Vouloir sa ville de Joël Batteux fait parler de lui et pas forcément en bien : « il nous a semblé que vous aviez utilisé de l’argent public pour votre livre. Combien de livres achetés et pour quel coût ? Quel est le nombre total de frais postaux et de temps donné par les agents de la mairie. Quel est le coût de location du Lieu unique et du Théâtre ? Cette somme est symptomatique de la dérive d’un système autocratique », commence Nathalie Bruneau, élue d’opposition. Pour Jean-Christian Diat, élu d’opposition, en temps de crise, Joël Batteux et Jean-Marc Ayrault (qui a préfacé le livre) font de la littérature. « Les comportements que ce livre révèle montrent que, ni dans la forme ni dans le fond, la démocratie n'est sa préoccupation. Vouloir sa ville : un plaidoyer pour l'autocratie qui aurait pu s'appeler « seul à la barre du Saint-Nazaire » ! », ajoute l’élu.
Christophe Cotta, élu de la majorité, regrette, « toute cette agitation qui me fait penser à Don Quichotte. Il n’y a pas de commentaires sur le fond ». Dans la même veine, Christian Saulnier, élu de la majorité, souligne qu’il « y a beaucoup d’esprits chagrins. La majorité pourrait écrire leurs mémoires au dos d’un timbre ». Et Joël Batteux de conclure en disant que « ce n’est pas la Ville qui fait la promotion du livre, mais le livre qui fait la promotion de la ville ». Une intervention bruyamment applaudie par Nathalie Bruneau. Le maire précise que traditionnellement les livres concernant la ville sont achetés à une centaine d’exemplaires ; pour Vouloir sa ville, 200 exemplaires ont été achetés dont 130 pour les élus (anciens et actuels) et des personnalités ayant joué un rôle dans la métamorphose de Saint-Nazaire. L’envoi des livres a coûté 1 105 € et l’ensemble 4 127 €.
La majorité a enchaîné avec un vœu pour la navale. « La filière connaît depuis de longs mois une vraie incertitude sur son avenir et les salariés directs de STX et de tous les sous-traitants vivent dans l’inquiétude. Cette situation ne peut pas durer », explique Joël Batteux. Il souhaite que l’actionnaire majoritaire STX sorte de son silence et que l’État joue son rôle de stratège. Un rapprochement entre la navale civile et militaire est aussi souhaité, de même que la réactivité de la banque publique d’investissement (BPI) et de la commission européenne. Pour Marie-Odile Bouillé, « le gouvernement est très attentif au maintien de la construction navale à Saint-Nazaire. Un conseiller est personnellement lié à ce dossier. Il y a eu une bonne nouvelle hier soir avec une petite commande. Ce n’est pas suffisant, mais c’est déjà ça ».
Roseline Amelot, élue d’opposition, regrette l’évocation du volet militaire. Elle rappelle que 21 navires ont été commandés au cours des derniers mois aux chantiers navals Italien, Allemand et Finlandais. À Saint-Nazaire, zéro. « Ce qui pose problème, c’est que la situation a empiré du fait de PDG inconséquents qui ont laissé filer des armateurs fidèles à Saint-Nazaire, qui ont laissé filer le savoir-faire des ouvriers de la navale », explique l’élue. Elle propose aussi la création d’un consortium européen, comme ça a été fait avec la filière aéronautique. Une proposition qui ne plaît pas à Jean-Louis Garnier qui « ne croit pas un seul instant à des montages européens ». Enfin, Christian Saulnier, trouve « le niveau de mobilisation croissant. Je pense que la navale a plutôt été bien gérée. La construction navale a de l’avenir ». Le vœu a été adopté à l’unanimité
C’est le maire qui entame le débat. L’ambiance a déjà été donnée avec des opposants dans le public qui ont lancé des avions en papiers sur les élus. « Comment peut-on accepter que certains hors la loi cagoulés organisent une zone de non droit, interdite à la police. À quand les miradors ? Ce sont des méthodes fascisantes ». L’intervention de Joël Batteux est interrompue par le public (« c’est une insulte », « c’est outrageant », « j’espère que vous ferez des excuses, c’est immoral ») et par Nathalie Bruneau, en désaccord. Elle quitte d’ailleurs la table des élus pour rejoindre le public.
Pour Arlette Mousseau, élue de la majorité, « c’est du rôle des élus de pacifier les choses. Les choses ne sont pas aussi manichéennes qu’on le dit. Il me semble que la présence permanente des forces de police est plus un facteur de risque ». Jean-Louis Garnier conclut, « c’est la loi du plus gueulard. Nous sommes en face de gens qui poursuivent un autre but : la décroissance vers la misère. Le premier ministre doit prendre des mesures ».
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