Quand on met une grenouille dans une casserole d’eau froide sous laquelle on allume le feu, la grenouille ne se rend pas compte de la température qui augmente et finit par mourir ébouillantée. « C’est ce qui se passe actuellement à l’hôpital » selon Bernard Sculo, infirmier en hémodialyse et secrétaire de l’union locale CGT. Dans plusieurs unités, comme en maternité, cardiologie, rééducation pour personnes âgées, et même au bloc opératoire, les effectifs sont actuellement comme un dimanche d’août, c’est-à-dire un service ultra-minimum, et depuis 3 semaines « la situation devient de plus en plus intenable. » En effet, plusieurs contractuels de l’hôpital nazairien, à qui on ne proposait que des contrats de courte durée, sont partis vers Angers et Tours juste avant l’été. Là-bas on leur proposait de les « stagiairiser » tout de suite avec à la clé une titularisation dans l’année qui suit. Du coup, des infirmiers et des aides-soignants ont été rappelés pendant leurs congés ; des retraités sont aussi revenus. Certaines personnes travaillent même entre 50 et 60 heures par semaine, en dehors de toute réglementation. Marine Leray, infirmière en cardiologie, explique qu’une de ses collègues est passée par 9 services en 10 jours. « C‘est un cercle vicieux » ajoute-t-elle. « Les agents sont épuisés, alors ils se mettent en arrêt de travail. Ce qui induit encore moins de personnel et donc de plus en plus de fatigue. » La CGT va jusqu’à parler de maltraitance au travail. « On est souvent proche du « burn out » et on craint des drames comme chez France Telecom. » Étant donné les conditions de travail, de plus en plus de monde cherche à quitter l’hôpital. « On a de plus en plus de gens qui se renseignent pour prendre une disponibilité. On a aussi eu 30 départs anticipés de mères de 3 enfants justifiant de 15 ans de service actif » commente Céline Ruisseau, puéricultrice et secrétaire CGT de l’hôpital.
Les urgences encore malades
Au bout de 4 mois de grève entre février et mai dernier, l’intersyndicale avait obtenu de l’Agence Régionale de Santé un renfort en infirmiers et aides-soignants aux urgences. Mais à partir du mois d’octobre la direction veut utiliser une partie de ces renforts pour du travail de secrétariat. Une infirmière sera aussi affectée à la gestion des flux au lieu de s’occuper directement des patients.
Le mouvement avait aussi conduit à la création d’une 2e équipe du SMUR jusqu’à la fin de l’année. Mais à l’heure actuelle impossible de savoir si elle sera reconduite en 2012.
Un préavis de grève a été déposé à partir de lundi aux urgences. La maternité, en manque chronique de personnel, pourrait décider d’emboîter le pas demain, vendredi, à l’issue d’une assemblée générale du service.
En route pour la cité sanitaire
L’hôpital va déménager à partir du 1er juillet 2012 à la cité sanitaire en cours de construction actuellement à St Nazaire ouest. Une opération qui va durer 3 semaines, service par service.
Un déménagement qui inquiète beaucoup la CGT. « On sait qu’il y aura plus de lits, mais moins de soignants. De nombreux contrats ne vont pas être renouvelés. Les conditions de travail risquent donc encore d’en pâtir » selon Céline Ruisseau.
Elle estime également que la date est mal choisie car c’est un problème de démarrer avec un nouvel hôpital en période estivale, avec beaucoup de remplaçants. Les titulaires ne connaîtront pas non plus le nouvel établissement, et tout le monde risque d’être perdu.
Au sein de la cité sanitaire, seront regroupés l’hôpital de St Nazaire et les cliniques mutualistes avec parfois des services communs comme le bloc opératoire et la chirurgie ambulatoire. « Mais comment la cohabitation entre tout le monde va-t-elle se passer ? » s’interroge le syndicat. « Chacun essaie de tirer la couverture à soi. On sera plus colocataires qu’on ne travaillera ensemble. D’ailleurs il y aura 2 accueils différents. »
Autre sujet qui fâche, la construction pour 2014 d’une unité de rééducation (Médecine Physique et de Réadaptation) à Heinlex. Une structure qui sera gérée uniquement par le centre de Pen Bron à la Turballe. D’ici là, ce service MPR sera implanté à la cité sanitaire mais uniquement en hospitalisation de jour. Pour une hospitalisation complète, les malades devront aller à Pen Bron. Une hérésie pour la CGT. « Si jamais il y a des complications pendant la rééducation on ne pourra plus rapatrier le malade illico presto en neurologie par exemple. On enlève une pièce maîtresse du puzzle. C’est comme avoir une maternité sans service de néo-natalité. »
Et la CGT n’est pas optimiste pour l’avenir. Avec la crise et la politique d’austérité qui se dessine, cela augure de nouvelles baisses de recette et un accroissement du déficit de l’hôpital. L’intersyndicale a d’ores et déjà prévu de participer à la manifestation interprofessionnelle du 11 octobre prochain.
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