Lettre de Laurent Castaing aux salariés de STX
Saint-Nazaire, le 9 octobre 2013
Madame, Monsieur,
Faites le bon choix !
La reprise, en titre de cette lettre, d'une rubrique de journal de consommateur se veut un peu provocatrice. Vous n'allez pas choisir, ces prochains jours, une marque syndicale, mais vous allez exercer un choix sur l'avenir de notre entreprise, sur nos conditions d'emploi et en fin de compte sur nos emplois futurs, donc ne nous trompons pas de bataille.
Notre entreprise est en ce moment à un nouveau tournant de son histoire : notre actionnaire principal est en grande difficulté, nous avons marqué l'essai A34, nous le transformerons, mais nous avons pris de grosses blessures dans la bataille (comprenez que nous allons y perdre de l'argent). La grande question qui se pose donc maintenant est la suivante : quelles forces nous resteront par la suite pour aller marquer d'autres essais, sachant que le secours ne peut pas, pour de nombreuses raisons très différentes, venir de nos actionnaires, ni de l'un, en trop mauvaise santé, ni de l'autre, qui ne peut nous soutenir au mépris des règles européennes (voir ce qui arrive pour SNCM) ?
Aujourd'hui nous savons qu'il nous restera des forces, mais trop peu pour traverser à nouveau le terrain. C'est d'ailleurs d'autant plus dommage qu'une autre bataille est en train de s'ouvrir qui elle aussi nécessitera des forces (comprenez de l'investissement et des embauches), celle des EMR. Si affaiblis et si recroquevillés sur nous-mêmes, si nous ne faisons rien, nous risquons l'asphyxie dans quelques années (comme il arrive à nos collègues finlandais). Pour repartir il nous faut maintenant et très rapidement réussir deux avancées : un réel gain très rapide de notre efficacité de l'ordre de 5 à 10% de la masse salariale (comprenez 5 à 10 M€ par an) et la confiance de ceux qui nous regardent et en premier lieu notre gouvernement et nos banquiers. Or la confiance dans notre collectif ne se gagnera pas à l'issue d'un conflit social quel que soit le gagnant (pour autant qu'il y ait des gagnants dans les conflits sociaux). Nous ne pouvons même plus nous payer un conflit social ! Mais j'en prendrai le risque comme patron responsable tant je dois avoir tout tenté pour nous remettre en bonne voie.
Notre bataille n'est plus la lutte des classes, c'est la lutte pour notre capacité de prise de commande et donc en fin de compte notre survie dans quelques années. Nous sommes dans la même barque qui tangue dangereusement et si nous coulons, nous coulerons tous (sauf ceux qui ont en vue d'autres missions ailleurs). Arrêtons de refuser tout effort au prétexte que celui-ci est mal réparti, ramons. Comme déjà indiqué, il y a un cap en vue et après ce cap une accalmie. Dans cette accalmie, si elle est atteinte, votre direction a déjà écrit qu'un desserrement (léger) de la politique salariale sera possible.
Mon message reste donc le même, faites le bon choix. Questionnez celles et ceux qui veulent vous représenter sur leurs intentions réelles au-delà des élections. Nous allons dénoncer bon nombre des accords sociaux et des usages de notre entreprise, je souhaite donc avoir en face de moi demain des personnes responsables pour négocier. Il s'agira de nous mettre d'accord sur les dispositions dont la dénonciation pèserait trop lourd dans l'organisation de nos vies privées, de savoir lesquelles doivent être rétablies ou non, dans la même forme ou non et, si non, quelle compensation en terme d'économie pour l'entreprise peut être mise en place ? Beaucoup de travail donc, bien loin des slogans à l'emporte-pièce. J'ai besoin, nous avons besoin, maintenant de représentants volontaires et capables de négocier un nouveau statut social, certes en léger retrait par rapport à l'actuel, mais justement dosé afin de ne pas trop peser sur nos vies privées. Vous l'aurez compris, l'étiquette de vos représentants m'importe peu, pourvu que la volonté d'aller de l'avant ensemble et dans le sens de la préservation de l'avenir de notre entreprise et de ses emplois soit là.
Si au-delà des élections rien ne bougeait, ce ne serait pas une victoire, il ne se passerait rien de tangible dans l'immédiat, mais c'est cela qui devrait nous inquiéter.
Le Directeur Général Laurent CASTAING
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