Alexandre (puisque tel était son vrai prénom) Guyodo est un des rares qui eut la chance d’être présent pour inaugurer une salle qui porte son nom. C’était à Saint-Nazaire, il y a quatre ans. Un espace sportif situé à l’angle des rues du Nicaragua et Maupassant venait d’être élevé en l’honneur de celui qui avait été un athlète d’exception.
Alex Guyodo s’était retiré à La Baule-les-Pins, juste derrière la gare SNCF. Là, parfois, les journalistes venaient le voir pour lui demander d’évoquer son passé sportif. En effet, cet athlète licencié au RACC, le club des cheminots de Nantes, avait été, dès la fin de la deuxième guerre mondiale, un touche-à-tout qui se distinguait aussi bien sur 400 m haies, que sur 800 m plat, en cross-country, sur 5000 m ou bien, sur 3000 m steeple, sa discipline de prédilection.
En 1948, il avait été appelé pour être titulaire dans l’équipe qui représentait la France dans cette discipline aux Jeux Olympiques de Londres aux côtés, en particulier, de Gallet, le champion de France en titre, et Pujazon. à un tour de l’arrivée, Alex Guyodo était encore 10e. Il finira 4e et premier français derrière un trio de Suédois. Ce que l’on ne sait pas, car l’histoire olympique ne retient que les podiums, c’est qu’Alex Guyodo, quand il vit Pujazon qui était alors champion d’Europe, ralentir, victime d’une grosse défaillance, décida de l’attendre pour l’encourager. S’il n’avait pas ainsi perdu quelques secondes, le Baulois aurait sans doute décroché la médaille de bronze. « Guyodo charitable » dira la presse de l’époque.
On sait encore moins qu’Alex Guyodo, comme il nous l’avait confié il y a quelques années, cernait mal les obstacles déjà en 1948. Des problèmes de vue l’handicapaient fortement. C’est son entraîneur qui le prévenait oralement des barrières qui se dressaient et il avait porté à Londres des lunettes noires qui lui permettaient de mieux les situer. L’année suivante, le mal s’aggrave. « Mes yeux sont atteints de lésions internes qui nécessitent une intervention chirurgicale. Dans quelques jours, je vais rentrer en clinique », confie-t-il à « Sports-Ouest ». Mais la science n’est pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Alex Guyodo, opéré, constatera que sa vue décline irrémédiablement. En 1952, il arrêtera, forcé, la compétition. Professeur d’E.P.S. au collège Aristide Briand, à Saint-Nazaire (il eut Joël Batteux comme élève), il avait pourtant tout fait pour se qualifier pour les jeux d’Helsinki qui devaient se dérouler justement en 1952. En vain.
Aveugle, il deviendra kinésithérapeute à l’INS (institut national des sports) à Paris. Dans les années 60, il rejoindra Saint-Nazaire où il sera l’entraîneur emblématique du SNOS athlétisme. En 2000, la ville de Saint-Nazaire lui avait rendu un vibrant hommage en le désignant comme le sportif du siècle précédent. Ami d’Alain Mimoun, le champion olympique du marathon à Melbourne, il aimait rappeler ce que ce dernier lui disait souvent : « Quand tu es dans la dernière ligne droite, tu es crevé, tu es mort. Mais tu penses au drapeau français ».
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