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Enfance et famille : une institution nazairienne

En veille perpétuelle, l’association Enfance & famille est une vénérable fondation sociale dont l’origine remonte à 1943 ! Le credo de la structure : venir en aide aux enfants et adolescents en difficulté dans leurs milieux familiaux.

L’histoire commence en 1928

Monique Cousin, Claude Aufort
Monique Cousin, Claude Aufort

Le désir de venir en aide aux plus jeunes est ancien à Saint-Nazaire  puisque dès 1928, une jeune femme, Jeanne Henry lance « L’œuvre de l’adoption ». La tâche est immense. À l’époque, souligne l’actuel directeur Claude Aufort : « Nous sommes dans l’avant-guerre et la ville portuaire ne ressemble pas à celle que nous connaissons maintenant. Beaucoup de misères, des enfants livrés à eux-mêmes, soit abandonnés, soit enfants des prostituées du port ». L’idée d’alors, était de trouver des familles de placement d’urgence.
Au fil des années, un peu après la seconde guerre mondiale, l’œuvre de Jeanne Henry perdure, se crée la Société de protection et de d’adoption des enfants délaissés. L’idée de base reste la même, trouver des familles d’hébergement, des solutions temporaires, parfois durables, qui engendrent toujours des souffrances, parfois non dites.
La suite logique, dans notre monde « civilisé » est la pérennité de cet élan qui essaime à la fin des années 70 avec les ouvertures successives à Saint-Nazaire de plusieurs structures : le service de placement familial, le centre d’accueil et d’observation, le service éducatif en milieu ouvert, un centre socio-éducatif et un espace famille.

74 ans plus tard ?

Une professionnalisation de cette protection, via un budget de plus de 12 millions d’euros (financé par le Conseil général) pour arriver en 2012 à 288 salariés évoluant en sein de la désormais Enfance & famille ; mais, ce n’est pas la seule structure de ce type, il existe aussi d’autres associations et un peu de service public en la matière. Si les besoins ont évolué, l’énergie reste la même, celle se préoccuper des enfants/ados en demande d’une vie « normale ».
Le territoire de compétence de l’association est celui du TGI* de Saint Nazaire, soit 70 communes pour 300 000 habitants. À elle seule, Enfance & famille accueille 600 personnes, des nourrissons jusqu’à la majorité via plusieurs outils, aujourd’hui bien rodés.
Le mot est lâché, la détection de ces cas d’urgences ? Pour Claude Aufort : « Il y a très vite eu des lois sur la protection pour l’enfance, un magistrat (Le juge des enfants) est chargé de protéger et de punir ; il a besoin d’outils à sa disposition ».
« Telle famille ne va pas bien, le gosse commence à faire des « conne… s ». Est-ce qu’il y a de quoi les aider ? ». Dans ce cas de figure, l’association fait fonctionner, dans un premier temps, son service de milieu ouvert (rencontres, écoute et médiation).
Dans les cas les plus graves « Il faut retirer l’enfant de sa famille et parfois dès la maternité » explique une des administratrices, Monique Cousin. « Si la situation est très difficile, il faut parfois intervenir au moment de la naissance. Heureusement, Saint-Nazaire a un tissu social qui reste une force, la prévention est très marquée ».

150 enfants placés en famille d’accueil

Sur le premier barreau de l’échelle, l’espace famille, un lieu de médiation pour les couples divorcés ou séparés. Il permet, par exemple, aux enfants de continuer à voir leurs deux parents. Dans cet espace de rencontre, précise Claude Aufort : « Quand un divorce se passe mal et que l’un des parents empêche l’autre de voir l’enfant, il peut le rencontrer dans ce lieu, sous surveillance ». Ce lieu de conciliation reçoit aux alentours de 80 familles chaque année. Souvent, après ce temps, le parent déchu retrouve des droits de garde ou de visite.
Enfance & famille a mis en place un second degré d’intervention avec le service éducatif en milieu ouvert. En clair, il s’agit d’intervenir sur le terrain au cœur des familles, enfin ce qui l’en reste : « Nous avons de plus en plus de cas de familles monoparentales, ce sont souvent des femmes toutes seules, limite du seuil de pauvreté. Un père absent et/ou avec des problèmes psychiques ». C’est l’une des principales activités de l’association avec 340 personnes concernées chaque année.
Un nouveau service inaugure une autre forme de concours, le SAEIMF* ; son principe, un soutien à la parentalité et une aide à l’éducation à l’enfant ; l’objectif est de tenter de maintenir le mineur dans son milieu familial.

Un internat très encadré

Dans les situations les plus graves, l’on passe à un degré supérieur en plaçant le jeune dans un centre d’accueil et d’observation. Une sorte d’internat très protégé. « Le jeune arrive dans cet endroit en cas, par exemple, de maltraitance avérée et sur décision du procureur ». Enfance & famille gère actuellement 40 cas et comme le précise Monique Cousin : « En attendant l’enquête, on les met à l’abri contre les violences familiales récurrentes ou après une déclaration d’inceste ».
Ce placement est théoriquement limité à 3 mois pour tenter de comprendre la situation. Une analyse qui permet ensuite de reprendre le « dialogue » en bas de l’échelle (L’espace famille) ou de passer au barreau supérieur : Le placement en famille d’accueil.
 

Réapprendre à vivre

115 familles agrées par le Conseil général sont en capacité, dans le réseau d’Enfance & famille, de recevoir des enfants de 0 à 18 ans. Actuellement, 150 enfants sont ainsi pris en charge de Guérande à Pornic et sur tout le territoire du TGI*. 
Parfois, l’enfant reste coincé dans le centre d’hébergement, car, l’association peine à trouver une famille d’accueil. Pourtant : « On recrute », insiste Claude Aufort.
« Si un enfant est placé dans un centre ou une famille d’accueil, c’est que cela va vraiment très mal. C’est le dernier recours et une situation plus difficile à gérer ».
Il existe enfin un centre socio-éducatif qui permet d’héberger plus durablement en studio ou appartements collectifs des jeunes dans le cadre d’une réinsertion sociale, pour réapprendre à vivre tout simplement. (Capacité 50 places pour une durée de séjour, parfois, jusqu’à 30 mois).
Évidemment, là aussi tout est très encadré par des éducateurs spécialisés. « Ils arrivent à 15, 16 ans avec pas forcément les meilleures habitudes de vie, il faut leur redonner le goût du travail, c’est une remise aux normes, par exemple, pouvoir se remettre ensemble autour d’une table pour manger, mais, aussi, essayer de les orienter dans le monde du travail ».

*TGI Tribunal de grande instance
**SAEIMF : Service d’action éducative intensive en milieu familial


Pratique :
Enfance & famille : 02 40 22 06 03
www.enfancefamille.fr
Mail : direction.générale@enfancefamille.fr


 

Auteur : JRC | 16/02/2012 | 1 commentaire
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Vos commentaires

#1 - Le 20 février 2012 à 10h14 par aufort, Saint Nazaire
Merci pour la retranscription de l'entretien et les commpléments d'infos.
Vous êtes lus: commentaires d'un acteur de la protection sociale ex collègue de Marseille! Cordialement C A

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