À Saint-Nazaire, peut-être encore plus qu'ailleurs la réforme des retraites version "gouvernement Sarkozy" ne passe pas. Les manifestations se succèdent, le mouvement s'amplifie, et à l'image de ce qui se passe dans l'hexagone, le ton s'est durci ses derniers jours. Dans les rangs des manifestants la colère gronde, les actions se multiplient et la mobilisation est en passe de se généraliser. Contrairement à ce que certains auraient pu penser ou souhaiter, le mouvement ne s'essouffle pas. De son côté, la justice elle non plus ne s'essouffle pas et l'a une nouvelle fois démontré ce lundi. À la suite de la quinzaine d'interpellations survenues samedi en début de soirée, trois personnes majeures ont été traduites après plus de 40 heures de garde à vue devant le tribunal de Saint-Nazaire. Accusés d'avoir jeté des cailloux sur les forces de l'ordre, les trois prévenus soutenus par une cinquantaine de personnes dont de nombreux jeunes n'ont pas échappé à la volonté des magistrats soucieux de vouloir rétablir l'ordre.
Un pied sur la tête !
À l'audience de ce lundi, une atmosphère pesante régnait dans la salle du tribunal. Dans le box des accusés, trois jeunes de 26,21 et 19 ans. Le premier est tuyauteur en CDI, le second est sans domicile fixe et le 3e sans emploi. Plusieurs personnes se succèdent à la barre pour témoigner de ce qu'ils ont vu et entendu lors des arrestations. L'un des témoins décrit une scène surréaliste : "j'ai été témoin d'actions qui m'ont profondément choqué " décrit un homme d'une soixantaine d'années. Et de détailler la scène : "Je me promenais boulevard René Coty quand j'ai vu des jeunes arriver, telle une volée de moineaux. J'ai eu peur d'être jeté par terre". Puis l'homme avec une voix empreinte d'émotion souligne alors la réponse disproportionnée des forces de l'ordre : "j'ai vu un garde mobile mettant le pied sur la tête d'un jeune pour l'immobiliser". Est-ce cette image que l'on doit donner à ces jeunes, interroge-t-il dans une ambiance lourde.
Les vrais casseurs absents du box
Le procureur Le Noguellou dans son réquisitoire met en avant le formidable travail des syndicats. " Les syndicats se sont vraiment donnés beaucoup de mal en établissant un cordon de sécurité et en prenant toutes les mesures possibles et cela m'a été confirmé de toute part. En dépit de cela une cinquantaine de personnes n'avait qu'une seule envie, rechercher l'affrontement avec les forces de l'ordre. Je le répète une nouvelle fois, les policiers n'ont pas à servir d'exutoire ou de punching balls. Heureusement, nous n'avons pas eu de blessés à déplorer des deux côtés. Aujourd'hui, personne n'a intérêt à voir s'installer un climat délétère à Saint-Nazaire". Tour à tour Maître Leray et Maître Lemoigne défenseurs des prévenus vont s'évertuer à convaincre le tribunal des nombreuses carences et incohérences de la procédure. Les deux avocats vont soulever et demander la nullité de la garde à vue sur trois points essentiels. Ils ont mis en évidence, l'attitude des policiers qui selon eux ont poussé une situation au paroxysme pour obtenir des aveux. Les deux défenseurs ont également mis l'accent sur la durée de la garde à vue et l'écart de 24 à 26 heures entre les deux auditions et par voie de conséquence l'allongement de la garde à vue qui s'en est suivi. Trois manifestations, trois gardes à vue et rien n'y fait s'est insurgé Maître Le Moigne dénonçant par ailleurs, une véritable chasse aux jeunes et de terminer sa plaidoirie en disant " Les casseurs ne sont pas dans le box".
À peine dix minutes de délibéré
Après un réquisitoire d'un bon quart d'heure, des plaidoiries de près d'une demi-heure, et malgré des dizaines de pages de procédure, il n'a pas fallu plus de dix minutes au tribunal pour délibérer. Résultat, les trois prévenus ont été placés sous mandat de dépôt et écopent respectivement de deux mois fermes pour deux d'entre eux. Le troisième est condamné à 1 mois ferme, et deux mois avec sursis plus une mise à l'épreuve de deux ans. À l'énoncé du verdict, un sentiment de profonde indignation a envahi la salle. Des voix criant des sentiments hostiles à la justice se sont élevées, tandis que plusieurs personnes fondaient en larmes.
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