Dix nouveaux jeunes Sahraouis découvrent la région depuis le 4 juillet. « Il est important de maintenir et accueil. C’est une expérience essentielle qui contribue à leur donner des perspectives pour leur avenir », commence Éric Provost, maire-adjoint. Existant depuis une trentaine d’années, le circuit est rodé, les jeunes passant par Rezé, Saint-Nazaire et Blain où ils sont accueillis par des associations, les municipalités et des familles d’accueil.
Arrivés à Saint-Nazaire le 28 juillet, ils passent la semaine à Bonne Anse avant de repartir le 10 août. « Ils ont été à Saint-André-des-eaux mardi où ils ont écouté une cornemuse et fait des galettes bretonnes. Quand ils ont rencontré les enfants du centre aéré, chacun a chanté son hymne national. Jeudi, ils ont découvert Saint-Malo-de-Guersac et vendredi, ils partent à Blain pour 15 jours avant de reprendre l’avion le 25 août prochain », explique Alain Hardy, président du comité nazairien pour les amis de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique).
Il y a toujours une dizaine d’enfants car ils ne peuvent financièrement en accueillir plus. Pour la première fois cette année, les filles ont été majoritaires (sept et trois garçons). Pour communiquer ? Les enfants sont souvent polyglottes : cette année ils ne parlent qu’espagnol et arabe, d’autres fois, ils parlent aussi français. Dans toute la région, les familles d’accueil manquent, surtout avec des enfants ce qui met en place un vrai échange avec les petits Sahraouis. « La majorité prend contact avec nous grâce au bouche à oreille. D’ailleurs pour la première fois cette année nous avons une famille d’origine algérienne comme accueillant », ajoute Alain Hardy.
Les dix jeunes viennent de camps de réfugiés près de Tindouf en Algérie. Ils ont quitté le Maroc en 1975 et vivent depuis dans le désert. Un mouvement en faveur de l'indépendance du Sahara occidental, le Front Polisario, émerge et est soutenu par l'Algérie et la Libye. Ce mouvement proclame la République arabe sahraouie démocratique le 27 février 1976. La majorité des Sahraouis vivent dans les camps de Tindouf.
Nina, est l’accompagnatrice des enfants pour la deuxième fois. Elle fait office de sage-femme, aide à prévenir les anémies (très fréquentes pourtant) et forme des jeunes filles. Elle évoque la situation difficile des camps : « il fait 50 °C, nous sommes dans un exil désertique depuis 38 ans et notre population augmente. Nous sommes 200 000 actuellement. Nous ne voyons pas de solutions, nous avons été oubliés ».
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