Dans la famille Pivault, ils sont cinq à vivre sur l'exploitation. Chacun d'entre-eux a une fonction bien définie. Bernard l'oncle s'occupe des courgettes, des haricots et de l'arrosage. Claire la tante et Isabelle la cousine sont préposées à la préparation et à la vente sur les marchés. Frédéric est un peu le comptable et le responsable du ramassage des fraises, de l'entretien du matériel agricole, des céréales et des traitements. Emeric est le spécialiste de l'entretien, de la préparation des plantations et de la culture des tomates. "L'importance est d'exploiter au mieux les compétences individuelles" souligne ce dernier. Pendant de nombreuses années, cette ferme à vocation essentiellement maraîchère, a fonctionné avec une organisation archaïque. Mais les jeunes de la famille ont souhaité tourner la page en faisant évoluer la structure en se tournant vers l'avenir et en tenant compte des réglementations en vigueur notamment en terme de comptabilité. Mais avant de se transformer la ferme en EARL, la famille Pivault a suivi un processus par forcément évident. "Trois longues années auront été nécessaires pour que notre installation soit effective et conforme. Les démarches administratives représentent un long chemin parsemé d'embûches. D'une société de faits, nous sommes passés à une EARL. Cela nous permet de bénéficier d'avantages fiscaux et d'avoir une comptabilité plus sécurisante. Cela étant aujourd'hui, un agriculteur n'est plus un simple producteur. Il faut avoir plusieurs cordes à son arc et être à la fois gestionnaire, mécanicien, plombier, maçon, bref quasiment savoir tout faire". L'exploitation qui s'étend sur 43 ha est décomposée de la façon suivante. Dix-huit hectares sont consacrés à la culture de céréales. Cinq hectares sont réservés à la production de pommes de terre. Cent mille mètres carrés sont utilisés à la tomate, radis, salade, poireaux, courgettes, etc... et 10 ha sont en jachère. Dans un souci de qualité, l'ERAL Pivault a opté pour une culture raisonnée. "Pour la production de tomates, de poivrons, d'aubergines, nous privilégions la lutte intégrée (auxiliaire) et nous sommes suivis par un organisme certifié qui s'appelle "Koppert Biological Systmes". Une fois par mois, ils viennent constater l'évolution des cultures et effectuent un relevé d'observations. Nous fonctionnons en étroite collaboration, toujours dans un souci de qualité de nos produits".
On vit correctement !
Contrairement à la majeure partie des producteurs français de fruits et légumes, la famille Pivault ne souhaite pas rentrer dans le système de distribution tel qu'il existe aujourd'hui. Ici les intermédiaires ne sont pas les bienvenus. "Certes, nous livrons les pommes de terre, les poireaux et le blé à des grossistes et dans quelques lieux privilégiés comme La SOCALI à Saint-Nazaire, mais l'essentiel de notre production est vendue sur les marchés de la Baule, Kercabellec l'été et Saint-André-des-Eaux. Cela fait 40 ans que nous sommes présents à la Baule et nous avons des rapports privilégiés avec nos clients. Au fil du temps, une confiance s'est instaurée entre-nous. Ils savent que nos légumes sont de qualité et n'hésitent pas à payer plus cher que dans les grandes surfaces. Ils ne sont jamais déçus. Beaucoup de nos clients viennent également à la ferme le mercredi soir lors du marché en direct que nous organisons". Si elle n'est pas touchée par la crise, la famille Pivault n'en demeure pas moins solidaire des producteurs français et comprend parfaitement leurs inquiétudes. "Ils veulent tout simplement vivre de leur travail. La concurrence espagnole est bien évidemment néfaste avec une politique de prix faibles qui cassent le marché. Parallèlement, il faut reconnaître que nous ne disposons pas d'assez de surfaces, d'où l'obligation d'importer". Comme beaucoup d'agriculteurs, la famille Pivault ne regarde pas les heures. Les vacances si elles sont souhaitées et souhaitables ne font pas parties des préoccupations majeures, encore que la situation se soit améliorée ces derniers temps : "On travaille énormément jusqu'à 18 heures par jour lors de la pleine saison qui part d'avril avec les plantations et qui se poursuit jusqu'à fin septembre. En général, nous prenons une semaine et hiver et une en automne. Cette année, on va se forcer à prendre trois semaines en tout". Loin de vivre dans l'opulence, les Pivault ne s'estiment cependant pas malheureux : " On ne vit pas aisément, mais correctement". Un regard lucide sur leur situation qui leur permet aussi d'envisager l'avenir avec confiance et sérénité. C'est en tout cas ce qu'affirme Emeric qui a 35 ans n'entend pas, s'arrêter en si bon chemin : "On aime notre métier et on déborde de projets. C'est dans ce but que nous avons établi un prévisionnel sur cinq ans en parallèle avec la mise en place de notre PDE (Plan de développement de l''Exploitation). Nous avons les capacités de faire plus à court et moyen terme. Il nous suffit d'apprendre à gérer. On aimerait notamment créer notre propre magasin de vente en direct".
EARL Pivault, 28 rue du Petit Brangouré, 44 117 Saint-André-des-Eaux. 06.18.94.37.50.
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