Le maire de Saint-Nazaire manie l’ironie en réponse au communiqué de Gaëlle Bénizé-Thual, Pascale Hameau, Capucine Hauray, Yvon Renévot, Catherine Rougié, Sarah Trichet-Allaire.

David Samzun

« Heureux de débattre avec Saint-Nazaire Ensemble et Saint-Nazaire Solidaire et Écologiste. »

Contrairement aux termes de votre communiqué publié ce mercredi 5 février, les échanges tenus lors du conseil communautaire d’hier soir n’ont rien à voir, ni de près ni de loin, avec la question du féminisme. Ils ont à voir avec une confrontation d’idées entre deux chemins pour l’avenir de Saint-Nazaire.

Après avoir réuni 10 communes et une agglomération derrière un Plan Climat ambitieux, nous avons arrêté, hier soir, le premier Plan Local d’Urbanisme intercommunal. C’est l’outil indispensable pour préserver la biodiversité, économiser le foncier et permettre à une nouvelle agriculture de s’épanouir. De même, nous nous sommes fixés des objectifs forts pour réduire la part de la voiture, étendre les transports collectifs et amplifier les mobilités douces. Réunir nos 10 communes sur ces enjeux d’avenir, avec des objectifs ambitieux est une fierté. Faire de l’agglomération, patiemment mais sûrement, un outil efficace au service de la transition écologique est un honneur.

Oui, je comprends que ces résultats concrets vous gênent et que vous souhaitiez créer une diversion.

Ils vous gênent car ils montrent les résultats d’une pratique patiente et apaisée de la démocratie, qui a permis de réunir, de rassembler largement de la ville centre à la Brière.

Ils vous gênent car ils montrent qu’un chemin cohérent mixant réussite économique et transition écologique est possible et qu’il est une réalité ici et maintenant.

Ils vous gênent car ils montrent qu’au-delà des incantations, vos propos cachent de plus en plus mal votre souhait de décroissance.

Ce discours décroissant, très légitimement et clairement argumenté par l’intervention de Sarah Trichet Allaire et de Pascale Hameau, passe par plusieurs jalons :

considérer que les succès de nos entreprises industrielles sont pour partie une mauvaise nouvelle, en oubliant que ce sont bien des succès commerciaux d’aujourd’hui que viendront les moyens de recherche et d’innovation et donc les améliorations de demain;

considérer que la seule manifestation réelle d’un engagement écologique c’est la création d’un budget dédié, en oubliant à quel point la réponse aux enjeux du réchauffement climatique est par définition multiple (plan de déplacements urbains, politiques d’urbanisme, plan de gestion du patrimoine, plan alimentaire local, place de la nature dans la ville, restauration des circulations hydrauliques en Brière et en ville…);

considérer que la question écologique est première, comme ce fut maintes fois rappelé en bureau municipal par Fabrice Bazin, au risque que celles et ceux qui peinent à satisfaire l’ensemble de leurs besoins primaires (se loger, se nourrir, se chauffer, circuler…) ne la considèrent comme un sujet trop loin d’eux et réservé à celles et ceux qui vont bien.

Vous souhaitez, en réalité, tourner le dos à notre histoire et à notre patrimoine industriel, alors même qu’il nous faut réussir à le réorienter pour en faire un outil puissant au service de la transition, comme nous l’avons fait pour l’éolien maritime.

Les défis sont immenses. Les injonctions politiques et sociales sont contradictoires.

Cela donne à toutes et tous les acteurs politiques une vraie responsabilité. Tout cela nécessite de la clarté dans les expressions et les engagements pour présenter aux citoyennes et aux citoyens la diversité des modèles de développement, des projets politiques qui sont les nôtres.

Encore faut-il que chacun assume toutes ses responsabilités et mette en cohérence ses propos et ses actes, et, en tant qu’élu.e.s, ses commentaires et ses votes.

Dont acte, vous aspirez à un modèle de société décroissant. Posé de cette manière, nous pensons que ce ne peut être la voie d’un nouveau contrat social.

Dont acte, vous aspirez à un modèle de développement autarcique et desindustrialisé (indépendance alimentaire, énergétique…). Posé de cette manière nous pensons que cela contredit les efforts de solidarité locale, nationale, européenne, mondiale.

Compte tenu de tous ces éléments, pourquoi avoir voté les délibérations sur le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, sur le Plan de Déplacements Urbains, sur le Plan Climat Air Energie Territoire alors que toutes vos interventions soulignent à quel point ces documents vous semblent être de piètres réponses aux enjeux du moment ? Compte tenu de vos commentaires et de vos analyses politiques, exprimés hier soir et depuis plusieurs semaines, ce sont d’autres actes qui auraient dû être posés.

Compte tenu de vos critiques publiques permanentes sur les différences de projets qui nous opposent, mais aussi sur la probité personnelle du Maire, de l’ensemble de son équipe et de ses collaborateurs, comment expliquez-vous vos commentaires communs et vos actes politiques si différents quant à la poursuite de vos mandats ? Là encore, entre les commentaires et les actes, le fossé est grand, les paradoxes éclatants.

La seule façon de répondre à vos paradoxes, c’est de débattre publiquement, que ce soit dans une instance officielle en présence de la presse et du public (comme l’était le conseil communautaire d’hier soir) ou lors de débats liés à la campagne électorale que nous appelons une nouvelle fois de nos vœux.

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