Casque obligatoire, pour la visite guidée et encadrée par les différents acteurs de la construction du futur théâtre de la ville. Il est situé en face de l’ancienne base sous-marine et construit autour de vestiges du second empire. Le parti pris (vote à l’unanimité du jury) du béton s’est imposé face aux 4 autres projets. C’est l’agence K-architectures qui a remporté le gros lot.
Présente lors de la visite, Karine Herman, co/créatrice de ce jeune cabinet d’architecte s’est largement expliquée sur le challenge exigé : « Il fallait conserver au moins une moitié de la nef d’origine et gérer le décalage imposé par la dimension des bâtiments et des accès ».
Brut de décoffrage en l’état actuel, il faut imaginer la suite : le décor, la scène off dédiée à la création, les loges, les locaux techniques et administratifs, la fosse d’orchestre, le plancher démontable et les fauteuils rouges. Karine Herman se montre volubile, avec sa voix un peu cassée de trop d’explications techniques : « Les parois de la salle reprendront les motifs de l’extérieur, du néobaroque, une reprise de décors des vieux théâtres avec un béton marqué d’une empreinte éclairée ». Mais, elle a dû, forcément, tempérer ses ardeurs créatrices : « Nous étions dans l’obligation d’émouvoir avec les règles (financières) que l’on nous avait fixées ».
Résolument béton
La loi du béton « esthétique » l’a emporté, rehaussée parfois de pans de murs recouverts de lattes en châtaignier. Intégrer dans le paysage urbain une cage de scène de 24 mètres de hauteur sans fausse note est aussi un pari plutôt réussi.
Le gros d’œuvre s’achève. Coté technique, c’est la société Savoie Frères qui a réalisé le « squelette » du nouveau théâtre. 16 mois de travaux et comme on dit dans le bâtiment : « le clos et le couvert est mis », dans la fierté des choses bien faite. Un challenge que le commun des futurs abonnés n’imagine même pas. Comment croire en effet, qu’il a fallu, par exemple, employer un ciment spécial « prise de mer » qui protège la façade de l’attaque des sulfates contenue dans l’atmosphère maritime. Une vraie idée de synopsie de pièce avant-gardiste. Mais avant la grande première, il faudra encore beaucoup de savoir faire avant que les trois coups du brigadier ne résonnent.
Un outil très attendu
Rappelons que ce projet s’inscrit dans la volonté politique de la ville. Baptisé « ville Port », il s’agit d’une réflexion « active et concrète alliant la rénovation urbaine et la mise en valeur du secteur portuaire ».
Le trait d’union entre le centre-ville et la zone portuaire doit se faire, dans la théorie, avec le Ruban Bleu, un centre commercial de 20 000 m2, sensé faire le lien entre les deux entités. L’on sait aujourd’hui les difficultés qu’il rencontre. Les analystes économiques évoquent la crise, vecteur de tous les maux. Résultat : des chiffres d’affaires inférieurs aux objectifs.
L’adjoint au maire, Eric Provost, répondant à une question impertinente sur l’éloignement du futur théâtre par rapport au centre-ville réplique : « Il ne s’agit pas de décalage, mais d’un étirement sur le port, il s’agit de redonner un sens à cette ville en s’appuyant sur sa réalité, l’on se base sur son histoire ». Il poursuit en insistant sur le fait que : « Tout le monde attend avec impatience l’ouverture de ce lieu, c’est un outil qui va marquer l’identité de la ville. ».
Le 23/04/2023 par Florence LAURENE dans
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