Place Ô gestes pour sortir les mains des poches

La plaquette est alléchante : un ado conduit un engin. On se rend sur place en espérant pouvoir en faire autant, s'imaginer grutier(e) ou cariste, ébéniste, boulanger... en gros en « avoir dans les mains » ; et « rencontrer des professionnels ».
L'idée est de montrer « en pratique » ce qu'est un métier. Il est dommage qu'il manque des professionnels sur certains « pôles », des artisans surtout. « C'est compliqué de mobiliser une petite entreprise pendand deux jours,  » précise Nathalie Pinson organisatrice. Le forum fonctionne par pôle : « une association, un lycée pro, un organisme de formation, et chaque fois que c'est possible une entreprise ».

Les élèves en sergents recruteurs

Les lycées professionnels, les associations les organismes de formation ont fait le job, et plutôt bien. Deux jeunes filles du Lycée Hôtelier  Sainte-Anne expliquent comment, bachelières, elles ont opté pour l'hôtellerie, comment elles ont « rattrapé » en pratique leurs camarades plus expérimentés en cuisine, ceux qui avaient fait des bacs pro, pourquoi elles se sentent bien dans leur classe « soudée », Trois garçons d'Olivier Guichard (Guérande) présentent sur une table de quoi tester ses aptitudes,  pour eux le « service » en salle « c'est bien on rencontre les clients, on conseille, on vend, on peut préparer devant eux, c'est varié ».
Les grandes entreprises, « EDF ERDF » ont apporté du gros matériel pour illustrer le travail, on insiste sur les énergies nouvelles . L'association Retravailler dans l'ouest avec dynamique formatrice explique les multiples branches de la sécurité, si on remarque peu de filles dans les formations : « c'est vrai, il faut qu'elles soient toniques, un ''peu garçon manqué", pas facile de s'intégrer dans les groupes de garçons, mais il faut qu'elles osent venir, c'est un métier de motivation ». Le Lycée Olivier Guichard a mis les petits pots dans les grands, et sorti le tracteur sur le pôle ''végétal''.
Les collèges sont venus par classes entières, « pré-inscrits », 1800 sur deux jours, « les collégiens, ils faut les amener, on aimerait aussi avoir des lycéens, les bacheliers n'iront pas tous en fac, ils ont aussi le droit d'être plombiers, c'est une culture à faire évoluer » explique Nathalie Pinson qui regrette que les profs ne se mobilisent que peu à partir de la seconde. Il est intéressant de noter que les organisateurs estiment à environ  700 (pas de comptage d'entrée) les personnes venues sur le forum, hors collégiens.
Les organisateurs sont efficaces, l'accueil est sympa l'éventail des métiers très ouvert : sport animation et spectacles, le végétal, la sécurité, les métiers de bouche, l'agroalimentaire, les industries techonologiques, la santé, la logistique, la mécanique et  la maintenance, les bâtiments et les travaux public, les métiers de la mer.

Y toucher

Il faut reconnaître que l'effort a été fait pour « montrer, et donner envie  d'essayer, d'y toucher quoi » dit un collégien qui sort ses mains de ses poches pour mieux s'expliquer. Les métiers de la mer ont eu un fier succès, la collecte du sel, une nacelle a aussi été installée (19m), une démo de béton banché, une pose de pavage, de la soudure, de la mécanique moto...Et les professionnels présents ont réussi à intéresser les jeunes.

Pour une première édition, comparée à la 7e de Nantes où les organisateurs oeuvrent déjà, c'est un bon début. « Nous avons eu 11 pôles, l'année prochaine peut-être plus » conclut Nathalie Pinson.
Reste qu'on peut se demander quel est le réel interêt des collégiens "pré-inscrits" à ce forum et quelle serait la fréquentation si on ne les y acheminait pas.