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Lutte contre le SIDA: des raisons d’être pessimiste

Le 1er décembre sera une nouvelle journée mondiale de lutte contre le Sida. Localement, le constat est amer. Les comportements se relâchent. Les jeunes, voire les très jeunes multiplient les pratiques à risques. Les professionnels dénoncent un abandon de la prévention.

Le centre hospitalier de Saint-Nazaire suit actuellement environ 250 personnes, séropositives et malades du Sida (50% d’hétérosexuels et 50% d’homosexuels hommes). «250 patients, c’est un chiffre en augmentation, mais il ne correspond pas forcément à de nouvelles contaminations» explique le Docteur Christophe Michau, coordinateur du centre de dépistage anonyme et gratuit (au rez-de-chaussée de l’hôpital). «Certains séropositifs, notamment parisiens arrivent à la retraite et viennent vivre sur la côte. Ils se font donc soigner chez nous. Nous avons aussi, dans une moindre mesure, des patients migrants, notamment subsahariens.»
Depuis quelques années, l’idée reçue était qu’on ne mourait désormais plus du Sida. Il est vrai que les trithérapies ont permis de mieux vivre avec la maladie, «mais ça ne soigne pas» insiste le Docteur Michau. La preuve, certains malades, le plus souvent âgés, mais des jeunes également sont morts récemment, ou vont décéder prochainement, victimes de maladies opportunistes comme le cancer du colon, du foie, de lymphome, ou encore d’hépatites B ou C. «C’est la plus grosse vague de mortalité depuis la fin des années 90. C’est pour ça qu’il est difficile de ne parler que du VIH sans évoquer les autres infections sexuellement transmissibles. Quand on a une IST, on a plus de risques d‘être contaminés par le VIH.»

Une bombe à retardement?

«On a assisté ces dernières années à un changement profond des comportements, principalement chez les jeunes, voire les très jeunes» ajoute le spécialiste des maladies infectieuses. « L’âge du premier rapport est de plus en plus tôt. Il n’est pas rare de voir une jeune fille de 14 ans qui a déjà connu 20 partenaires sexuels. J’ai aussi vu un couple de 14 ans, tous les deux atteints de syphilis. Le garçon l’avait contractée lors d’un rapport avec une autre jeune fille de 14 ans. A cet âge-là des jeunes filles organisent aussi des après-midi sex toys qu’elles s’échangent. Mais elles s’échangent aussi des Chlamydias, une bactérie particulièrement contagieuse. Je vois un nouveau patient par mois pour la syphilis. Pour les Chlamydias, j’en vois au moins trois par mois. Les jeunes sont très influencés par l’Internet dans leurs pratiques sexuelles. Le sexe est devenu un jeu et ils n’ont plus peur. Et dans le même temps, la prévention sur les lieux de drague, notamment, a complètement disparu. Il n’est pas exclu qu’il y ait un temps de latence chez les jeunes et qu’ils ne découvrent leur séropositivité que dans quelques années». D’ailleurs, Christophe Michau plaide, mais sans trop y croire, en faveur d'un regroupement du centre de dépistage avec le planning familial. «Mais si jamais ce regroupement avait lieu, aller dans le nouvel hôpital l’été prochain à Saint-Nazaire-ouest n’est pas la solution. Il faudrait trouver un cabinet dans le quartier de l’hôpital actuel, plus près du centre-ville. Ce lieu serait géré par l’hôpital, mais à part.»

Des opérations de prévention autour du 1er décembre

L’association REVIH (Réseau VIH composé de professionnels), propose le 1er décembre une journée de dépistage anonyme et gratuit à la cafétéria du restaurant universitaire d’Heinlex de 10 à 17h. Une action forcément principalement en direction des étudiants, mais tout le monde peut en profiter pour aller se faire prélever. «Cela va se passer exactement comme au centre de dépistage. Il est juste délocalisé» expliquent Léa et Lucie, étudiantes en 2e année en Technique de Commercialisation à l’IUT et membres de l’association Sid’entraide, à l’initiative de cette opération. «On passe d’abord l’entretien avec un médecin, avant la prise de sang si on a pris le moindre risque. Ensuite le résultat du test sera remis la semaine suivante au centre de dépistage.»
Par ailleurs, le Docteur Michau animera deux projections-débat. D’abord le 28 novembre au Cinéville où des lycéens de Sainte-Anne et Aristide Briand de Saint-Nazaire, Olivier Guichard de Guérande, et des 3 rivières de Pontchâteau verront des spots de prévention et des courts-métrages issus des concours «VIH Pocket films» et «3000 scénarios contre le Virus». Les lycéens auront ensuite l’occasion d’échanger avec le praticien et divers partenaires du comité 1er décembre.
 
Enfin, une soirée similaire sera proposée le 5 décembre à l’IUT d’Heinlex de 19 à 21h.
Coordonnées du Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit.
Rez-de-chaussée de l’hôpital de Saint-Nazaire - Service des consultations externes.
02 40 90 63 33.
Sur rendez-vous de mardi de 15 à 16h, mercredi de 12 à 13h, jeudi de 10 à 11h.
 

Auteur : GG | 28/11/2011 | 0 commentaire
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