Mistral : la Russie souffle le chaud et le froid
Fin juillet, Nicolas Sarkozy annonçait triomphant la prochaine construction de deux porte-hélicoptères pour la Russie aux chantiers navals. Il n’est aujourd’hui plus question de négociations exclusives. Moscou lance un appel d’offre international.
D’après Nicolas Sarkozy, c’était dans la poche. Le chef de l’Etat l’assurait fin juillet face aux salariés des chantiers navals de Saint-Nazaire : « Avec nos amis russes, vous allez fabriquer les deux BPC russes. » Un mois plus tard, l’Elysée reste « confiant ». Pourtant, en annonçant le lancement d’un appel d’offres pour la construction des deux navires de guerre de type Mistral, le ministre russe de la Défense a confirmé il y a quelques jours les doutes qui planent sur cette promesse.
« Le contrat, on est en train de le négocier, mais la décision de le faire, elle est certaine », déclarait encore Nicolas Sarkozy lors de sa visite. Ce qui était jusqu’à lors des négociations exclusives laisse désormais la place à une mise en concurrence. En lice aux côtés du Mistral français, le Juan Carlors 1er espagnol, le Johan de Witt néerlandais et le Dodko sudcoréen, plus sérieux concurrent des chantiers STX, qui cherchent désespérément à remplir leur carnet de commandes.
Avec ce retournement de situation, la Russie semble chercher à faire pression sur Paris pour obtenir un transfert de technologie qui lui permette de construire des navires dans ses propres chantiers. Les résultats de l’appel d’offre devraient être connus à la fin de l’année.