Lutte Ouvrière a souhaité organiser un débat qui au final avait plutôt l’air d’un monologue des principaux acteurs, de longs silences entre les interventions du public et peu de questions pour répondre au programme. L’introduction au débat a voulu présenter un programme qui s’inscrit dans une perspective de lutte. À l’aube des élections présidentielles qui se déroulent dans un contexte de crise, la question posée a été celle du vote utile. Plusieurs fois, les intervenants souligneront que la classe ouvrière subit des attaques sévères avec 1000 chômeurs de plus par mois.
Au banc des accusés, toute la gauche en prend pour son grade. Selon Lutte Ouvrière, elle porte une responsabilité dans la montée des idées nationalistes depuis de longues années. Des idées qui sont un poison pour la classe ouvrière et qui font le jeu des patrons en cherchant à la diviser. La sempiternelle revendication concernant l’interdiction des licenciements ne tardera pas à se faire entendre. L’idée de la dé-mondialisation selon le parti ne pose pas la défense de la classe ouvrière. Si de nos jours la production est internationalisée, il leur apparaît aberrant de parler de protectionnisme. Une intervenante soulignera : « On a entendu des exemples qui permettent de réfléchir à cette idée de protectionnisme, mais Airbus, c’est 50 % de produits américains dans sa conception, cela n’a donc pas trop de sens de parler comme ça. 55 % des exportations chinoises sont réalisées par des multinationales américaines, européennes… ». Pour lutte Ouvrière, l’idée de la relocalisation de l’économie, n’est pas liée au « produire français », pour eux il s’agit surtout de changer l’organisation capitaliste de la société car de nombreux licenciements ne sont pas liés à la délocalisation des entreprises mais plutôt la recherche de profits maximums. La crise est une conséquence de l’économie de marché et il est nécessaire de renverser la dictature des capitalistes.
Selon Lutte Ouvrière, le PS joue sur la peur du remake de 2002 avec le FN. Le parti revendique que l’élimination de Jospin en 2002 s’explique par la perte de quatre millions de voix par la gauche. Selon les intervenants, François Hollande n’a rien à dire pour convaincre les électeurs du travail mais compte surtout sur le rejet de Nicolas Sarkozy de la part des classes populaires. François Hollande mènera selon Lutte Ouvrière la politique de la sauvegarde de l’intérêt des bourgeois. Un exemple déjà visible chez les socialistes européens qui ont imposé des politiques d’austérité.
À ce propos, le vote pour le Front de Gauche pourrait peser sur François Hollande mais selon Lutte Ouvrière il serait illusoire de croire au changement. Le PC en 1981 avait plus de 15 % des suffrages et n’a pas réussi à peser sur la politique de François Mitterrand. À cette époque, la sidérurgie en Lorraine a été ravagée et le Baron Ernest-Antoine Seillière, héritiers de l'entreprise Wendel qui possédait les entreprises de sidérurgie, a pu continuer de placer son capital. Selon Lutte Ouvrière, Jean-Luc Mélenchon sert de rabatteur pour François Hollande puisque le Front de Gauche s’apprête à négocier son ralliement au PS. « Mélenchon parle de révolution citoyenne mais il ne faut pas rêver ce n’est pas une lutte. On ne peut pas faire confiance à un ancien ministre de Jospin, sénateur depuis plus de 20 ans ! C’est un homme de la bourgeoisie ! » soulignera une intervenante. Elle ajoutera que « La démagogie de Mélenchon peut se dévoiler car il n’a pas le même discours pour tout le monde, il a précisé dernièrement au journal Les Échos que le salaire à 1 700 euros serait en fin de législature dans les secteurs non exposés à la concurrence internationale c'est-à-dire les services à la personne, la restauration rapide ou le bâtiment, cela exclut pas mal de secteurs ! »
En ce sens, Lutte Ouvrière souhaite que le vote pour Nathalie Artaud soit l’occasion pour s’exprimer et ne pas laisser le terrain vide pour la bourgeoisie. Conscient que les élections ne changent pas les choses, le parti souhaite surtout populariser ses idées de lutte.
À Saint-Nazaire, le groupe est constitué d’une vingtaine de militants. Lutte Ouvrière est un mouvement historique de la ville. Eddy Le Beller rappelle que « Les campagnes sont un moment plus important car les gens sont plus attentifs à ce qui se dit, et à la politique. Pour tous les militants c’est important car il faut être là, régulièrement on fait des journées où l’on vient discuter avec les classes populaires ».
Eddy Le Beller reconnaîtra cependant qu’aujourd’hui, ils ne sont pas capables de tracter et d’être présents dans des villes comme Guérande ou La Baule... Un problème lié au manque d’effectifs. Cette période de campagne est donc importante car elle permet au parti d’avoir accès aux médias pour contacter les gens qu’il ne côtoie pas au quotidien.
À la question concernant le Front de Gauche et la baisse de Lutte Ouvrière dans les sondages, Eddy le Beller répond « Ce ne sont pas les sondages qui me démoralisent. Il y a toute une fraction dans les milieux populaires qui considère qu’elle peut exprimer sa méfiance vis-à-vis d’Hollande par le vote Mélenchon. Nous, on dit : « attention » ! Car le vote Mélenchon, c’est la politique d’union de la gauche qui a déjà été menée. La différence entre aujourd’hui et avant c’est que la situation économique est beaucoup plus dure. Les élus mèneront la même politique, c'est-à-dire respecter ce que disent les patrons, même avec une alternance entre Mélenchon et Hollande ».
Concernant l’obscurité des propositions de Lutte Ouvrière, Eddy Le Beller confie que « C’est peut-être qu’on n’arrive pas bien à exprimer ce qu’on présente, les idées comme les nôtres dans la société sont minoritaires, aujourd’hui il manque de militants ouvriers avec une conscience politique, une conscience de classe. Les différences entre le PC et nous sont marquantes. le PC est un parti de gouvernement, un gouvernement qui respectera les règles du jeu de l’économie capitaliste. Nous ne nous sommes pas prêts à ça, nous sommes positionnés comme un parti révolutionnaire. Mélenchon n’est pas pour l’insurrection ! ».
Pour les élections, Lutte Ouvrière ne s’est apparemment pas donné d’objectif. « Nous sommes une petite organisation, on en est conscient, on tient le choc, on a des jeunes qui viennent, on n’est pas un grand parti comme celui du PC. On souhaiterait être partout car même dans les villes dites huppées on trouve des travailleurs ! Je crois sincèrement que ce qui fera l’avenir de Lutte Ouvrière, c’est ce qui va se passer dans la société. Nous, les travailleurs sont notre identité, il y a des gens pour qui c’est une marque forte » ajoutera Eddy.
Au niveau local, le parti a prévu de faire une liste pour les législatives, néanmoins il reconnaît ne pas avoir un programme local de défense de l’économie locale mais un programme de lutte générale à l’échelle nationale. Une liste aux élections municipales sera également préparée pour 2014. En 2008, le parti de Lutte Ouvrière, qui avait fait à Saint-Nazaire 5,28 %, n’a pas eu au conseil municipal sa place pour représenter la population nazairienne. Sans vouloir accepter la 6e Constitution que préconise Jean Luc Mélenchon, Eddy Le Beller confirme que « Nous sommes pour un scrutin à la proportionnelle. Je ne milite pas pour une nouvelle constitution qui va réglementer le nouvel ordre de la bourgeoisie. Je suis pour que les élections se fassent toutes avec le maximum de proportionnelle ». Il s’agit donc bien ici de changer de constitution…
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