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Saint-Nazaire   18 000 personnes manifestent dans les rues, et 18 interpellations au final

Au 6e jour de manifestations à Saint-Nazaire, le mouvement social que l'on croyait en perte de vitesse a semble-t-il retrouvé un second souffle. Mardi, ils étaient près de 18 000 à se retrouver une nouvelle fois sur la place de l'Amérique latine. Jusqu'à la dislocation du défilé à 16 h 55, tout s'est déroulé dans une ambiance conviviale. Malheureusement et malgré les appels des syndicats, de nouveaux et violents incidents sont venus ternir un rassemblement jusque-là pacifique. Les affrontements et provocations entre les jeunes et les forces de l'ordre ont donné lieu à des scènes assez violentes sous l'oeil inquiet des habitants.

Ce mardi 19 octobre restera sans doute comme l'une des journées les plus chaudes depuis la rentrée. À l'aube, divers syndicats ont mené de nombreuses actions en différents points stratégiques de la ville. Quelques heures plus tard, à l'appel de l'intersyndicale, ils étaient plus de 17 000 à se rassembler au lieu habituel devant le Ruban Bleu. Contrairement à samedi dernier, les organisations ont pris la parole à tour de rôle exprimant de manières différentes, mais unanimes leur refus de se plier à la réforme des retraites, telle que présentée par le gouvernement. La CGT a dénoncé le mépris du gouvernement et pense que le blocage de l'économie peut changer la donne. FO a rappelé qu'il valait mieux perdre quelques jours de salaire, que plusieurs années de retraite. Pour la CFDT, c'est le gouvernement qui bloque le pays en refusant le dialogue et en faisant le choix de l'affrontement, alors que la crise continue de faire des dégâts. Pour Solidaires Saint Nazaire, le gouvernement et le patronat nous octroient juste le droit de travailler à en mourir. La CFTC parle de fracture dans le pays sur le dossier des retraites car le gouvernement a délibérément choisi le rapport de force, au détriment d'une véritable concertation. FSU demande aux jeunes, aux salariés, aux chômeurs, aux retraités de s'unir. Pour l'UNSA, c'est une mobilisation élargie qui fera reculer le gouvernement .

 

Ne répondez pas à la provocation

 

Tous les syndicats ont appelé à une manifestation sans violence. Des propos largement repris à l'issue de la dislocation du cortège et destinés en particulier aux jeunes. "Ne répondez pas à la provocation " s'est écrié au micro un membre de l'intersyndicale. Malheureusement, cet appel s'il a été entendu n'a pas été suivi par les quelque 500 personnes dont de nombreux jeunes qui sont allés à la rencontre des forces de l'ordre en poste devant la sous-préfecture. Après des provocations de part et d’autre, la situation s'est rapidement envenimée. Vers le rond-point des 4 horloges, canettes, cailloux, insultes ont fusé. Les forces bien décidées à ne pas se laisser intimider ont lancé des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Cela a eu pour effet d'accentuer l'excitation des manifestants. Pendant près de deux heures des affrontements ont causé un certain émoi dans la population, qui a parfois été prise en tenaille entre les CRS et les casseurs. Sous les yeux effarés de nombreuses personnes, les CRS ont procédé à 18 interpellations dans des conditions parfois très musclées et difficilement compréhensibles. Bilan de l'opération, des poubelles brûlées, des voitures caillassées, une voiturette retournée, des feux, et quelques blessés. Une journée noire, avec des images que l'on aimerait ne pas voir se reproduire, mais qui traduisent indéniablement une exaspération de la part des manifestants, et de beaucoup de jeunes que l'on a vus encore plus nombreux que les jours précédents. Inévitablement, quelques-unes se retrouveront au tribunal et cela n'augure rien de bon pour les jours à venir. Le ton est monté d'un cran, la violence aussi, et la répression continue son irrésistible ascension. Voilà, le triste épilogue d'une journée qui marquera les esprits.

Auteur : Y.E. | 20/10/2010 | 7 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 20 octobre 2010 à 19h23 par briar
Oui à la réforme et marre de ces syndicalistes privilégiés qui entrainent le pays dans la misère.
Qu'ils créent des entreprises et mesurent la difficulté de créer des emplois et de rester compétitifs!
Trop risqué pour ces nouveaux privilégiés qui veulent se faire payer leur retraite par les jeunes.
#2 - Le 20 octobre 2010 à 22h42 par geronimo, Saint Nazaire
C'est le gouvernement qui entraine la presque totalité de la France dans la misère pour favoriser ses potes capitalo_actionnaires.
Un minimum de 2000 personnes étaient présentes vers le rond-point des 4 horloges.
La population nazairienne est très choquée de la violence avec laquelle des gens ont été interpelés. Beaucoup disent : "mais c'est pas possible, on n'est pas en France".
Ils (les forces de l'ordre) se sont jetés sur des jeunes qui ne faisaient rien et les ont matraqués à plusieurs reprises alors qu'il ne bougeait plus.
Ils (toujours les mêmes)tabassaient les gens quand ils les avaient mis dans leur véhicule.
Ils n'ont pas le droit de faire ça.
Ils sont dangereux.
Ils sont féroces.

Voila quelques réactions entendues ici ou là.

Et il parait que ce sont les manifestant les dangereux . . . . . ?
#3 - Le 21 octobre 2010 à 05h37 par Wil
Briar, vous êtes marrant !
- les syndicalistes sont des privilégiés... si vous voulez...
- ils veulent se faire payer leur retraite par les jeunes. Et oui, comme tout le monde! ce sont bien nos jeunes qui vont payer nos retraites non ? C'est bien normal qu'ils s'intéressent à cette question, non ? Si vous êtes contre la retraite par répartition, rien ne vous empêchera lors de votre retraite de refuser votre pension !
#4 - Le 21 octobre 2010 à 09h38 par briar
Je suis bien sur pour la retraite par répartition mais plus les cotisants seront nombreux moins lourde sera leur charge.
C'est l'esprit de cette réforme vu l'insoutenable déficit actuel qui pèsera sur les jeunes générations.
Et puis un peu de capitalisation ne ferait pas de mal. Chacun contribuerait aussi à faire fonctionner l'économie du pays au lieu de la massacrer comme en ce moment.
#5 - Le 22 octobre 2010 à 11h45 par Charles, Saint Nazaire
A quel moment avez vous vus les forces de l'ordre provoquer les manifestants ? J'ai participer à cette manifestation comme beaucoup d'autres et je n'ai jamais été provoqué par qui que ce soit ! Alors de grâce, cessez de déformer la réalité.
PS: Il me semble que ce ne sont pas des CRS mais des gardes mobiles de la gendarmerie qui assurent le maintient de l'ordre lors des manifestations.
#6 - Le 22 octobre 2010 à 17h45 par R.G., Saint-nazaire
A l'attention de Charles,

Il n'y a pas plus aveugle, que celui qui ne veut pas voir, et je crois que vous en êtes l'illustration parfaite. Peu importe qu'il s'agisse de CRS, de gendarmes mobiles ou de policiers ! Ce sont tous des représentants des forces de l'ordre qui je veux bien l'admettre sont sous la pression du Général Sarkozy et du lieutenant Hortefeux. La réalité dont vous parlez ne correspond en rien à celle qui apparait sur les photos et vidéo que j'ai pu prendre. Moi aussi, tout comme vous mais certainement pas pour les mêmes raisons j'ai pris part à la manifestation de mardi dernier pour dire non à la réforme des retraites dans son état actuel. J'affirme avoir vu des membres des forces de l'ordre se mettre à cinq pour interpeller "un pauvre bougre, habillé d'un gilet jaune fluo". Après avoir l'avoir attrapé, ils l'ont jeté à terre, menoté, frappé, tandis qu'un représentant de l'ordre public a mis son pied droit sur la tête de l'individu pendant une fraction de seconde. Comment cautionner cette brutalité ? Comment caractériser cette attitude qui a eu lieu dans une rue à proximité du Ruban Bleu devant des dizaines de témoins écoeurés. Comment ne pas considérér, cette arrestation comme une provocation vis à vis des personnes présentes ? A moins que vous ne soyez vous-même un membre des forces de l'ordre, vous ne pouvez mettre en doute la véracité des propos tenus dans l'article qui a été rédigé par ce monsieur et qui j'en témoigne n'a pas déformé la réalité. Comment pourrait-on se plaindre alors que pour une fois, un média ose dire enfin la vérité et ne semble pas être manipulé. Au moment où la France est passée du 11ème rang au 44ème rang en ce qui concerne la liberté de la presse, vous feriez mieux de vous réjouir de l'indépendance de saintnazaire-infos. R.G.
#7 - Le 23 octobre 2010 à 08h21 par Charles, Saint Nazaire
Je n'ai jamais remis en cause l'indépendance et la liberté de la presse mais là n'est pas le débat. Cependant, dans mon commentaire, je vous ai parlé de la manifestation qui s'est déroulée très classiquement et sans provocation alors que vous parlez, dans votre commentaire, de l'après manifestation. Ce sont bien des manifestants (une minorité des participants fort heureusement) qui se sont dirigés vers la sous préfecture pour en découdre avec les forces de l'ordre et pas l'inverse ! De grâce arrêtez avec cette angélisme concernant le pauvre bougre !!! Je veux bien croire que les méthodes d'interpéllations puissent sembler brutales. Mais on parle bien de violences urbaines incontrôlées. Un simple "s'il vous plaît monsieur veuillez cesser de tout casser" n'aurait pas beaucoup d'effet... J'étais moi aussi sur place lors de ces violences et j'ai aussi vu le comportement des ces bandes violentes et je vous assure que tout cela n'avait plus rien à voir avec la réforme des retraites.

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