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Bobsleigh : Le pousseur nazairien, Elly Lefort, lorgne vers Sotchi

Samedi prochain 21 décembre, à Cinéville, sera projeté le film « Rasta Rockett » de Jon Turtelbaud. Sorti en 1993, il relatait l’épopée de l’équipe jamaïcaine de bobsleigh aux Jeux Olympiques de Calgary. Elly Lefort sera là pour évoquer, à la fin du film, cette histoire qui n’est pas sans avoir quelques similitudes avec la sienne.
Elly Lefort a reçu le soutien de la municipalité nazairienne représentée, ici, par Éric Provost
Elly Lefort a reçu le soutien de la municipalité nazairienne représentée, ici, par Éric Provost

Elly Lefort, 25 ans, est un bobber. 1,87 m pour 106 kg, montagne de muscles, il est aussi Nazairien et licencié à l’ESCO 44 depuis une douzaine d’années. Chaque année, il donne encore un coup de main à l’association où il fut formé lors des championnats interclubs, que ce soit dans les lancers, au disque qui fut sa spécialité, ou sur 100 m.
Mais Elly Lefort est avant tout le pousseur de l’équipe de France de bobsleigh. Il s’est tourné vers cette discipline il y a quelques années suite à l’appel du préparateur de la formation monégasque de bobsleigh qui avait remarqué ses qualités. Il restera quatre années à Monaco. Mais son rêve, c’est de participer aux Jeux Olympiques. Sans nationalité monégasque, Elly Lefort n’a aucune chance. Alors, il a rejoint l’équipe de France.
Voilà des mois qu’il travaille pour parvenir à ses fins que ce soit en bob à 2 ou en bob à 4. Il passe plus de temps dans les avions qu’à Saint-Nazaire ou à La Plagne, seul site français où il y a une piste de bobsleigh créée pour les J.O. d’Albertville. « Je suis remplaçant dans le bob à 2 et titulaire dans le bob à 4. L’équipe est constituée de cinq athlètes dont la plupart sont de Grenoble et un de Macot ». précise le Nazairien. Autrement dit, les Alpes. Lui est l’exception.

Quotas atteints

Elly Lefort était encore en début de semaine au Canada. Il a participé aux épreuves de coupe du monde, à la coupe d’Amérique et, dès le 29 décembre, il sera en Allemagne pour poursuivre cette série de manches mondiales qualificatives et le championnat d’Europe. Ensuite, ce sera Sotchi et les Jeux Olympiques d’hiver en Russie.
A priori, le Nazairien sera aux Jeux comme pousseur. Seulement, c’est à la fédération française des sports de glace de prendre la décision à savoir si elle envoie ou non le bob de La France. Sur le papier, l’équipe a rempli son contrat. « Nous avons réalisé les quotas olympiques. L’objectif c’était 80 points par course. En B 2 nous sommes à 93 et, en B 4, à 85. 90% du boulot est fait. Aujourd’hui, nous nous situons aux alentours de la 20e place au niveau mondial. Ce que nous souhaitons, c’est avoir une réponse le plus tôt possible pour notre participation aux Jeux. Nous sommes les plus jeunes sur le circuit du bob, mais nous voulons être dans le Top 12 à Sotchi », espère Elly Lefort.
Depuis la 3e place du bob français aux Jeux de Nagano, le titre de champion du monde à Cortina d’Ampezzo, les Tricolores ne sont plus montés sur un podium aux Jeux ou lors des championnats mondiaux. Il est vrai que dans le bob, il y a les USA, « un cran au-dessus de tout le monde », comme le dit Elly Lefort, puis des pays qui titillent les Américains (Allemagne, Suisse etc..) et d’autres, comme la France, qui tentent avec les moyens du bord de rivaliser. Les grandes nations ont leur préparateur physique, leur kiné, le mécanicien, tout un staff derrière et des bob réalisés avec ce que l’on fait de mieux en termes de technologie. C’est loin d’être le cas pour la France. « Nous sommes en retard techniquement. Le bob, aujourd’hui, c’est de la Formule 1 ». Un bobsleigh flambant neuf, c’est aussi 80 000 ou 90 000 €. À la fédération des sports de glace, on préfère le plus médiatique patinage artistique.

Sacrifices et partenariat

C’est pourquoi, quand il a quitté Monaco pour porter le maillot tricolore, Elly Lefort a consenti de gros sacrifices. La mairie de Saint-Nazaire est venue le soutenir. « Dans le cadre de sa préparation pour les Jeux de Sotchi, nous apportons une aide comme nous l’avons fait auparavant pour Eugénie Vince », souligne Éric Provost, adjoint chargé de l’attractivité et des sports. Cédric Lopez, l’international décathlonien de l’ESCO 44, en bénéficia aussi par le passé. 3 000 € ont ainsi été accordés à son club, l’ESCO, pour une dotation en matériel qui servira dans un premier temps à Elly Lefort avant de demeurer au club pour une utilisation plus généralisée pour les autres athlètes. Mais Elly Lefort doit aussi financer d’autres équipements, ses stages etc…Il a trouvé quelques partenaires privés pour le soutenir mais il lui manque toujours environ 10 000 € pour parvenir à boucler son budget préparatoire. Le bob est loin d’avoir la notoriété du foot.
Et pour faire partager la passion qui l’anime, Elly Lefort sera présent à Cinéville le samedi 21 pour, à 10 h 15, la projection gratuite de Rasta Rockett. Attention, ce sera dans la limite des places disponibles; à 12 h 00, il échangera avec la salle puis dédicacera ses photos. Enfin, de 14 h 30 à 15 h 30, il sera à nouveau présent au pied de la descente de la piste de luge, place de l’Amérique Latine, pour converser et dédicacer. Une belle occasion pour les Nazairiens de faire la connaissance d’un des leurs qui n’est pas le moins atypique.

Auteur : P.M. | 18/12/2013 | 0 commentaire
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