« Les représentants du gouvernement ont eu l’occasion de nous annoncer que le gouvernement entérinait la vente de notre site à notre principal concurrent, l’italien Fincantieri.
Mais pour nous « protéger », l’Etat aurait obtenu des garanties et droits de véto.
Pour FO, la protection de nos emplois pour 5 ans, alors que notre carnet de commande est plein pour les 10 ans à venir, est loin d’être satisfaisant. Surtout que Fincantieri serait tenu de rester minoritaire seulement huit ans et aurait donc la possibilité de devenir majoritaire après cette période.
De la même façon, nous trouvons surprenant l’arrivée comme nouvel actionnaire italien, au côté de Fincantieri, la Fundazione CR Trieste, spécialisée dans les oeuvres caritatives. Doit-on penser qu’en rentrant au capital de STX France, ils font là oeuvres de bienfaisance. On est en droit de se demander quels sont les liens qui unissent cette société à Fincantieri.
De plus, on peut s’étonner de l’annonce faite par le Secrétaire d’Etat concernant l’entrée au capital de DCNS quand on apprend par la presse qu’un démenti a été fait de façon quasi immédiat par le PDG de DCNS et par Fincantieri.
Il nous a été dit que nous pourrions avoir accès au pacte d’actionnaires. Mais, pour rappel, le précédent gouvernement nous avait donné les mêmes engagements et STX s’y était opposé. Il nous parait difficile de nous contenté de promesses verbales sans avoir le contenu écrit. Le proverbe ne dit-il pas : « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».
Par ailleurs, nous n’avons obtenu aucune garantie de consultation préalable et, à fortiori d’accord, du groupe Fincantieri avec les armateurs RCCL et MSC qui sont nos clients et qui ont toujours exprimé leur désaccord avec ce rachat. Pourtant l’Etat aurait du contrôler ce point au vu de l’enjeu qui est capital pour le maintien de l’activité sur notre site.
Tout comme il semble que Laurent Castaing, notre Directeur Général, n’ait pas été consulté non plus alors qu’il est le principal interlocuteur chez STX du fait de son statut.
Et puis quelles sont les garanties pour la sous-traitance locale ? Nous savons que Fincantieri utilise plus que largement la sous-traitance à bas coût, jusqu’à 80% des effectifs étant des travailleurs détachés et nous pouvons donc craindre un transfert vers la France de cette main d’oeuvre.
Les élus FO n’ont pas manqué de rappeler la revendication de nationalisation, même transitoire ainsi que les inquiétudes liées à ce rachat.
FO n’a toujours pas l’intention de laisser cet abandon se faire. Après la fermeture de Florange, la vente d’Alstom Energie à Général Electric qui s’est soldée par 700 suppressions de postes et tellement d’autres exemples, le gouvernement laisse brader, une fois de plus, le chantier de Saint-Nazaire. Pourtant ce site est le dernier grand fleuron de l’industrie de la navale en France, après les fermetures du Havre et de la Ciota. Quel avenir pour l’industrie française ? Pour FO ce rachat ne doit pas se faire.
En effet, nous pouvons craindre pour la politique salariale à venir quand nous constatons que le Conseil d’Administration de Fincantieri propose à l’assemblée générale une distribution de 50 millions d’actions gratuites pour les 50 plus hauts dirigeants d’ici à 2020 mais, en parallèle, rien ne semble sortir pour les salariés. Et ce alors que l’entreprise a retrouvé un équilibre fragile en 2016 après des pertes astronomiques en 2015
La convention entre Fincantieri et le tribunal central de Séoul n’est pas encore signé. Le gouvernement français disposera de deux mois après cette signature pour utiliser le droit de préemption. D’ici là les élections présidentielles auront eu lieu.
Il aura donc fallut trois mois pour que le gouvernement finisse par lâcher les salariés de STX France et de notre sous-traitance. Pourtant FO rappelle que le prix d’achat de 83 millions d’euros, trouvé après l’accord entre Fincantieri et le Tribunal Central de Séoul, ne représente pas grand chose comparé aux risques pour les milliers d’emplois directs ou indirects liés à la situation du chantier. FO précise que ce coût est moindre que les investissements sur le site (portique, Anemos…).
C’est pourquoi, FO maintient et réaffirme sa revendication de nationalisation même transitoire, afin de garantir :
- Le maintien et développement des emplois en CDI sur le site,
- L’amélioration de nos rémunérations et de nos garanties sociales,
- La poursuite et développement du carnet de commande et toutes les activités sur le site : navires de croisières, navires militaires, EMR et Services… »
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