Le constat dressé par le personnel en médecine gériatrique de la ville est préoccupant, voire alarmant. À l’heure actuelle, sur le pôle d’Heinlex qui regroupe trois des quatres unités nazairiennes, il y a deux infirmières pour 22 patients le matin (l’heure de pointe). Et malgré les huit lits de plus après le passage à la cité sanitaire, les infirmières et les aides-soignantes devront faire sans augmentation d’effectif. «Notre revendication principale c’est de passer à trois infirmières pour 30 patients» insiste Rachel Barrion, de l’intersyndicale. Sophie Rigaudeau, infirmière dans l’unité qui se trouve à l’intérieur même de l’hôpital renchérit : «Déjà que nous n’y arrivons pas, comment allons nous faire face à une nouvelle surcharge de travail ? Aujourd’hui déjà on est hors sécurité. Par exemple je n’ai plus qu’un rôle d’exécutrice de prescriptions et je n’ai plus le temps d’exercer mon rôle propre qui relève de l’hydratation, de l’hygiène, de l’alimentation, etc. à l’heure du repas on a plus l’impression de les gaver au lieu de leur donner à manger. C‘est impossible d'aller au rythme de la personne âgée.»
Cette unité au sein de l’hôpital fait office de zone test, avant le déménagement à la cité sanitaire. Le ratio de soignants/malades est identique à ce qu’il sera pour tout le monde dans le service l’automne prochain à la cité sanitaire. En guise de travaux pratiques, une infirmière pour 15 lits le matin appuyée par deux aides-soignantes. «Mais finalement ils ont dû nous renforcer avec un mi-temps car on était sur les rotules.» Et c’est un cercle vicieux. L’épuisement provoque des arrêts maladie qui sont remplacés à hauteur de quatre pour cinq absents. Du coup, cela engendre un surcroît de travail et ainsi de suite…
La direction écoute mais n’entend pas
«Ce qui nous choque le plus, ajoute Rachel Barrion, c’est le mépris de la direction pour le personnel. Elle est autiste. Nous n’avons été reçus que pour les informer de notre action. En aucun cas il a été question de négocier. On nous dit même que ce n’est pas grave de ne pas laver les patients tous les jours. Mais ils ne se rendent pas compte que nous avons des incontinents et des malades d’Alzheimer. Nous sommes dans ce qu’on appelle la maltraitance institutionnelle (mais officiellement il faut dire ''défaut de bientraitance'') sic !»
Un mouvement suivi aussi par plusieurs médecins dont Anne le Strat. «La surcharge de travail est permanente. Il n’y a désormais plus aucune marge de manœuvre, et un médecin tout seul ne peut rien, particulièrement en gériatrie.»
L’action de ce mardi était avant tout symbolique, un cri de colère pour alerter sur la situation.
Les blouses blanches se réuniront en assemblée générale la semaine prochaine, sans doute mardi pour tirer le bilan de ce débrayage et discuter d’une éventuelle autre mobilisation.
Le 23/04/2023 par Florence LAURENE dans
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