Chaque matin, une file sans cesse renouvelée est postée devant la sous-préfecture. Frigorifiées, les personnes attendent depuis 8 h 30 le matin, l’ouverture des portes à 9 heures Tout le monde est là, le dossier sous le bras, un peu crispé, parce qu’on ne sait jamais, il manque peut-être un papier…
Pierre est là aussi, il est arrivé vers 9 heures, boitillant, la barbe et la chevelure hirsutes… Il a deux papiers imprimés dans les mains. Il attend, comme les autres, sans rien dire, le regard interroge quelquefois l’œil du voisin… Enfin il passe la porte vitrée, à l’intérieur, il fait meilleur, l’attente continue…
Un fonctionnaire derrière un guichet sommaire vérifie les documents de chacun, ajoute un imprimé si besoin et, justement c’est le cas pour Pierre, il doit remplir un document. Il n’y a pas de tablette pour poser sa feuille, ni de stylo pour écrire. Pierre a un crayon, mais il a oublié ses lunettes et les indications sont écrites en tout petit. Il ne comprend pas. « Je viens pour ma mobylette, mais je ne vois pas bien, c’est quoi qu’il faut mettre là ? », demande-t-il à sa voisine… Elle lui indique la ligne pour écrire son adresse, puis il faut mettre l’immatriculation, le modèle, le n° de série… « Mais, je ne sais pas moi, j’ai 75 ans, ça fait 45 ans que je roule en mobylette, 10 ans que j’ai celle-là, mais je n’ai plus les papiers, pas les renseignements qui sont demandés ».
Maintenant ça fait plus d’une heure que Pierre est debout et attend dans la file, il s’était arrêté dans un coin pour écrire son adresse et bien sûr pendant ce temps-là les autres personnes sont passées devant lui, indifférentes, tout le monde est tellement pressé et pas forcément de bonne humeur de devoir attendre ainsi si longtemps… « Moi, je ne me lève pas si tôt d’habitude, j’ai des problèmes de santé, je ne peux pas reste aussi longtemps debout ». Sa voisine lui indique une chaise. « Comment je vais faire moi, si je ne peux plus utiliser ma mobylette, je ne pourrai plus me déplacer. Et mes copains, ils sont comme moi, ils circulent avec des vieux vélomoteurs, on n’a plus les papiers ».
Pierre est maintenant devant un guichet, brusquement, la fonctionnaire s’énerve, se lève et part… Pierre reste là devant sans comprendre, calme, il attend de nouveau… Un autre fonctionnaire arrive : « Monsieur, il nous faut votre carte d’identité ». Pierre dit qu’il ne l’a pas apportée, qu’il ne savait pas… Le fonctionnaire : « il faudra revenir ». « Et je devrai attendre encore, ce n’est pas facile pour moi, je ne peux pas rester debout ». « Alors il faudra amener votre carte d’invalidité. » « Mais je n’en ai pas. » Pierre s’en va, il a attendu plus de deux heures pour rien… Et après que va-t-il se passer pour lui et pour toutes ces personnes qui n’ont qu’une vieille mobylette pour se déplacer, mais plus les papiers pour faire la carte grise…
C’était un vrai conte de sous-préfecture, un conte qui chaque jour recommence et d’attente en attente, il se renouvelle… et l’indifférence avec…
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