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STX : On s'est fait rouler dans la farine

Apres plusieurs jours de tergiversations, d’éclats de voix et de claquement de portes, le tout sur l’air de « Retenez-moi ou je fais un malheur » le gouvernement français a finalement accepté une majorité italienne dans le capital de STX France. Certes, Fincantieri n’a pas la majorité à elle-seule, du moins en apparence, mais pas besoin d’être une extra-lucide pour se rendre compte que c’est « kif-kif la bourrique.. »**

En tous cas, le soin que le gouvernement français a apporté dans toute cette affaire pour que cette entreprise, pourtant considérée comme stratégique sur le plan militaire, ne revienne pas sous contrôle français, mérite d’être salué comme il se doit. Il aurait suffit de faire une proposition légèrement supérieure aux 80 millions d’€ proposés par Fincantiéri au tribunal de Séoul pour emporter l’affaire, mais l’idéologie libérale l’a probablement emportée sur toute autre considération, fût-elle stratégique.

Sans prèjuger du regard que porteront les historiens, une chose est aujourd’hui évidente. Notre pays vient de perdre  la dernière entreprise de construction navale capable de fabriquer des porte-avions, et ceci au moment même où les grandes nations du monde envisagent de consacrer des parts de plus en plus importantes à leurs budgets militaires. Et tout ceci pour ne pas, au nom d’on ne sait quel principe autant désuet que suranné, procéder à la renationalisation d’une entreprise vitale à la défense de notre pays.

 C’est révéler un secret de polichinelle que de dire qu’il faudrait pourtant dès maintenant engager le programme du successeur du porte-avions Charles de Gaulle qui vit ses dernières années opérationnelles et qu’il faudrait également mettre en chantier un « sister-ship » afin de pouvoir assurer un service continu en opérations, en raison des longues périodes de maintenance que nécessitent ces bâtiments ultra-complexes

**Christophe Sirugue a rappelé la position de la France. D'aprèsl'AFP, l'Etat français n'est pas opposé à une participation majoritaire italienne dans STX France, à condition qu'elle ne soit pas portée uniquement par Fincantieri.

Auteur : JG | 18/02/2017 | 2 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 18 février 2017 à 11h40 par endoxa, Saint-nazaire
Incroyable !

L'histoire était écrite (cf mes commentaires précédents)avec toutes les gesticulations de service habituelles de nos élus locaux: grandes déclarations, visite en photoreportage à l'Elysée, blogs abondamment nourris...

Participation régionale, mobilisation de l'épargne populaire, mobilisation de l'Etat...

Le chantier échappe à la France pour 80 millions €. Au même moment, la cour des comptes indique le Milliard gâché de l'écotaxe, les dépenses excessives en centaines de millions d'Areva, EdF...

C'est une blague de très mauvaise goût.

L'Etat n'avait pas 80 millions € à mettre sur la table ? L'Etat n'est pas capable de faire le bras de fer avec l'Italie par le biais d'autres dossiers ?

Le problème est la collusion politique/technique. A être trop immergée dans la sphère politique, on en perd les intérêts de l'entreprise et de ses salariés.

Peu d'échappatoire apparaisse...

Vraiment une issue pitoyable, dramatique avec les annonces qui suivront. D'ici 2020, on peut s'attendre à de tristes nouvelles pour nos chantiers, faute de vision, d'anticipation, de courage.
#2 - Le 20 février 2017 à 11h05 par soizick, GuÉrande
Comment, par manque de courage on laisse partir un fleuron de la construction navale... ce gouvernement m'exaspère, il va falloir s'attendre à du chomage, des fermetures de sous traitants, etc etc, alors que le carnet de commandes est plein pour des années . L'élégance italienne prônée par la pauvre me Beuvelet sera un reve dans sa tete

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