Depuis, le 1er décembre les squatters de l'ex-hôtel du pilotage avaient pris leur quartier dans ce bâtiment totalement inoccupé et abandonné depuis une bonne dizaine d'années. Au fil des jours, et malgré le désaccord total de la municipalité, une certaine forme de vie s'est instaurée dans les locaux avec des aménagements divers et variés. Mais très vite, la situation a dégénéré et en janvier la municipalité intentait une action en justice. Et patatras, voilà que le tribunal donne raison aux squatters qui bénéficient des effets de la loi interdisant les expulsions lors de la trêve hivernale. Un heureux dénouement pour les squatteurs, mais loin de satisfaire la mairie qui décide alors de faire appel. Pendant ce temps, la vie continue dans le squat et les occupants s'organisent, s'équipent en meubles et mènent une vie paisible, apparemment sans que cela ne nuise à la population environnante.
Mais le mardi 9 mars, la Cour d'appel de Rennes donne raison à la municipalité. Cette décision sonne le glas des derniers espoirs des squatteurs. Adieu, les projets d'échanges culturels et de rencontre; terminés, les projections et les concerts. Même si les squatteurs s'y attendaient quelques peu, leur désespoir est alors à la hauteur des espérances suscitées par leur projet culturel. Les jours qui suivent laissent apparaître chez beaucoup d'entre-eux une relative angoisse. Du jour au lendemain, ils risquent pour la plupart de se retrouver une nouvelle fois à la rue, démunis de tout et de rien. Certes, la mairie et le CCAS ont bien proposé quelques possibilités de relogement, mais rien qui ne satisfasse les occupants, bien trop désireux de péréniser une certaine forme d'autonomie et des conditions certes sommaires, mais qui correspondent bien à une philosophie de vie bien particulière, avec comme ligne directrice la liberté de dire et de faire sans contrainte extérieure.
Un mois plus tard le jeudi 7 avril à 9h30 la situation empire avec la venue de Mtre Drouin huissier de justice. Ce dernier vient alors signifier aux squatters, la décision de justice qui ordonne aux occupants de quitter les lieux. Mais devant le refus des squatteurs, ce dernier promet alors de revenir avec la police pour un déménagement forcé. Dépités, déçus par l'attitude la municipalité n'ont plus d'autres recours et se préparent à être expulsés du jour au lendemain. Finalement, au bout d'une quinzaine de jour, le moment tant redouté arrive. A 8h du matin, alors que certains dorment paisiblement, Mtre Drouin et son armada de policiers investissent les lieux et ordonnent aux squatteurs de plier bagages. Pour Mtre Erwann Lemoigne l'avocat des occupants, cette expulsion n'a bénéficié d'aucune mesure d'accompagnement et de relogement : " La mairie met à exécution la décision de justice sans avoir cherché à reloger les occupants. Contrairement à ce qui avait été dit devant la juridiction compétente, le bâtiment n'a jamais été muré, la preuve en est avec l'arrivée de ce gros chargement de matériaux. Si les squatteurs ont bénéficié du soutien humain des voisins, cela n'a pas été le cas de la municipalité qui visiblement à un problème de surdité par rapport aux revendications de ces jeunes".
Pour Julien mineur et étudiant au lycée expérimental, c'est un véritable sentiment de dégoût qui domine: " J'ai choisi ce mode vie qui est légitime et intéressant. J'ai participé à un projet de vie et voilà que tout tombe à l'eau. Je suis dégoûté, et je ne sais pas où dormir ce soir. Cette méthode d'expulsion avec autant de policiers, cela rappelle étrangement celles de "Sarkozy". Vous avouerez que c'est extrêmement étrange de la part d'une municipalité de gauche". Pour Nina native de Pornichet, même sentiment de dégoût : "Nous pensions pouvoir prolonger jusqu'au 6 juin. Malheureusement ce n'est pas le cas et beaucoup de mes camarades ne savent pas où aller dormir. Personnellement, je vais retourner chez mes parents".
Même si le ton est parfois monté entre les forces de l'ordre et les occupants - un peu trop lents au goût des policiers, pour déménager-, cette expulsion s'est déroulée sans heurts et on ne peut que s'en féliciter. Cependant, on restera surpris par l'important déploiement des forces de l'ordre - 45 policiers pour une quinzaine de squatteurs et six chiens-. Pour le chef de district du commissariat de police, il n' y a rien de surprenant pour une telle opération : " C'est un dispositif classique pour ce genre d'opération. Nous ne savions pas quel était le nombre exact de squatteurs et nous avons donc anticipé pour mener cette mission à bien". Il est vrai qu'avec 3 policiers pour un squatter, il n'y avait pas à craindre d'une quelconque rébellion de la part des occupants."
Finalement, le déménagement à peine terminé, les travaux d'emmurement ont débuté. La mairie ayant prévu pas moins de 7 palettes de parpaing pour fermer cet ancien hôtel inoccupé depuis dix ans. En attendant, plusieurs questions restent en suspense. Où dormiront les squatters ce soir ? Est-ce la vocation d'une municipalité de reloger des gens venus d'horizons divers et ayant pour la plupart choisi un mode d'expression particulier et une façon de vivre en marge de la société actuelle? Sous prétexte d'être inoccupé, un bâtiment privé doit-il obligatoirement être investi par des sans-abri ? Autant d'interrogations qui font débat, et qui à l'heure actuelle n'ont toujours pas trouver de solutions satisfaisantes. Si vous souhaitez vous exprimer sur ce sujet, n'hésitez à nous faire part votre opinion.
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