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La CGT interpelle le maire sur la réforme des rythmes scolaires

Dans une longue lettre ouverte la CGT interpelle le maire de Saint-Nazaire dans une longue lettre ouverte.Pour le syndicat « le temps péri-éducatif ne se passe pas bien », il liste les difficultés observées depuis la rentrée.

La CGT écrit au maire de Saint-Nazaire :
« Contrairement à ce que l’on peut entendre ou lire, le temps péri-éducatif ne se passe pas bien à la ville de Saint-Nazaire. Les enfants sont fatigués car les nouveaux rythmes scolaires n’ont pas raccourci les journées et ont même augmenté leur temps de présence à l'école. Les enfants de maternelle s’endorment en fin de matinée. L'après-midi, les ATSEM doivent les réveiller pour qu’ils participent aux TPE. Les enfants qui sont transférés au centre de loisir le mercredi midi ne déjeunent pas avant 13 h 00. Les enfants sont également déçus par les activités alors que le ministre leur avait vendu du rêve (théâtre, voile, canoë-kayak). Les TPE devaient permettre aux enfants issus des classes populaires d’accéder à ces activités, or le taux de présence des enfants n’est que de 50 % dans les ZEP (Zones à Education Prioritaire), l’objectif n’est donc pas atteint.
Contrairement à la réponse donnée aux agents de l’OMJ en grève le 3 octobre, c’est l’ensemble des intervenants sur le temps péri-éducatif qui est en difficulté et même en souffrance. Les agents sont dégoutés, fatigués et stressés par le temps trop court imparti à l’activité.
Certains intervenants municipaux issus du conservatoire, de la médiathèque et du service des sports sont en grande souffrance sur le Temps péri-éducatif et ne souhaitent plus intervenir sur ce créneau horaire. Fatigués, les enfants en fin d’après-midi sont souvent turbulents .Cela rend le travail encore plus difficile pour les agents obligés de gérer la discipline ... quand ceux-ci ont la formation adéquate pour gérer ce type de groupe.
Des agents vacataires intervenants sur le TPE ont déjà démissionné et d’autres souhaitent faire de même. L’intervention de personnel de la médiathèque sur le TPE se fait au détriment de l’accueil du public dans les structures « Etienne Caux » et « Anne Franck ».

Le personnel de la médiathèque, du conservatoire ou de l’école d’arts plastiques doit prendre sa voiture personnel pour transporter le matériel nécessaire aux activités, alors que développement durable oblige, des intervenants ont fait le choix de ne plus posséder de véhicule personnel.
Le manque d’animateurs est criant dans toutes les écoles, il n’est pas rare de trouver un seul intervenant pour un groupe composé de 21 à 24 enfants.
Le manque de matériel et de locaux est aussi un problème pour mener à bien les activités. Dans certaines écoles, l’utilisation des salles de classe est la seule solution aux problèmes de places, ce qui pose un problème à l’enseignant pour préparer la journée d’école du lendemain. Des espaces scolaires ne sont nettoyés que trois jours par semaine alors qu’ils sont utilisés cinq jours par semaine.
Contrairement à vos engagements, les intervenants municipaux n’ont pas reçu de formation adaptée. Les ATSEM se sentent abandonnés et la relation avec les instituteurs se trouve dégradée. Les instituteurs refusent que les ATSEM utilisent les jeux de classe pendant les TPE. Ils remettent en cause certaines activités qu'elles proposent, les jugeant trop éducatives. Le manque d'information et de préparation finit par opposer personnel de l'éducation nationale et municipal.
Les enfants devaient choisir leurs activités, il n’en est rien, contrairement à vos engagements. Les enfants devaient suivre chaque semaine les mêmes activités jusqu’aux vacances de fin d’année, or dans certaines écoles les activités changent toutes les semaines. Les enfants devaient avoir une récréation avant les TPE, dans certaines écoles ce n’est pas le cas. Les salles de type « informatique » ou bibliothèque devaient être mis à la disposition des TPE, dans certaines écoles ce n’est pas le cas. Les ATSEM ne devaient pas encadrer d’enfants issus de l’élémentaire, ce n’est pas le cas.
Comme la CGT l’avait pressenti au printemps 2013, la précipitation de la mise en place de cette réforme a engendré l’augmentation de la souffrance et du mal être au travail des agents municipaux.
Il n’est pas nécessaire de sortir de l’ENA pour comprendre que des responsables de site recrutés le 30 août n’allaient pas être opérationnels le 3 septembre, jour de la rentrée scolaire. Les responsables de sites sont dans l’obligation de « bricoler » chaque jour, de jongler avec les salles disponibles et les intervenants présents chaque fin d’après-midi. Ils doivent pallier au plus pressé au fur et à mesure des problèmes rencontrés et finissent par crouler sous les difficultés. Les responsables de site, contrairement aux enseignants, ne connaissent pas l’ensemble des parents à qui ils doivent remettre à l’issue des TPE parfois jusqu’à 95 enfants de classes élémentaires
La direction de l’éducation de la ville de Saint-Nazaire interdit aux responsables de site de participer aux conseils d’écoles et d’organiser des réunions à l’attention des parents sur le TPE. La municipalité de Saint-Nazaire aurait-elle peur que la vérité éclate aux yeux des parents qui seront les futurs électeurs du nouveau maire ?
Notre organisation syndicale note aussi, dans ces changements brutaux, la volonté de transférer des missions de l’État vers les collectivités sans accorder à celles-ci de crédits supplémentaires. Nous dénonçons vigoureusement les inégalités territoriales dont la réforme est porteuse dans son essence même.
Pour le bien-être des enfants et du personnel intervenant sur le temps péri-éducatif ; la CGT vous demande :
-  D’augmenter les moyens mis à disposition du service éducation
-  D’augmenter le nombre d’intervenant qualifiés
-  Que le nombre d’intervenant soit identique chaque soir de la semaine (prévoir un pool
de remplacement)
-  De mettre à disposition des salles adaptées et attribuées à chaque activité
-  De fournir du matériel adapté (claviers, livres, cerceaux, etc...)
-  De fournir des armoires pour déposer le matériel des intervenants
-  D’ouvrir des centres de loisirs avec restauration le mercredi midi dans tous les
quartiers de Saint-Nazaire
-  De raccourcir les matinées des maternelles et les faire déjeuner plus tôt
-  De mettre le TPE à destination des maternelles le midi à raison de 3⁄4 heures 4 jours par
semaine.
-  De maintenir une récréation avant les TPE.
-  De prévoir des temps de réunion entre les enseignants et les intervenants afin de
travailler sur le contenu des TPE en complémentarité avec les projets d’école.
-  Que le fonctionnement soit identique dans chaque école
-  Que les responsables de sites soient au courant de toutes les informations, notamment
sur la participation des enfants à l’APC
-  De donner la possibilité aux ATSEM d’utiliser les jeux et le matériel de la classe.
-  D’augmenter le temps de travail du personnel du service Propreté des Locaux afin que
les espaces scolaires soient nettoyés cinq jours par semaine.
-  De permettre à l’ensemble des intervenants de participer aux réunions du vendredi
après-midi, y compris le personnel du service Propreté des Locaux
Si, comme s'auto-satisfait la majorité municipale, les TPE sont un succès au regard de leur fréquentation, c'est avant tout que les parents n'ont pas d'autre choix que d'y laisser leurs enfants car ils travaillent !
Vous remerciant de votre attention, nous vous prions, Monsieur le Maire, de croire en notre considération distinguée. »

29/10/2013 | 2 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 29 octobre 2013 à 22h59 par UMPHilare
Bon la cgt a probablement raison sur le constat mais pas sur la solution : dépenser plus donc lever des impôts ! il y a une solution toute simple : abandonner la réforme Peillon cause de désordre et d’impôts supplémentaires
#2 - Le 30 octobre 2013 à 13h14 par bib
s'ils veulent augmenter les moyens, il faudra demander aux parents qui seront ravis de subvenir au service qui leur est proposé/imposé (au choix !).

Un service se paie et les contribuables en ont marre de payer pour les plaisirs des autres.

La gauche se targue de mettre l'Homme au coeur de l'économie. Je constate que les enfants sont confiés en partie à des personnes pas assez formées pour effectuer ce travail. Aucun travail n'est facile. Et la sécurité d'un enfant (surtout s'il n'est pas le votre) n'est pas facile à gérer.

Autre chose, d'un angle plus ironique : les politiques (dont M.Peillon) réclament à tout prix la "sanctuarisation" de l'école. Il n'y aurait pas un terme plus "laïque" pour cela ?

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