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Saint-Nazaire : Rencontre avec ces citoyens qui aident les réfugiés.

Patrice Quélard et Anne-Françoise Luton, deux coordinateurs du collectif ICAR SN (Initiative Citoyenne pour l'Accueil des Réfugiés de Saint-Nazaire) nous ont reçu pour faire un point sur leur action bénévole auprès des réfugiés syriens et érythréens.
Anne-Françoise Luton, Fatima Sido, Patrice Quelard
Anne-Françoise Luton, Fatima Sido, Patrice Quelard

Patrice Quélard, 44 ans, directeur de l'école Jean Jaurès à Saint-Nazaire et Anne-Françoise Luton, 52 ans, assistante commerciale, sont deux des coordinateurs du collectif ICAR qui vient en aide aux quelques 200 personnes réfugiées en transit à Saint-Nazaire. 

« L'électro-choc, ce qui nous a décidé d'agir, ça a été la mort de cet enfant, Aylan... » En octobre 2015,  à l'initiative d'Hervé Batteux, très vite rejoint par Patrice Quélard qui reprend le flambeau, un rassemblement citoyen est organisé pour venir en aide aux réfugiés. « Nous sommes indépendants et autonomes, laïcs et apolitiques. Ce collectif n'a aucun pouvoir si ce n'est celui des citoyens. Nous n'avons même pas de compte bancaire.» Son objectif est simple et se libelle comme suit sur la charte du bénévole d'ICAR : Collecter et livrer une aide alimentaire, aider à l'apprentissage du français, organiser des activités festives, culturelles ou sportives contribuant à l'insertion sociale de ces personnes réfugiées, apporter une aide matérielle, veiller à leur bien-être. 

« Nous travaillons en collaboration étroite avec les associations gestionnaires mandatées par le ministère de l'intérieur. » Le collectif ICAR c'est 70 bénévoles et de nombreux donateurs. « Il est primordial pour nous de respecter le travail des associations gestionnaires, nous venons en renfort de leurs actions. » Souligne Patrice Quélard. 

Le devoir de solidarité, nous le connaissons tous, mais pour certains, il s'applique au réel, à la situation. Pour Anne-Françoise Luton, il s'agit tout simplement d'un « devoir d'humanité. Il n'est pas concevable de laisser des gens mourir sans agir. J'ai eu envie de faire partie de ça, d'utiliser mes compétences. Je me suis sentie dans l'obligation d'être dans le camp de ceux qui accueillent. » Et c'est presque un travail à plein temps. Extrêmement sollicités, les bénévoles apportent leur aide sans compter à ceux qui en ont besoin, bénévolement et gratuitement. 

« La ville de Saint-Nazaire a été l'une des premières en France, si ce n'est la première, sous l'impulsion de David Samzun, le maire, et ses adjoints, à mettre en œuvre l'accueil de ces réfugiés. » précise Patrice Quélard. « De notre côté, nous avons adressé une lettre ouverte à l'inspecteur d'académie pour dire qu'il était de notre devoir de recevoir des enfants de réfugiés dans notre école. » Ajoute Patrice Quélard. Cette lettre a été signée par tous les enseignants, unanimement. 

« Cela demande des efforts ! Souligne Patrice Quélard. Ce sont des activités en plus du boulot. Mais nous en sommes bien récompensés parce que c'est très enrichissant. » Pour Anne-Françoise Luton cela a été « un appel, une évidence ! Même si quelques fois ce n'est pas facile à gérer, on a le sentiment d'être utiles. »

« Ce que ça change ? L'ouverture d'esprit, la perception de l'autre, c'est un rapport d'humain à humain. Il faut dépasser nos à priori, comme par exemple la place de la femme dans l'islam... D'ailleurs tous les réfugiés ne sont pas musulmans, il y a des chrétiens, des orthodoxes. Les réfugiés sont comme n'importe qui, ce sont juste des personnes en grande difficultés... » Ajoute Anne-Françoise Luton. 

A ceux qui objectent qu'avant de s'occuper des étrangers l'on ferait mieux de s'occuper de nos SDF, Patrice Quélard répond : « Que faites vous, vous, pour les SDF ? » et de raconter une anecdote où des personnes sans domicile fixe, se sont portées volontaires pour aider au transport de meubles servant à l'installation de réfugiés. Ceci en toute générosité, en toute solidarité. 

« Il y a une grosse différence entre ce que nous disent nos médias sur la réalité du terrain en Syrie par exemple et ce que nous racontent les réfugiés. » Au fil du temps se créent des affinités, des amitiés et c'est une autre facette du partage qu'on découvre. 

« Sur une population de 70 000 habitants, il y a une trentaine de personnes installées à Saint-Nazaire et un roulement de 200 personnes qui arrivent et repartent. Saint-Nazaire n'est qu'une station de transit, ces réfugiés partent ensuite partout... Strasbourg, Orléans, Marseille, Dijon...etc » Souligne Patrice Quélard dans le but de relativiser l'éventuelle et fausse sensation d'invasion. Sur les 30 000 personnes que la France a prévu d'accueillir, à peine 13 000 sont arrivées. 

Nous finissons cet entretien avec Fatima Sido, jeune femme Kurde de Syrie de 32 ans, née à Alep, directrice d'école privée dans cette même ville martyrisée. « Je suis très heureuse ici. Les gens sont ouverts d'esprit, ils utilisent leur cerveau... Ils nous donnent le moral. Il y a une bonne énergie. Oui, je veux rester en France. Il y a quelques problèmes, comme avoir des infos sur les cursus universitaires, des problèmes d'organisation. Mais les français sont libres, ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Je n'ai connue aucune agression raciste ici. »

Alors bienvenue en France Fatima, gageons que cette générosité entraperçue au travers des bénévoles d'ICAR soit l'image que vous garderez de la nation des droits de l'homme.

Auteur : RG | 01/02/2017 | 10 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 07 février 2017 à 11h44 par Wagner
« Il y a une grosse différence entre ce que nous disent nos médias sur la réalité du terrain en Syrie par exemple et ce que nous racontent les réfugiés. »

Ce point de vue mériterait d'être approfondit non ?
#2 - Le 07 février 2017 à 15h39 par Vic le viking , St Naz
Bravo QUelard !! belle action .
par contre , pas de culpabilisation ..
""13.000 seulement sur 30 mille sont arrivés "" mais la France a donné 227 000 titres de séjours en 2016 dont 80 000 regroupements familiaux, , au delà de ces 227 000 titres de séjour 80 000 demandes d asiles enregistrées, et les 60 000 faux demandeurs d asile "refusés " de 2015 sont presque tous restés ! les voilà sans papiers pour quelques temps.... ça fait du monde en 10 ans non ? et en 30 ans ? et comme dit Fatima , on est libre d en parler ? au fait ça y est, Alep a été libéré (surtout par les jeunes russes)
#3 - Le 27 février 2017 à 16h25 par Vic le viking , St Naz
les renseignements allemands nous annoncent 6 millions de migrants prêts à passer ...; que faire ? Sont ce les invasions barbares ? Le camp des saints qui se réalise ?
#4 - Le 20 février 2018 à 17h29 par BREBION , Donges
Un peu trop éloigné de ce drame des réfugiés, alors
que ma mère et nous ses enfants avons connu cette
situation en 1943, me voilà un peu gêné aux entournures en lisant votre article. Maintenant si je peux
aider tous ces femmes, enfants et hommes je le ferai de tout coeur. Merci d'établir un contact.
Claudio
#5 - Le 20 juillet 2018 à 12h07 par BONGA Tang Jean Luc, Trignac
Bonjour ,

Je suis BONGA TANG Jean Luc de nationalité Camerounaise âgé de 28 ans. Je viens d'arriver à TRIGNAC car nouvelle recrue du RUGBY CLUB TRIGNACAIS.

Je souhaiterais rejoindre votre Association ou tout autre Association sur SAINT NAZAIRE d'aide à ce qui est appelé en France " Migrants " que moi j'appelle des Personnes Déplacées à la recherche d'un mieux être .

J'aimerais y travailler comme bénévole de temps à autres.

Je reste à l'attente de la démarche à suivre pour rejoindre votre Association ou tout autre Association qui aide les personnes déplacées arrivées en France .

Mon contact : 06 27 32 72 91

Au plaisir de vous lire très bientôt ou de pouvoir échanger avec vous de vive voix.

Cordialement
#6 - Le 25 octobre 2018 à 17h32 par delahaye, 44600
enseignante à saint nazaire, je suis souvent en contact avec des familles en demande d'asile...
Je souhaiterais faire plus pour ces gens, venir en aide aux mineurs isolés...
Merci de me contacter au 06 44 72 13 74
JANE DELAHAYE
#7 - Le 02 janvier 2019 à 10h23 par PLANCKE, La Chapelle Launay
Bonjour,

Je m'appelle Anne et J'habite Savenay avec mon mari.
Nous avons toujours œuvré en parallèle de nos professions de cadres commerciaux pour les plus démunis. Auparavant Sur Nantes dans une association venant en aide aux SDF, nous souhaitons davantage nous orienter à présent vers l'aide aux réfugiés.
En faisant des recherches, nous avons trouvé ICAR.

Merci de me contacter afin d'échanger sur le type d'aide que nous pourrions offrir à ces personnes en difficulté.

Mon portable est le 06 14 20 25 59.
#8 - Le 27 janvier 2019 à 10h01 par Marteel, Saint Nazaire
Bonjour,

Je m’appelle Clotilde et je suis une nouvelle habitante de St Nazaire, âgée de 39 ans.

Je suis étudiante en Master 2 de psychologie clinique et j’aimerais aider les gens démunis en particulier les migrants.

Cordialement

CM
#9 - Le 11 mars 2019 à 14h24 par sainte radegonde, Moulinsart
les migrants avaient 3000€ pour migrer,et les passeurs

mon voisin , Francis, n a pas cent balles pour manger pendant son mois , ni même migrer .

A vot bon cœur ?
#10 - Le 28 février 2023 à 20h44 par marguery, St Nazaire
J ai du temos et j aimerais aider toutes les personnes qui sont en difficulté
j etais auparavant Chef d Ese et je pense que je peux mettre à profit mon experience …..
mon
tel 0685727508

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