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Le personnel hospitalier à nouveau dans la rue

Le personnel hospitalier de Saint-Nazaire est appelé à manifester ce jeudi 7 avril. La grogne née aux urgences il y a plus de deux mois s'étend à l'ensemble de l'hôpital. Personnels médical et non-médical dénoncent « un plan social » et craignent l'entrée dans la cité sanitaire, d'ici un an.

Quel coût pour la cité sanitaire ?
La future cité sanitaire se dessine petit à petit. Et avec l'évolution du chantier, les inquiétudes se multiplient chez le personnel. Syndicats CGT et FO évoquent un surcoût de 22 millions d'euros à ajouter aux 280 M€ hors taxes d'investissement de départ. « Le chiffre a été annoncé en comité technique d'établissement et lors d'un comité médical », selon Rachèle Barrion, déléguée FO. Le directeur de l'hôpital, Patrick Colombel, et le pôle hospitalier mutualiste « démentent ». Ils reconnaissent toutefois que le bâtiment en construction a connu « des adaptations » depuis la signature d'un contrat en 2008. Des évolutions qui conduiront « naturellement à une révision du loyer » immobilier annuel – à  verser pendant 35 ans – qui devrait être arrêté « à la fin du premier semestre 2011 ». En mai 2008, son montant avait été fixé à 18,6 millions d'euros hors taxes. Selon les syndicats, il atteindrait 27 M€. « Qui va payer ? » s'inquiète le syndicaliste CGT Dominique Guihard, soulignant que « 75% du budget de l'hôpital correspond au personnel ». Les deux directions engagées dans le partenariat public-privé indiquent que le loyer sera pris en charge pour moitié par l'Etat et l'assurance maladie, via l'agence régionale de santé (ARS). « Pour les 50% restants, le montant est réparti comme suit : 70% pour le centre hospitalier et 30% pour la clinique. »
Les craintes du personnel sont renforcées par l'annonce récente d'un surcoût de 100 M€ pour la construction du centre hospitalier sud francilien, à Evry. Une somme colossale réclamée par Eiffage, même constructeur que dans la cité portuaire. La direction de l'hôpital nazairien souligne que l'assiette et les caractéristiques du bail des deux établissements en devenir « sont différentes ». « Contrairement à l'établissement parisien, la maintenance de la cité sanitaire déléguée au consortium est extrêmement réduite : elle se cantonne aux éléments liés au bâti. »

Détermination constante aux urgences
Depuis neuf semaines maintenant, les urgences renouvellent chaque lundi leur grève. Le personnel dénonce une inadéquation entre charge de travail et effectifs. Fin de non-recevoir depuis la direction : « Je ne réponds pas sur une demande d'augmentation de l'effectif », clôt Patrick Colombel, qui estime toutefois que la prise en charge peut être « améliorée ». Alors que les discussions restent au point mort, le directeur a demandé un coup de main à l'ARS. Un audit devrait être réalisé dans les prochaines semaines. « On appelle ça dégager en touche », regrette le syndicaliste Dominique Guihard. Selon Rachèle Barrion, l'équipe missionnée pour l'audit « parlera d'organisation et non d'effectifs alors que c'est tout le problème ». Patrick Colombel table sur des conclusions rendues « avant la fin du semestre ».

Des mesures d'économie décriées
La manifestation organisée ce jeudi 7 avril a notamment pour but de dénoncer le contrat de retour à l'équilibre financier imposé à l'ARS. Grâce à plusieurs mesures, la direction espère économiser 3 M€ sur un budget global de 160 M€. Le déficit s'établit actuellement à 4,6 M€. « Il s'agit de définir une politique d'économie pour dégager des moyens pour préparer l'entrée dans la cité sanitaire », avance Patrick Colombel. Le directeur estime que le futur établissement sera « une chance » pour les patients, les professionnels de santé et la région nazairienne. Pour les syndicats, pas question de serrer les dents en attendant. L'intersyndicale CGT, CFDT et FO parle d'un « véritable plan social » qui « remet en cause la prise en charge des patients, la qualité des soins et le statut des personnels ». Une motion contre ce contrat de retour à l'équilibre financier a été votée à l'issue d'une assemblée générale réunissant personnels médicaux et non-médicaux le 24 mars dernier. Ce jeudi, le personnel appelle la population à se joindre au cortège qui partira à 14h30 du centre hospitalier vers la mairie puis la sous-préfecture pour une « défense du service public ». Patrick Colombel entamera dès le lendemain une série de réunions de négociation avec l'ARS.

Auteur : CC | 06/04/2011 | 0 commentaire
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