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Après 24 ans « Consonances » s’arrête

Á cause de contraintes budgétaires la Ville a décidé de ne plus subventionner l’association A Tempo.
Philippe Graffin
Philippe Graffin

Le festival est né en 1991 sous l'impulsion du violoniste Philippe Graffin qui assurait encore la direction artistique. Voici la lettre ouverte qu'il a adressé à la presse :
"Il y a quelques jours, lors d’un concert que je donnais à Londres, une jeune violoniste américaine en se présentant me dit qu’elle allait souvent sur le site internet du festival Consonances pour s’inspirer des programmes pour le festival qu’elle vient de créer à la Nouvelle Orléans.
Si la musique et les concerts sont par essence éphémères, il n’en reste pas moins que nous ne savons pas jusqu’où ils résonnent.
Pour ma part, le soutien et l’écoute croissante du public de Saint-Nazaire font partie intégrante de la réussite et du succès de cet événement, qui revenait chaque début d’automne.
Ce pari du mariage improbable de la musique dite “élitiste”, dans le contexte du “tintamarre contemporain”, selon l’expression de Joël Batteux, a été la marque de Consonances qui affirmait ainsi ses valeurs.
Mais, finalement, que reste-t-il de tous ces sons, de tous ces concerts, de ces espoirs mis dans la musique, de ces milliers d’heures à préparer l’accueil des musiciens, du public, lorsque le festival prend fin?
Il en reste avant tout une expérience inoubliable d’avoir réussi à marier, chaque année pour quelques jours, ce patrimoine de l’humanité que représente la musique dans cette ville, fleuron de la plus haute industrie.
Consonances s’est associée aux différents événements qui ont marqué cette période, par exemple, lors de la construction du Queen Mary 2, ainsi que du drame qui a précédé son lancement.
Au fil de ces années, j’ai eu l’occasion de découvrir une ville merveilleuse et unique, de lier des amitiés fortes et d’inviter une partie du monde musical à prendre le chemin de Saint Nazaire et à la découvrir.
Des images me viennent à l’esprit, des moments forts comme la présence pleine de charme d’Henri Dutilleux à Saint-Nazaire, celle de Rodion Schedrin et Maya Plissetskaya, artistes russe ô combien légendaires, ou celle d’Ivry Gitlis ou Stephen Kovacevich avec sa chaise plus basse.
Pour moi Consonances, au détour d’un concert particulièrement réussi, fut bien le centre du monde, ne fusse-t-il que musical.
Ces “rencontres” ont porté ainsi, bien au-delà de nos frontières, le drapeau de Saint Nazaire.
Elles ont été d’abord exportées dans des salles prestigieuses, Au Wigmore Hall à Londres, pour toute une semaine autour de la musique française, reprise du festival Consonances précédent, ainsi qu’à La Haye, avec l’Orchestre Philharmonique sur le même thème deux ans plus tard, puis nous fûmes invités au festival Présence de Radio France, à Paris, à de nombreuses reprises.
Consonances c’est, au cours des 24 éditions, à peu près 450 concerts, donnés non seulement dans les salles que vous connaissez mais aussi dans les chantiers, les hangars d’Airbus Industrie, les hospices, les hôpitaux, dans la rue parfois, sous des préaux improbables, des écoles diverses ou dans des quartiers où la musique dite “classique” aurait pu paraître inadéquate. À chaque fois, ce fut organisé et joué comme si il s’agissait du Théâtre des Champs Elysées ou de la Salle Pleyel, avec la plus grande passion et
Consonances a reçu plus de 300 artistes venus du monde entier, souvent fidélisés, et comptant parmi les plus recherchés.
C’est aussi plus d’une vingtaine d’oeuvres commandées et publiées à des compositeurs d’origines diverses et de tendances différentes.
Consonances à fait renaître de nombreuses oeuvres oubliées de compositeurs du passé, romantiques ou classiques. Nous avons repensé à maintes reprises le rapport de la musique à la jeunesse en cherchant de nouvelles formules.
Il reste aussi de nombreux enregistrements, traces de ces recherches et moments inoubliables.
Comme en témoigne cette critique du magazine Diapason, pour notre disque Chausson, qui commençait par ces mots : “Merci à la ville de Saint Nazaire…”
Au nom de mes amis musiciens, je tiens à remercier tous les Nazairiens pour nous avoir accueillis généreusement pendant 25 ans dans leur ville. Ce fut un réel port d’attache pour nous tous.
Je souhaite très sincèrement bonne chance à la nouvelle équipe municipale, à mes collègues du conservatoire, au Théâtre, à la Meet ce projet extraordinaire, au Théâtre Athénor, à Christophe Rouxel du théâtre Icare.
Je voudrais dire un grand merci, du fond du coeur, à tous mes amis de l’association Atempo, à commencer par Patrick Perrin, qui, je le sais, a oeuvré pour Consonances sans relâche, ainsi que Claire Dupont.
Consonances s’efface, certes, mais je reste et resterai toujours un ambassadeur de Saint-Nazaire et un fidèle ami”.

Consonances a fait débat au conseil municipal

Même si l’on peut s’interroger dans le cadre de contraintes budgétaires sur le choix de ce festival plus que d’une autre manifestation cette décision a fait causer lors du dernier conseil municipal.
Jean-Jacques Lumeau (PS) « le public fidelisé du festival représentait 700 personnes » David Samzun dit « assumer ce choix, il n’y a pas de chasse à la musique à Saint-Nazaire mais l’Etat impose 11 milliards d’euros d’économies aux collectivités territoriales. » Ludovic Le Merrer déplore que cette décision prive 4000 personnes de ce festival de qualité. Quant au maire il a demandé à tous les services de regarder où des économies pouvaient être faites pour ne pas augmenter les impôts, promesse de campagne.

22/12/2014 | 14 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 22 décembre 2014 à 17h26 par Umphilare
Il vaut mieux écraser une association que de s'en mettre une centaine à dos en réduisant leurs prélèvements sur le budget municipal. Si, qui plus est, cette association est dirigé par un opposant interne, fervent supporter de Provost, et qu'il s'agissait d'une des rares initiatives personnelles de JOJO le long en matière de culture "classique", ce n'est que jouissance pour le nouvel exécutif, un mets de roi!
#2 - Le 23 décembre 2014 à 02h58 par momo
Vive le maire !
Contre la musique classique, contre la culture, contre les intermittents, contre leurs propres électeurs !
Vive la gauche caviar du banquier !
Ou sont les valeurs sociales et culturelles de cette gauche nazérienne ?!
#3 - Le 23 décembre 2014 à 17h46 par Nelson., Saint Nazaire
Les amis de la Musique doivent se rassembler devant cette décision imbécile d' un maire inculte. Dans les prochains jours je m' exprimerai afin de mettre en place des éléments constitutifs d' une riposte*****MODERATEUR****
#4 - Le 23 décembre 2014 à 18h37 par bib
rappelons que le maire a souci de ne pas augmenter les impôts locaux car il a bien conscience qu'ils sont déjà très élevés pour ceux qui sont concernés...

et quand il n'y a plus de sous, hé bien, il n'y a plus de sous...
#5 - Le 25 décembre 2014 à 08h11 par Franck, Saint Nazaire
Tiens le gros Nelson réapparaît... Oulala il menace d'une riposte ?
Tout le monde tremble devant l'avalixien!
#6 - Le 27 décembre 2014 à 11h55 par dandylion
Dommage pour une manifestation artistique d'une telle qualité, aussi loin du marketing de l"industrie culturelle que des "animations" de patronage.
La suppression de la subvention est peut-être rendue indispensable par la dégradation rapide, évidente, de la situation de la ville, à laquelle les récentes erreurs d'urbanisme ont contribué.
Mais il aurait mieux valu procéder ouvertement en donnant des informations précises, afin de montrer qu'on prend les citoyens pour des adultes.Laisser penser que l'art véritable n'a pas sa place à Saint-Nazaire, c'est ajouter à la catastrophe sociale l'erreur politique.
#7 - Le 27 décembre 2014 à 17h38 par j'ai presque tout compris !!!, Pornichet
Fallait-il vraiment que le nouveau maire de St Nazaire jette "Consonance" à la poubelle !!!
Certes, même si je n'étais pas un inconditionnel de l'ancien maire, je reconnais que l'action culturelle menée par A Tempo permettait de mettre à la portée de tous la musique classique.
Faire des économies....oui....mais je pense que d'autres structures à caractère culturel et aux activités plus confidentielles, c'est le moins que l'on puisse dire, auraient pu y contribuer(je ne les cite pas pour ne pas les offusquer....mais leur audience plus que minimale devrait interpeler la ville de St Nazaire).
Consonance allait au devant des quartiers et des personnes qui ne sont pas habituées à écouter de la musique classique....Que la Meet en face autant avec autant d'audience (elle aura du mal).... que le Grand Café sorte de la confidentialité de son action ...et que le CCP s'ouvre auprès des salariés de toutes petites entreprises qui n'ont pas de C.E. !!!
Ce ne sont que des exemples!!!
Puisque la nouvelle municipalité fait le ménage dans les programmations antérieures...attendons les prochaines réalisations de la nouvelle !!!

Bon courage à elle ... pour faire aussi bien !!!!
#8 - Le 30 décembre 2014 à 21h08 par Nelson., Saint Nazaire
Franck.
Avalixien, quid est ? Gros ? Un mètre quatre vingt trois pour quatre vingt dix kilos !? Ma famille occupe les terres de notre contré depuis 1565, les Bernier de Béac, pilotes de Loire, puis plus tard à Nantes, le deuxième dans le négoce du "bois d' ébène". ****MODERATEUR****
#9 - Le 31 décembre 2014 à 17h44 par Dupont,pas Ducon, Saint-nazaire
Donc #Nelson

Un mètre quatre vingt trois pour quatre vingt dix kilos !etc etc etc....

Ma famille occupe les terres de notre contré depuis 1565 etc etc etc....

Voilà un homme modeste , fier de sa noblesse (houaf)

Donneur de leçon ,socialiste de nouveau (houaf)

Et qui nous promettais..
"Dans les prochains jours je m' exprimerai afin de mettre en place des éléments constitutifs d' une riposte****"

*****Modérateur***********
Bonne année 2015 à tous, même à @Nelson
#10 - Le 01 janvier 2015 à 10h29 par rotko, Montpellier
Bonjour,

Que fait l’association « a tempo » devant cette abrogation brutale, et selon mes sources, sans concertation ou préavis ?

Que fait Jean-Jacques Lumeau, à la fois membre du conseil d’administration et délégué culturel, qui assiste muet à ce naufrage organisé ?

Faudrait-il penser que le conseil d’administration de A tempo est devenu un ensemble de "godillots" et non plus des mélomanes soucieux de la culture musicale publique ?
#11 - Le 04 janvier 2015 à 01h33 par YAJ, Saint Nazaire
Bien d'accord avec Philippe Grafin, cette disparition de Consonances est presque tragique !
Je me souviens des concerts dans les chantiers, à l'Aerospatiale....

@ j'ai presque tout compris qui écrit "le CCP s'ouvre auprès des salariés de toutes petites entreprises qui n'ont pas de C.E. !!!", je fais une mise au point : tout association, Amicale, entreprise sans CE peut adhérer au CCP et toute personne peut-y adhérer en individuel. Alors n'hésitez pas, franchissez la porte du CCP
#12 - Le 06 janvier 2015 à 21h10 par Nelson., Saint Nazaire
Il est évident que "Consonances" puissent avoir un avenir. Lumeau : godillots certain ! Du trottoir à la Kultur. Pour ceux qui souhaitent continuer ce moment de culture locale avec une renommée internationale prenons contact sur ce site. En plus, le prochain concert de la Philharmonie des Deux Mondes au Théâtre Jean Bart ; faute de pouvoir financièrement pouvoir, comme l' Harmonie, avoir accès au "Théâtre".
#13 - Le 09 janvier 2015 à 15h39 par z., St Nazaire
bonjour, pourquoi l'association A Tempo ne fait aucun communiqué sur son site , sur l'arrêt brutal de Consonances ?
#14 - Le 11 janvier 2015 à 14h40 par dandylion
Pas une ligne non plus dans le bulletin municipal. Les relais associatifs municipaux changent mais la transparence n'est toujours pas au rendez-vous. Impossible pour les citoyens nazairiens, électeurs qu'on vient démarcher à domicile, eux aussi contribuables soucieux d'économies, de ne pas se sentir méprisés.Une faille supplémentaire dans un contexte tragique où la confiance est plus que jamais nécessaire.

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