Sans revenir sur la longue histoire des chantiers de Saint Nazaire, ceux-ci appartiennent aujourd’hui majoritairement à une filiale à 100% d’une société coréenne qui s’appelle STX Europe.
STX France possède un carnet de commande de 14 navires, ce qui lui procure 10 ans de travail. Les 66% des parts de STX France constituent par ailleurs les seuls biens que possède STX Europe. Il est évident que la maison mère coréenne STX Offshore & Shipbuilding peut disposer comme elle l’entend de ces parts sociales, du moins tant qu’elle a la capacité d’agir.
Actuellement mise sous séquestre par le tribunal central de Séoul, (équivalent de notre redressement judiciaire) la société coréenne semble avoir peu de chances de survie, en raison d’une dette d’environ 5, 5 milliards d’euros. La décision du tribunal peut d’ailleurs intervenir rapidement. On pourrait penser qu’il y a une certaine urgence à agir si on veut éviter que STX France connaisse, par simple effet de dominos liant la filiale à la maison mère, un sort analogue.
Pourtant alerté par les collectivités locales, notamment la Région et les représentants syndicaux, les pouvoirs publics ont donné comme unique réponse qu’ils s’affairaient à trouver un repreneur.
Très bien. Mais un repreneur de quoi ? Des 33% des parts détenues par l’Etat au travers de la BPI ou bien des 66 % des parts détenues par STX Europe ? Or, si on en croit la presse coréenne, c’est bien la société coréenne qui a reçu de la part du tribunal l’autorisation de la mise en vente de STX France, en tant qu’actionnaire majoritaire. Certes, il y a bien un pacte d’actionnaire, qui dit que, bien qu’il soit minoritaire, l’Etat français à son mot à dire concernant les cessions de titres à des tiers. Mais de là à un trouver un repreneur avec lequel il négocierait directement semble osé.
D’autant plus que le pacte d’actionnaire est lié détenteurs des actions. Qu’en reste-t-il si STX Corée est liquidée ? On peut penser que dans ce cas, il ne survivrait pas et qu’il appartiendrait au liquidateur d’indemniser autant que faire se peut les créanciers de la société défaillante.
L’hypothèse d’une mise en sauvegarde auprès du Tribunal de commerce de Saint Nazaire ne semble même pas avoir été étudiée. Cela permettrait cependant de faire face à l’imminence d’une liquidation, au cas où celle-ci serait prononcée rapidement.
Enfin, un dernier point à élucider : quelle peut-être la valeur de la société STX France ? Certaines valeurs courent « sous le manteau » estimant le prix de l’ensemble autour de 100 millions d’euros. Dans ce cas, il serait plus simple pour l’Etat de racheter directement les 66% restants, ce qui détacherait pour un prix « modique » d’une façon définitive STX France de sa maison mère coréenne.
Car il faut rester lucide. Ce n’est pas la vente des parts de STX France qui tirera d’affaires l’entreprise coréenne STX Offshore & Shipbuilding
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