en foyer, il n’a jamais reçu de vraie éducation et n’a passé son certificat que lorsqu’il était au foyer de Saint-Sébastien. « Je m’en sors très bien même si je n’ai pas de diplôme. C’est ma revanche. Je suis autodidacte », précise-t-il fièrement. Il a plutôt bien réussi sa vie et a fini sa carrière professionnelle en tant que cadre dans une grande entreprise internationale. Il a grandi séparé de ses frères, c’est-à-dire, sans la moindre nouvelle. « Je ne savais pas où ils étaient. Les seules informations que j’avais c’étaient quand je repassais dans un foyer de l’enfance où eux-mêmes faisaient des passages. Nous avons eu la chance de toujours rester dans l’agglomération de Nantes », se souvient Michel Hervoche.
S’il a décidé d’écrire son livre maintenant, c’est parce que ses deux frères sont décédés, il est donc le seul gardien des souvenirs. Car ce qu’il a vécu à la ferme n’avait rien d’extraordinaire pour l’époque. « J’ai bien essayé de me plaindre, mais ils ne m’ont pas cru à l’Assistance publique. Les enfants n’étaient pas écoutés à l’époque comme mes demi-sœurs qui se plaignaient de leur père ; elles non plus n’ont pas été écoutées », ajoute-il. Il a voulu témoigner pour ses enfants et pour les lecteurs intéressés par ce bout d’histoire de l’enfance des pupilles de l’État, du déchirement de la séparation et du bon comme du mauvais. « Nous ne sommes pas les seuls, d’autres enfants ont vécu la même chose, en mieux ou en pire. Ce livre est pour moi une véritable mise à nu », conclut l’auteur.
Les trois pupilles de la nation de Michel Hervoche, 15 €. Ouvrage tiré à 300 exemplaires (200 déjà vendus).
Disponible à Saint-Nazaire (Cultura, Espace culturel du Ruban bleu, Espace culturel du Leclerc Immaculée et librairie Gweladenn), à La Baule (kiosque à journaux de la place Leclerc), Guérande (Espace culturel de Leclerc et Maison de la presse) et Pornichet (Maison de la presse).
Le 16/09/2021 par Sany Terre dans
Saint-Nazaire : rencontre avec Nadav Lapid au Cinéma Jacques Tati
Le 06/08/2021 par Moyon dans
Le France à Saint-Marc sur mer à table les pieds dans l’eau.
Le 05/08/2021 par Pascal Maison dans
Le France à Saint-Marc sur mer à table les pieds dans l’eau.
Le 01/05/2021 par Miller Alphonse dans
La Fabrik fabrique de l’art
Saint Nazaire Infos : Flux RSS | Newsletter | Favoris | Plan du site | Galeries photos | Liens | Contact
Réseau Media Web :
Pornichet | La Baule | Le Pouliguen | Le Croisic | Batz Sur Mer | Guérande | La Turballe | Saint Brevin | Angers | Nantes | Brest