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Saint-Nazaire : l'élue victime présumée de violences sexuelles a déposé plainte

Gaelle Betlamini qui avait démissionné du Conseil municipal de Saint-Nazaire révèle aujourd’hui qu’elle avait déposé plainte le 3 décembre dernier. Elle explique sa décision dans un communiqué à la presse. Elle démontre ainsi que la plainte n’a jamais été classée sans suite. Elle est assistée par Maître Elen Thoumine.

Déclaration « Parler encore »

Gaëlle Betlamini au centre
Gaëlle Betlamini au centre

Madame, Monsieur, 

" Le 3 décembre dernier, j’ai déposé plainte pour viol, avec constitution de partie civile auprès du Doyen des Juges d’instruction, contre M. Martin Arnout.

J’avais fait le choix de ne pas communiquer autour de ce dépôt de plainte, craignant de revivre violence et haine. La sortie prochaine d’un documentaire de France Télévisions présenté en avant-première à Nantes hier soir et le débat qui a suivi, la diffusion d’un podcast évoquant l’affaire, la sollicitation de journalistes sur les suites de la procédure, me poussent aujourd’hui à sortir de ma réserve.

Il a fallu plusieurs mois pour déposer cette plainte ; surmonter peur, souffrance et honte.

J’ai eu ce courage aussi parce qu’une autre femme s’est manifestée spontanément suite à la publicité donnée à l’affaire l’année dernière. Elle a apporté son témoignage, relatant les faits qu’elle avait subi de la part du même homme.

 Ceux qui attaquaient ma crédibilité en l’absence de plainte, qui se faisaient passer pour les victimes d’un complot politique au mépris de toute décence, trouveront sans doute encore des prétextes pour s’offusquer, plutôt que d’assumer leurs responsabilités. Je ne suis pas responsable du calendrier du 8 mars, de la justice ou de leurs échéances électorales. Cessons d’expliquer aux victimes ce qu’elles ont à faire et d’inverser en permanence la charge de culpabilité.

 J’ai été entourée de personnes formidables qui ont entendu ma parole depuis le début, qui me soutiennent et m’ont accompagnée dans la pénible sortie du silence qui m’a demandé un courage dont je ne me sentais pas capable.

J’ai beaucoup perdu dans cette affaire, mon mariage, des amis, mon mandat d’élue, du temps, de l’énergie, de l’argent, un peu la santé ; mais briser la fatalité et cette loi du silence m’a fait gagner en confiance, en sérénité et en liberté.

Les femmes subissent trop de violences. Je fais simplement ma part et dis aux femmes qui se taisent encore qu’elles ne sont pas seules."

Gaëlle Betlamini

06/03/2020 | 11 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 06 mars 2020 à 10h11 par LEo
Bravo de votre courage madame.
#2 - Le 06 mars 2020 à 11h41 par Chloé, Saint-nazaire
C'est douloureux et délicat . Comment la procureure a-telle pu classer sans suite en juin comme affirmé à l'époque?
"La procureure de la République de Saint-Nazaire a classé sans suite, ce vendredi 28 juin, les affaires de diffamation et de viol au sein de la majorité municipale Nazairienne."La plainte du 3 décembre apportera sûrement un nouvel éclairage. Il serait humain d'attendre les suites de la plainte, surtout en cette période électorale.
#3 - Le 06 mars 2020 à 13h48 par Lonely
Courage Gaelle pour vous et toutes celles qui ne parlent pas...
La honte doit changer de camp
#4 - Le 06 mars 2020 à 15h01 par Bernard
Soutien à Mme Betlamini. #ilsnenousferontpastaire
#5 - Le 07 mars 2020 à 12h26 par Nazairienne , St Nazaire
Chère Gaëlle
Pourquoi médiatisé cette information
?
#6 - Le 07 mars 2020 à 12h37 par Nazairienne , St Nazaire
Chère Gaëlle
Pourquoi en parler dans la presse
Devant le tribunal ce sera assez difficile
Ta famille et celle de ton agresseur ont assez souffert
Ce n est pas du courage
#7 - Le 09 mars 2020 à 08h04 par Nazairienne , St Nazaire
Un excellent article dans le monde de vendredi écrit par des femmes , avocates,pénalités
"Aucune accusation n est jamais la preuve de rien,il suffirait sinon d asséner sa seule vérité pour prouver et condamner"
"Présumer de la bonne foi de toute femme se déclarant victime de violences sexuelles reviendrai a sacraliser arbitrairement sa parole en aucun cas a la libérer"
#8 - Le 09 mars 2020 à 11h41 par Charles, Saint-nazaire
@Marie BAUDET
Vous semblez mettre en doute la réalité des faits. C'est votre droit mais je ne le partage pas.
En effet un dépôt de plainte n'a jamais été une preuve et heureusement... Cependant l'apport de preuve(s) dans les agressions sexuelles, comme dans toutes les agressions du quotidien est compliqué, voir impossible d'où de nombreux classements sans suite. Cela ne veux pas dire non plus qu'il n'y a pas eu d'agressions et les victimes doivent vivre avec leur souffrance. Et bien souvent croiser leurs agresseurs dans leurs vies quotidiennes... C'est malheureusement ce qui se passe dans la grande majorité de ces agressions.

Alors je pense qu'il est vraiment temps que la société se réveille et demande des comptes aux gouvernements (précédents comme actuel), aux services de police et gendarmerie ainsi qu'à la justice pour que cette situation insupportable cesse au plus vite.
#9 - Le 09 mars 2020 à 13h30 par Nazairienne , St Nazaire
Non je ne mets pas en doute la réalité des faits
Mais il devient de plus en plus difficile de faire respecter le principe fondamental selon lequel le doute doit obstinément profiter a l accusé
#10 - Le 10 mars 2020 à 04h42 par Charles, Saint-nazaire
C'est déjà le cas !
La charge de la preuve est et a toujours été à la victime d'où la difficulté pour celles-ci d'obtenir justice.
La mise en cause de la parole de la victime (Comme vous l'avez écrit dans votre premier commentaire) ou de la parole de l'accusé ne provient que du tribunal populaire...
#11 - Le 11 mars 2020 à 09h30 par Nazairienne , St Nazaire
Ne nous embarquons pas dans un colloque politique et de rallier la cause des femmes de rejoindre le "combat"
La justice n a pas besoin de combat mais elle a besoin de juges impartiaux

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