Nous avons appris cette semaine l'existence d'une plainte pour diffamation à l'encontre de Laurianne Deniaud, adjointe à la mairie de Saint-Nazaire. Cette-dernière avait partagé des inquiétudes au sujet du comportement sexiste d'un élu nazairien ainsi que du "climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie".
Dans la foulée, des adjoint.e.s et des conseiller.e.s ont apporté leur soutien à l'adjointe, dénonçant une stratégie pour maintenir une chape de plomb sur la parole des victimes de violences [voir 1]. La section de la LDH de Saint-Nazaire souhaite se joindre à ces soutiens et rappeler quelques faits, afin qu'à tous niveaux, notre société soit à la hauteur de la lutte contre les violences masculines contre les femmes et les filles, à la hauteur du courage des victimes. Après Sandra Müller, initiatrice de la mobilisation #balancetonporc sur les réseaux sociaux, il est frappant de constater dans l'actualité de la semaine que les femmes victimes de vio-lences masculines et leurs soutiens se retrouvent trop souvent sur le banc des accusées quand elles parlent. Dans le respect de la justice et dans l'équilibre des principes de justice, la diffamation ne doit pas devenir une procédure bâillon, cherchant à discréditer une parole que beaucoup ne veulent ni entendre ni prendre en compte, éloignant plus encore les vic-times de leurs droits et de la justice, et pire, inversant la culpabilité de l'agresseur vers la victime. L'impunité quasi généralisée dont jouissent les agresseurs dans notre société passe en effet par ces mécanismes, par la loi du silence qu'ils imposent.
Après les affaires Baupin, Weinstein, et la multiplication des témoignages #MeToo, notre société doit prendre en compte l'existence des violences masculines contre les femmes et les filles dans tous les milieux. Cela est d'autant plus important lorsque les faits sont dénon-cés au sein même du pouvoir politique, où les élus doivent avoir l'exemplarité de leur charge, et où pas plus qu'ailleurs il serait inacceptable que des femmes ne puissent pas exer-cer dignement leur travail du fait de l'agissement ou du climat irrespectueux et sexiste que certains établissent. Rappelons qu’au-delà même des violences sexuelles, selon les termes de la loi du 17 août 2015, « Nul ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agis-sement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offen-sant. » La section nazairienne de la LDH rappelle ses positions en souhaitant qu'à tous les échelons, du côté citoyen comme du côté des pouvoirs publics, du municipal au national, les violences sexistes et sexuelles soient mieux combattues et la parole des victimes de violences mieux prise en compte. Cela passe par la formation et l'éducation la plus généralisée possible, à l'école comme dans les milieux professionnels et par le soutien, en budget et en personnel, aux dispositifs d'écoute, numéros d'appels et associations spécialisés.
On rappelle que, malgré l'amélioration de la formation encore trop limitée des personnels de police et de justice, la procédure judiciaire, de la plainte au procès, reste problématique et difficilement vécue au point d'en être parfois dissuasive. Pour de multiples raisons dont l'inversion de la culpabilité opérée par les agresseurs est le pilier, et plus généralement, par ce qui est appelé "culture du viol", il est extrêmement préoccupant de constater que près de 90% des victimes de violences sexuelles ne peuvent pas, ne souhaitent pas, ou ne se sentent pas légitimes à porter plainte. Il en va de notre responsabilité collective et de l'effectivité de l'état de droit de mettre en place les conditions de respect et d'écoute nécessaires à la fin de l'impunité des agresseurs, pour être enfin à la hauteur du courage et de la parole des victimes. En commençant par l'échelon municipal.
Pour la section de St Nazaire, Yves Coquard, Président
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