Suite à une réunion de ses adhérents samedi dernier, l’association Vivre à Méan-Penhoët va assigner la préfecture devant le tribunal administratif. Les habitants veulent contester l’arrêté validant l’exploitation du Chromate de strontium.
L'idée est de retarder voire d'annuler la nouvelle activité de Rabas Protec. L'association voudrait déposer une assignation en référé par le biais de son avocat avant la fin du mois de mars 2016. Un morceau de sucre de chromate de strontium sera produit par heure. Le tout en zone inondable, donc concernée par le PPRL. Une situation surprenante avec la présence de bains d'acide à l'intérieur du lieu d'exploitation. Le tout produit avec le bruit d'un camion de 3,5 T qui tourne en permanence. Cette grosse cheminée va tourner 24h sur 24, 365 jours par an. Le Préfet a signé l'arrêté le 22 février qui est paru le 26 février. Les membres de l'association ont été reçus en Préfecture le 1er mars.
Le démarrage de l'activité est prévu cet été. Des essais sont en cours dans le nouvel atelier. Cette dernière permettra la création de 12 postes pour Rabas Protec voire jusqu'à 50 emplois à terme. L'entreprise a investi 8 m€. Une pétition circule, au 2 mars 2016 : 644 personnes l'ont signée directement, -pas par internet- dont 100 personnes de l'association. 82 000 personnes peuvent être potentiellement touchées par cette pollution : des habitants de Saint-Nazaire, de Montoir-de-Bretagne et de Trignac. Chose surprenante : les Conseils municipaux des villes concernées n'ont pas eu à se prononcer sur cette question. Même si cette consultation n'était en rien obligatoire, les habitants se montrent sceptiques. "Encore un permis de construire signé trop tôt ? Les travaux de construction du nouvel atelier ont été finis avant même la fin de l'enquête publique." s'interroge un adhérent.
L'émission de Chromate de strontium se mesure à 0,28 grammes par heure, l'équivalent d'un morceau de sucre par heure, ce qui reste dans la limite légale de 0,5 grammes par heure. Le noeud du problème : l'association souligne l'impossibilité de mesurer cette pollution autrement que dans la globalité, il n'est pas possible d'avoir des relevés pour un site industriel unique. Les habitants redoutent une augmentation du seuil par l'entreprise. Cette dernière n'est pas obligée de suivre le rapport et l'avis du commissaire enquêteur et ne remplacera pas forcément le produit qui deviendra interdit en demandant une dérogation. Les soucis d'ingestion n'ont pas encore été pris en compte. L'inquiétude devient de plus en plus palpable : "Tout le monde minimise le danger en donnant son aval. Comparaison nous est faite avec le code de la route, il y a ceux qui le respectent et les autres!". L'entreprise Rabas Protec, en totale légitimité n'inspire visiblement pas la confiance des riverains.
Les premiers contrôles n'auront pas lieu avant 6 mois. « Ce sont les filtres qui permettent à l'entreprise de rester dans les clous. Mais ces filtres doivent être bien entretenus. » remarque cette habitante qui réside à quelques mètres seulement de la fin de la zone des dégâts irréversibles sur la santé en cas d'acident technologique.
L'association vient de se rapprocher d'un cabinet d'avocat. L'inquiétude est réelle au niveau du quartier. Elle va demander l'invalidation de l'arrêté auprès du tribunal administratif, en fonction du résultat, elle déposera un second recours, sur le fond scientifique cette fois pour tenter de démontrer les failles sanitaires du projet. L'association demande le non démarrage de l'activité. Elle redoute la date fatidique du 22 juillet 2017 : date limite du dépôt d'une dérogation pour continuer à exploiter le fameux Chromate de strontium. Un second arrêté devrait sortir. Sous l'égide du Sous-préfet de Saint-Nazaire avec l'Association de riverains, et l'IME.. Il s'agira d'une réunion une fois par an, avec un avis formel à rendre. "De la poudre au yeux" regrettent les habitants. L'association est tombée des nues lorsqu'elle a appris que l'Entreprise Stelia de Saint-Nazaire est aussi concernée : elle utilise déjà le Chromate de strontium.
Les membres de l'association estiment que "les élus les soutiennent de loin mais avec une oreille attentive, et bienveillante". Ils viennent tout juste d'obtenir une première action de la municipalité puisque le maire de Saint-Nazaire David Samzun annonce ce mardi 15 mars deux études dans les écoles primaires du quartier.
"Attentif à la qualité de notre environnement pour nous mais aussi pour les plus jeunes, j’ai souhaité répondre positivement à la proposition d’Air Pays de la Loire de réaliser une étude de la qualité de l’air dans des écoles situées en milieu urbain et industriel à Saint-Nazaire. Afin de contribuer à la bonne information des habitants et de répondre aux inquiétudes actuelles des riverains, il m’a semblé évident de choisir des écoles du quartier de Méan-Penhoët. Les écoles primaires Ernest-Renan et Paul-Bert seront ainsi auditées dans les prochains mois. Les données recueillies nous permettront de mieux identifier les éventuelles pollutions et d’ajuster nos décisions et nos actions pour faire de Saint-Nazaire une ville toujours plus agréable à vivre."
A suivre sur Saint-Nazaire Infos, d'autres articles avec les points de vue des acteurs concernés par cette nouvelle activité industrielle.
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