Une fois n'est pas coutume, l'ensemble des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, FSU, UNSA et Solidaires) appelait à une grande mobilisation pour sauver la navale. Même FO qui d'ordinaire fait bande à part, s'est rangée aux côtés des autres formations. Il est vrai que l'heure est grave. La navale est tout près du précipice, et l'annulation de la commande des deux paquebots Viking au profit des Chantiers Ficantieri n'a fait qu'empirer une situation déjà bien compromise. Pour Jean-Marc Perez de Force Ouvrière, le choix des Italiens ne doit rien au hasard : « Ficantieri est nationalisé à 100 % par l'État italien. De ce fait il a su et il a pu mobiliser de tout son poids et ses moyens financiers, au travers de la Caisse des dépôts et prêts italiens, pour réaliser le montage financier de ces deux paquebots, et ceci en quelques semaines ». Samedi, le départ du DIVINA a suscité beaucoup de fierté et d'émotion chez les milliers de salariés directs ou indirects des chantiers. Selon certaines sources, le tout nouveau sous-Préfet Emmanuel Bordeau qui participait aux cérémonies de départ du dernier fleuron de MSC se serait montré très surpris de l'ampleur émotionnelle suscitée par ce départ, mais aussi par l'inquiétude générée par l'absence de commandes.
Pourtant la mobilisation n'a pas été à la hauteur des espérances. Même les représentants des forces de l'ordre s'attendaient à une présence plus importante. Fabrice David de la CGT sans être déçu en convenait : « Ça reste une belle mobilisation, même si on aurait souhaité plus ». Interrogé sur le faible, pour ne pas dire inexistant soutien des commerçants, qui n'ont pas baissé leur rideau, entre 11 h 30 et 12 heures - parmi les exceptions fermées : le Centre Culturel Leclerc - , le leader cégétiste n'a pas mâché ses mots, lls mettant en garde pour l'avenir : « Ils verront bien, si les chantiers disparaissent. Si tel devait être le cas, c'est toute l'économie du bassin nazairien qui en subirait les conséquences ». Rassemblés sur le terre-plein de Penhoët, face à la porte 4, plus de 2000 manifestants dont une faible minorité des employés des chantiers ont écouté avec attention et gravité le discours de Joël Cadoret au nom de l'intersyndicale. Ce dernier a fait état du contexte extrêmement grave qui a conduit à ce rassemblement : « Depuis plusieurs années, nous vivons de situations sociales douloureuses, après tous ces virages sinueux, nous sommes sur le fil du rasoir, nous refusons catégoriquement cette situation désastreuse. L'échec ou plutôt le scandale des commandes Odin démontre le largage de notre industrie où le gouvernement précédent a laissé les mains libres aux banques et autres organismes financiers de décider de laisser partir ces commandes indispensables à l'industrie française. Le sabordage de notre chantier, des femmes et hommes qui y travaillent, ça suffit ! ». Et de rajouter : « La direction des chantiers, les pouvoirs publics, l'État et son nouveau président doivent nous entendre et s'impliquer fortement. Défendre l'avenir de notre chantier passe incontestablement par une politique industrielle ambitieuse avec des moyens financiers qui permettent un plan de financement soutenant notre industrie ».
Face à une telle situation, la Nationalisation des chantiers n'est-elle pas la solution adéquate ? C'est que semble penser, le syndicat FO : « Pour sauver les emplois des entreprises en perdition, FO revendique la Nationalisation. Au demeurant, dans l'histoire du mouvement syndical, cette revendication n'est pas une nouveauté. C'est au congrès de septembre 1919 que "la vieille" CGT d'alors adopte la revendication de "nationalisation industrialisée", qui sera régulièrement mise en avant. à son initiative, cette revendication fut largement concrétisée dans le programme du Conseil National de la Résistance de 1944 avec les nationalisations de nombreuses entreprises qui ont permis le développement important de l'industrie et des emplois en France. Aujourd'hui encore à Saint-Nazaire, face aux menaces qui pèsent sur la navale, sur ses emplois et ceux de la sous-traitance, FO revendique tout aussi clairement la Nationalisation du chantier naval ». Après le rendez-vous de la porte 4, le cortège des manifestants a effectué une longue marche en direction de la sous-préfecture sous un soleil radieux. Arrivés sur place, les quelque 2000 participants se sont dispersés dans le calme tandis qu'une délégation de 18 personnes des différentes organisations était reçue par le Sous-Préfet Emmanuel Bordeau. Cet entretien de plus de 45' était aussi un baptême du feu pour le tout nouveau représentant de l'État.
À la sortie de cette entrevue, Gérard Bourguenolles secrétaire général de la CFDT a déclaré : « Le sous-préfet s'est montré à l'écoute de nos revendications, même si on sait que ce n'est pas dans ce genre de réunion que ça se décide. Il a nous a signalé que ce matin même, le secrétariat du Ministre Arnaud Montebourg avait donné un avis favorable pour nous rencontrer fin juin, début juillet . Comme nous l'avons dit, nous souhaitons que le Ministre vienne à Saint-Nazaire afin qu'il s'imprègne de la réalité des chantiers. Nous avons également signifié l'urgence d'une telle rencontre qui doit avoir lieu avant les législatives. Il y a le calendrier du Ministre, mais aussi celui des salariés et de leur réalité qui consiste à vivre au quotidien de leur travail ». De son côté la CGT par la voix de Fabrice David a confirmé l'accord de principe sur la venue à Saint-Nazaire du Ministre du redressement productif : « Contrairement au précédent, le nouveau sous-préfet nous a écoutés avec beaucoup d'attention. Il nous a garanti qu'Arnaud Montebourg était prêt à nous recevoir avant les législatives. Il s'est engagé sur la rencontre et à Saint-Nazaire ». Mais Arnaud Montebourg pourra-t-il honorer cet engagement ? Rien ne permet de l'affirmer aujourd'hui, même si Marie-Odile Bouillé candidate à sa succession dans la 8e circonscription a appuyé cette demande. « Saint-Nazaire doit continuer à construire des paquebots et continuer sa diversification. Ce matin j'ai adressé un courrier à François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Arnaud Montebourg pour relayer cette demande d'audience des organisations syndicales ». En effet, alors que la délégation était reçue par le représentant de l'État, le TGI de Paris condamnait Arnaud Montebourg pour avoir injurié en 2011, les anciens responsables de la direction de SEA FRANCE. Cette condamnation va-t-elle obliger le Président de la République à limoger son ministre un peu plus d'une semaine après sa nomination ? C'est en tout cas ce que réclame l'UMP.
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