Rien n'est joué pour STX
FOCUS : La décision de poursuivre l’exploitation de STX Corée prise par ses créanciers devant le tribunal du district central de Séoul signifie-t-elle le redémarrage effectif de cette entreprise ?
De fait, rien n’est moins sur car le montant comparé des dettes (6 milliards d’euros), aux possibilités de lever des fonds estimées à environ 800 millions d’euros dans les 10 ans à venir laisse bien peu de chances à une sortie vers le haut. Si l’on ajoute des pertes de l’ordre du milliard d’euros par an au rythme actuel, la question devient cruciale.
On peut légitimement penser que cette décision s’inscrit simplement dans la logique de celle prise antérieurement de la mise en vente, globale ou par appartements, de cette société et de ses filiales. Une liquidation, dont on connaît par ailleurs l’estimation du coût pour les créanciers, n’était pas la meilleure solution, de ce strict point de vue. Dès lors qu’un certain nombre de repreneurs se sont manifestés. Il parait évident que les créanciers préfèreront rechercher celui qui est « le mieux disant » pour reprendre une vieille expression française.
Un seul repreneur n’eut peut-être pas motivé cette situation, mais quatre repreneurs intéressés, agissant pour des raisons diverses plus ou moins liées au potentiel de STX France, justifient pour les banques créancières l’espoir d’une revente dont le prix sera probablement supérieur à celui à payer pour la liquidation.
D’autant plus qu’il y a, parmi ces repreneurs, certains qui sont prêts « à mettre les sacs d’or sur la table » pour s’assurer le contrôle de ce marché apparemment très porteur de la construction des paquebots géants. Si on se réfère au prix payé par Genting (selon le magazine Mer et Marine) qui serait de 230 millions pour « Malgré un carnet de commandes quasi-vide, le rachat des trois chantiers de Nordic Yards ». On peut penser que les perspectives de celui du chantier de Saint Nazaire justifieront une surenchère de propositions que les créanciers croient être à la hauteur de leurs espoirs.
A ce jeu-là, les repreneurs européens, si tant est qu’ils n’aient pas de partie liée à d’autres « moins européens » sont-ils réellement les mieux armés ?
Jean Goychman
Conseiller Régional
Pays de la Loire