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Près de 20 000 manifestants rassemblés à Saint-Nazaire

"De mémoire d'anciens", il y a bien vingt ans que l'on n'avait pas vu autant de monde pour une manifestation à Saint-Nazaire. À l'heure où le projet de réforme était présenté et débattu à l'Assemblée nationale, près de 20 000 personnes (15 000 selon les renseignements généraux) ont défilé dans les rues de la cité portuaire pour dire non à cette réforme.

En ce jour du 7 septembre, la mobilisation s'est avérée bien supérieure à celle du 24 juin dernier avec près de 2,5 millions de manifestants en France. À mi-journée, le Ministère de l'intérieur annonçait pour sa part 450 000 personnes. Depuis le début de l'année, les trois journées d'action ont connu une mobilisation grandissante et a priori, d'autres rassemblements sont à prévoir et sans doute avant la fin du mois, voire dès la semaine prochaine. En effet, malgré cette mobilisation grandissante, le président Sarkozy semble vouloir demeurer inflexible. Mardi midi à l'intention de sa majorité, il a annoncé qu'il resterait ferme sur le cœur de la réforme et "attentif" sur la pénibilité. Pendant ce temps à l'Assemblée nationale, le ton était particulièrement houleux et l'ambiance plutôt électrique entre les députés de droit et de gauche. Marisol Touraine députée PS en charge des retraites y est allée de sa petite phrase assassine, qualifiant le gouvernement "d'autiste".

 "Ca doit péter !"

 Pendant ce temps-là à Saint-Nazaire et partout en France, le mouvement s'est amplifié et face à l'obstination du gouvernement, il y a fort à parier que celui-ci va se durcir dans les jours ou les semaines à venir. C'est en tout cas, ce qui semble se dessiner à travers les différentes interventions des organisations syndicales.

Pour FSU : "Cette grève et les rassemblements témoignent de ce que les salariés veulent aller plus loin. Reconduire, la grève s'impose, la généraliser est une nécessité". Pour sa part, la CGT considère cette journée comme un succès : "Cette énorme participation est rassurante et parlante. Elle envoie des messages tant aux politiques, qu'au gouvernement et au Medef, qui eux ont toutes les raisons d'être inquiets. L'UL CGT se prononce pour une nouvelle action nationale avec grève et manifestation au plus tard le 14 septembre". La CFTC est persuadée que le gouvernement a choisi délibérément l'épreuve de force avec les salariés et les citoyens et d'ajouter : "Non content d'utiliser les moyens télévisuels pour mentir et occulter les points dangereux de la réforme, il continue son sinistre démantèlement des acquis sociaux". Force Ouvrière ne veut pas que cette journée soit sans lendemain "elle doit s'inscrire dans la perspective d'une grève générale qui bloque le pays, obligeant ainsi le gouvernement à retirer son projet": La CFE/CGC voit dans cette réforme une profonde injustice : " elle fait reposer 85 % des efforts sur les seuls salariés". Nous exigeons donc l'ouverture immédiate d'une négociation sur les conditions d'emploi et qualité de vie au travail". L'Union Syndicale Solidaires n'y va pas par quatre chemins et déclare : "Nous ne sommes pas des variables d'ajustement économique et nos retraites non plus ! Il va bien falloir qu'ils le comprennent !!! Ça doit péter, parce que l'argent, il y en a dans les poches d'une minorité de nantis". L'UNSA veut quant à elle rester mobilisée : "Le gouvernement qui pariait sur la résignation des salariés, en tentant de détourner leur attention par des artifices de communication, s'est trompé ! Il appartient aux Organisation syndicales de continuer à agir dans l'unité".

La CFDT demande à ce que le texte initial soit amendé pour le faire évoluer dans le sens de plus de justice sociale et invite les parlementaires de droite et de gauche à prendre leurs responsabilités. Et s'adressant à Nicolas Sarkozy : "Monsieur Le Président de la République, entendez donc monter la colère et écoutez les exigences des salariés".

50 minutes

A Saint-Nazaire rassemblés sur la place de l'Amérique Latine noire de monde, les opposants à la réforme de la retraite se sont donc largement mobilisés. Après les différentes interventions des organisations syndicales, le cortège conduit par la CFDT a défilé pendant plus de deux heures prenant la direction du Rond-Point de l'Europe pour rejoindre l'Avenue de la République, puis l'Hôtel de Ville, l'Avenue du général de Gaulle et terminer devant la sous-préfecture qui en cette journée était bien évidemment fermée. Ce cortège a impressionné bon nombre d'observateurs puisqu'il s'étalait sur plusieurs kilomètres. Ainsi entre le début du cortège et la fin, il y avait 50 minutes d'écart. Et si tout s'est déroulé dans une excellente ambiance, tout porte à croire que cela ne va pas durer. En effet devant l'obstination du gouvernement, le mouvement pourrait se durcir et les jours à venir risquent d'être cruciaux.

Auteur : Yvon Enaud | 07/09/2010 | 0 commentaire
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