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STX : l'épreuve de vérité

On pouvait penser que la décision de racheter les parts détenues par STX Corée par lEtat et devenir ainsi propriétaire à 100 % du capital de STX France allait donner le "clap' de fin de l'histoire. Cette décision, approuvée par une large majorité de français, semblait logique et aurait du s'imposer dès le départ de cette affaire, ou du moins dès la mise en vente judiciaire de cette filiale. Son caractère stratégique apparaissait évident pour tout le monde.

Un récent article de Mer et Marine écrit par Vincent Croizeleau laisse cependant entendre que tout n'est peut-être pas dit et que des pourparlers avec les Italiens sont toujours en cours. Apparemment, le gouvernement français n'aurait pas abandonné tout espoir de voir aboutir sa proposition d'un partage à 50/50 du capital, avec une voie prépondérante au futur directeur général choisi par Fincantieri. 

Nous ne savons pas d'où vient cette idée de partager ce capital à laquelle Bruno Lemaire semble tenir, mais c'est exactement ce que les sociétés, petites ou grandes, cherchent à éviter à tout prix. Lorsque celà n'est pas possible, en cas d'héritage ou de divorce notamment, une grande partie d'entre elles se retrouve devant les Tribunaux de Commerce en raison de le leurs difficultés de gestion. Les affaires et la diplomatie sont de nature différente et font rarement bon ménage. Alors, il faut arrêter de biaiser et respecter la décision de nationalisation. Quant à voir un embryon de projet type "Airbus" dans ce regroupement, c'est simplement oublier que le GIE Airbus s'est construit sur un projet avec une répartition claire des différentes tâches. Si l'Airbus s'était fait dans le seul but de construire des liens artificiels entre les Etats, il y a longtemps qu'on n'en parlerait plus. 

Si STX France et Fincantieri veulent s'associer pour réaliser un projet, tout comme Fincantieri l'a fait récemment avec un constructeur chinois dans le cadre d'un GIE, il n'est pas nécessaire de mettre l'une sous la dépendance de l'autre, ce qui adviendrait inévitablement si Fincantiéri disposait d'un vote majoritaire...

Nous aurons une réponse le 27 septembre

Auteur : Rédac | 11/09/2017 | 3 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 12 septembre 2017 à 20h15 par endoxa
Le feuilleton se poursuit au détriment d'un vrai projet industriel.

Résumé des épisodes:

- les élus locaux, quand ils ne sont pas en vacances et s'intéressent au dossier ou font semblant car il s'agit quand même d'un des principaux employeurs du bassin, sont toujours d'accord: le rachat par Fincantieri, puis la nationalisation, donc certainement la solution qui sera issue des discussions avec les italiens. Mais parait il que les élus locaux ne comptent pas dans ce dossier, selon un esprit brillant commentateur de Saint-Nazaire info. On finit par se ranger effectivement à cet avis. Ils sont inutiles.

- nos élus nationaux ont découvert après les élections présidentielles, un accord déséquilibré... oui, puisque bradant pour 80 millions € (une paille à l'échelle des finances publiques) un fleuron industriel, qui plus est stratégique, aux italiens... sans aucune garantie. La proximité du Secrétaire Général de l'Elysée (ex directeur financier de MSC) avec MSC (potentiel actionnaire qui n'a pas été retenu)a facilité la prise de conscience. Mais d'intérêts italiens à d'autres intérêts italiens... on peut s'interroger. D'enjeu industriel, on a alors basculé dans une crise d'égo franco-italienne où chacun a rivalisé de sa petite phrase, remake de "Je t'aime moi non plus". Et pour sauver la face, évoquons un "Airbus de la mer" dont les conditions imposeraient une vaste recomposition industrielle au delà de STX Ficantieri. Les industriels sont elles prêts ?

- On peut en douter puisque notre "cluster maritime" français toujours prompte à revendiquer être en pointe de la réflexion n'a pas bougé: aucune offre des industriels qui auraient pu prétendre à un rachat groupé, a fortiori avec des collectivités prêtes à se mobiliser. 80 millions € !

Alors tous les salariés nazairiens, les familles nazairiennes... observent ce triste spectacle... avec l'idée d'être pris pour des "gogos".

Mais jusqu'à présent, peu de vision dans ce petit jeu !
#2 - Le 13 septembre 2017 à 11h37 par Moyon, Saint-nazaire
Bravo à "Média web" qui publie 2 analyses.
çà permet de mesurer des hauteurs de vues oh combien différentes!
#3 - Le 16 septembre 2017 à 10h45 par endoxa
La vie économique est complexe... pour ceux qui ne savent pas la décrypter.

Un bras de fer se joue entre l'Italie et la France qui inclut de nombreux dossiers d'entreprise... pas seulement STX. Et l'Italie ne semble pas prête à se laisser faire.

"Chez Telecom Italia on estime faire les frais d'une partie géopolitique entre la France et l'Italie. L'arbre Telecom Italia/Vivendi cacherait ainsi la forêt Fincantieri/StX". Les Echos, 14 septembre 2017.

Dans l'affaire, quel est le poids de STX, avec l'Etat comme actionnaire, face à TelecomItalia, que vise Bolloré. Une affaires d'hommes et de relations personnelles aussi.

Si les élus n'avaient pas été naïfs ou absents, si les industriels avaient fait une offre... on n'en serait pas là. A 80 millions d'euros, ni une entreprise publique, ni une banque (BPI, la Caisse des dépôts...), ni un groupe d'industriels n'auraient pu faire une offre ?

Le manque de clairvoyance est tout simplement invraisemblable... au détriment du site de Saint-Nazaire, de ses salariés, des habitants.

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