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La LDH soutien la grève du 1er Mai à l’hôpital de Saint-Nazaire

Le syndicat Force Ouvrière a déposé un préavis vendredi 24 avril 2020 pour une grève à durée illimitée à partir du vendredi 1er mai à l’hôpital public de Saint-Nazaire. La Ligue des Droits de l'Homme défend et soutien l'hôpital public

" Ce ne sont pas les propos du Président de la République évoquant la nécessité d’un système de santé en dehors des lois du marché suivis d’annonces de primes catégorielles et différenciées selon les régions qui vont régler la crise durable qui depuis de nombreuses années mine l’hôpital public.

Depuis plus de 20 ans, les inégalités sociales et territoriales d’accès à des soins de qualité s’accroissent et se conjuguent avec des déserts médicaux, des dépassements d’honoraires, des délais longs pour certains types de soins, des pénuries de médicaments, des services d’urgence embolisés, une difficulté d’accès aux soins dont les plus fragiles en sont les premières victimes, un service de médecine de proximité défaillant.

Déjà, la crise de l’épidémie de bronchiolite à l’automne 2019 pendant laquelle les réanimateurs pédiatriques durent parfois transférer des nourrissons à plus de 200 km de leur domicile faute de lits et de personnel annonçait la catastrophe qui a conduit à cette gestion de la pandémie du Covid-19.

Ce n’est pas que l’absence de vaccination, la forte contagiosité et le taux élevé de morbidité qui a généré ce confinement généralisé mais aussi le manque de moyens en lits de réanimation, en respirateurs, en personnels et en équipements de sécurité sanitaire.

Simultanément, depuis plus de 20 ans, les réformes hospitalières n’ont eu de cesse d’importer des méthodes managériales issues du monde de l’entreprise, demandant aux soignants de faire toujours plus avec toujours moins.

Dès 2011, avec de nombreuses organisations partenaires, la LDH alertait au moyen d’une pétition dépassant le million de signatures pour défendre l’hôpital public. Depuis, la vision marchande et concurrentielle qui dessine la ligne directrice des politiques de santé s’est renforcée. Le but de chaque établissement n’est plus de répondre à des besoins mais de gagner des parts de marchés en augmentant l’activité financièrement rentable tout en réduisant les coûts de production. Ainsi, pour assurer l’équilibre des comptes, il faut donc augmenter les séjours, réduire leur durée, fermer des lits (70 000 en 10 ans) et contenir la masse salariale en bloquant les salaires, en comprimant les effectifs et en imposant le travail à flux tendus.

La LDH rappelait en juin 2019 que l’hôpital est un service public où la bientraitance des patients est liée à celle des soignants, à leurs formations et à leurs conditions de rémunération et d’exercice. Nous avons soutenu et nous continuerons de soutenir le collectif inter-hôpitaux.

Face à une crise sanitaire que le gouvernement a lui-même contribué à créer en participant activement à la casse de l’hôpital public et de la recherche, au mépris des hospitaliers mobilisés depuis plus d’un an, nous disons à Emmanuel Macron, aux ARS et au conseil d’administration des hôpitaux publics : « il faut des lits, il faut du personnel ».

La situation financière de l’hôpital public de Saint-Nazaire est renforcée par la signature d’un partenarial public privé qui vient plomber pour de nombreuses années les charges du nouvel hôpital et crée une lourde et longue dette au profit d’investisseurs privés bien côtés en bourse. Il faut dénoncer ce bail qui ne permet pas l’agrandissement de certains services.

La LDH soutient la juste revendication de revalorisation de salaires des personnels hospitaliers, sachant que nous sommes en 26ème position sur les 35 pays de l’OCDE pour le salaire des infirmières.

La LDH demande que les urgences de l’hopital public de Saint-Nazaire fonctionnent au niveau des passages et de la réalité démographique. Il est inacceptable de connaître dans cet hôpital des services totalement saturés et une activité globale qui ne cesse d’augmenter sans moyens supplémentaires à la hauteur des besoins.

Elle réclame l’embauche de personnel nécessaire dans tous les services pour assurer l’accueil, la sécurité, la qualité et la continuité des soins.

La section LDH de Saint-Nazaire appelle à soutenir largement cette grève.

26/04/2020 | 7 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 28 avril 2020 à 09h47 par coudrais, Saint Nazaire
Cette gestion de nos gouvernants est scandaleuse. Il est plus que temps que cela change. Votre démarche est légitime. Je la soutiens.
#2 - Le 29 avril 2020 à 19h59 par Chloé, Saint-nazaire
Comme on n'est pas en période électorales municipales, la liste du Maire et le Maire, la liste de Mme Bénizé, la liste de Mme Hameau et je ne parle pas des autres pourraient au moins, a minima s'exprimer sur les revendications à l'hôpital. Cela pose vraiment les limites de l'électoralisme quand ça consiste à faire des promesses souvent générales. Bien sûr la municipalité n'est pas responsable des salaires, des ouvertures de lits... mais il existait une vieille tradition à la SFIO qui faisait que Blancho par exemple prenait la tête des manifestations sociales. On nous dit de toutes parts que rien de sera plus comme avant ou que rien ne doit être comme avant. Je croirai les uns et les autres lorsqu'ils se bougeront le ... sur la situation à l'hôpital. Si ça continue comme cela , j'ai comme l'impression que certaines listes vont exploser en vol.
#3 - Le 30 avril 2020 à 16h35 par Pierre Lapin
à#2

Rien ne changera. Pour une bonne raison. Actuellement, pour faire face aux besoins en trésorerie des entreprises mais également des États, la BCE a décidé de faire pour 750 milliards de quantitative easing.

Qu'est donc que ce truc, vous allez me dire ?

C'est tout simplement une intervention qui permet à la BCE de racheter des crédits octroyés par les banques privées aux entreprises et aux États afin de permettre à ces mêmes banques privées d'octroyer de nouveaux crédits à ces mêmes entreprises et à ces mêmes États (il faut se souvenir que le volume global des crédits que peuvent octroyer les banques privées est fonction d'un ratio par rapport à leurs fonds propres, bref, en opérant ce rachat, la BCE permet aux banques d'accorder de nouveaux prêts).

Bref, pour sauver le monde actuel, on le sauve par de la dette.

Il suffirait, vous allez me dire, que la BCE prête directement de la monnaie aux entreprises et aux États. Toutefois, c'est interdit (article 123 des traités sur l'UE).

Sans compter que lorsque les banques privées accordent des crédits, elles se gavent au passage en intérêts.

Bref, rien ne sert de se bouger le ... comme vous le dîtes car notre système de financement est complètement verrouillé. Les États ne sont pas souverain pour financer comme bon leur semble leurs investissements.

Quoi faire ?
-> exiger la révision des traités UE
-> voire sortir de l'€ et retrouver sa souveraineté monétaire si la révision des traités UE n'est pas possible
-> mettre la BCE au service des peuples
-> créer autant que nécessaire de la monnaie sans dette pour les investissements non productif

Les "élus" n'ont aucune marge de manœuvre. Le carcan de la création monétaire est tellement serré qu'ils ne peuvent strictement rien faire... On peut les blâmer de ne pas être conscient de cette situation et surtout d'entretenir l'espoir (vain) auprès des masses qu'ils ont la main pour changer les choses. Ce n'est pas vrai. Ils entretiennent le leurre démocratique
#4 - Le 01 mai 2020 à 09h27 par Chloe, Saint-nazaire
#3 Lorsque vous mettez en avant les obstacles qui s'opposent à ce que ça change et l'absence de marge de manoeuvre je dis oui et non. Oui si on considère que le rapport de forces entre les classes sociales est statique. Non si on considère que le rapport de forces est en perpétuelle évolution. La mobilisation des gilets jaunes, des personnels hospitaliers, la mobilisation sur les retraites a créé un rapport de forces qui fait que le Gouvernement a et aura du mal à utiliser la crise du coronavirus pour continuer ses mauvais coups : réformes des retraites etc...Cela s'est le rapport de forces aujourd'hui à l'instant T du 1er Mai. Quel sera le rapport de forces quand il s'agira de faire face au conséquences de la dette? Les solutions qui seront retenues : révisions des traités de l'UE, sortie de l'UE, devenir de la BCE... etc mais surtout socialisation des banques et des principaux moyens de production... Si aujourd'hui on se contente d'applaudir les personnels hospitaliers, y compris à Saint-Nazaire alors on reste dans le système. Je suis stupéfaite de la floraison de propositions politiques pour demain. Ce qui pose problème c'est que beaucoup de ces politiques du lendemain ne s'engagent pas aujourd'hui aux côté des forces sociales qui combattent.On ne créera jamais un rapport de forces de changement pour demain avec des promesses. Une municipalité a des pouvoirs très, très limités pour changer tout de suite les choses et dans le système actuel, mais elle a le pouvoir de soutenir les luttes sociales. La tradition des municipalités sfio ou communistes qui s'engageaient aux côté des travailleurs ( soutien matériel, participation aux manifs...)doit être réhabilitée. La dualité entre aujourd'hui et demain finira par être mortelle. Je suis inquiète devant des slogans comme "demain jamais ça" quand on ne fait rien contre le statut quo. J'ai ciblé a ce stade le silence qui entoure la grève de l'hôpital sauf et c'est tout à son honneur de la LDH.Wait and see
#5 - Le 01 mai 2020 à 14h45 par Chloe, Saint-nazaire
Hôpital de Saint-Nazaire pas seul:

"Malgré le confinement, des initiatives ont fleuri vendredi pour marquer la Fête du travail. Personnels soignants et militants CGT ont manifesté devant la Pitié-Salpêtrière à Paris, sans oublier les précautions sanitaires désormais d'usage : masques et distanciation physique. Sur leurs pancartes, on pouvait lire « SOS Hôpital public », « 300 euros pour tous, tout de suite » ou « Augmentez nos salaires ».
#6 - Le 04 mai 2020 à 09h00 par Pierre Lapin
à #4

Je comprends votre point de vue.

Mais, je crois que vous n'avez pas idée des forces en puissance.

Le rapport de force est tout simplement impossible. J'ai même envie de dire qu'il est contre-productif et qu'il aurait même tendance à légitimer l'ordre établi (en ne changeant pas les acteur de ce tout ce petit manège). Voyez le jeu sournois joué par la CFDL durant la réforme des retraites...

La puissance de feu de l'oligarchie actuellement en place est au sens mathématique du terme infinie.

Cette oligarchie possède absolument tout. Ça passe des banques bien évidemment à l'appareil de production du droit surtout.

Il suffit de voir la dernière sortie d'une députée LREM au cours du week-end (Aurore BERGÉ). Elle a indiqué qu'elle allait prochainement déposer à l'assemblée nationale une proposition de Loi visant à mettre à l'abri les élus locaux quant à la mise en jeu de leur responsabilité dans cette crise du COVID-19.

Bref, il faut bien saisir une chose, les institutions actuelles produisent des règles, du droit afin de protéger les puissants. Nous sommes très loin de l'adage selon lequel la Loi libère le faible.

De mon point de vue, le seul maillon faible de toute cette chaine est la Constitution. Si nous sommes suffisamment forts et puissant pour engager un processus constituant alors la vapeur a une chance de s'inverser.

Mais pour ça, il faut s'instruire (au sens IIIéme république du terme) ; il faut lire (notamment l'article 89 de la Constitution).

Nous assistons collectivement aux manifestations de notre impuissance politique.
#7 - Le 05 mai 2020 à 08h38 par chloé, Saint-nazaire
#6. Vous avez raison les forces adverses sont terriblement puissantes.Bien que la situation soit à ce jour différente j'ai vécu la grève générale de 1968 et j'ai vu le formidable potentiel d'un peuple en action, contrôlant pratiquement tout: production...l'essence...D'ailleurs de Gaulle conscient de la situation est allé voir Massu en Allemagne pour prendre le pouls de l'armée! Finalement, il y a eu Grenelle!
Si une Assemblée Constituante pouvait éviter un affrontement risqué, ce serait la solution la plus raisonnable.Il n'est pas impossible qu'à la faveur des mobilisations la question de la constitution soit posée et je suis pour mais la remise en cause de la constitution a des chances de venir à la faveur des luttes sociales. Bien sûr il faut lire et s'instruire, mais moi-même j'ai plus appris dans les luttes sociales que dans le livres. A force de luter contre le recours à l'article 49 3, ça finit par vacciner contre la constitution et je ne parle pas de cette constitution qui nous vaut une alternance dans la continuité depuis des décennies. Je suis une vieille femme, j'en ai vu de toutes les couleurs mais je reste persuadée que la crise terrible que nous vivons va précipiter dans l'action des milliers de travailleurs et travailleuses dans le monde entier. Je dis aux jeunes: ne désespérez pas: les peuples agiront par conservatisme au sens de se conserver.Pour y arriver, il serait bon de renouer avec des pratiques politiques qui rompent avec le sectarisme.Je vois par exemple en Alrgérie 4 ou 5 organisations qui ces temps derniers ont su unir leurs forces pour le changement de constitution. J'espère y voir un signe et un bon signe.

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