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Alexandre da Cunha au Grand Café

L’artiste brésilien Alexandre da Cunha expose au centre d’art contemporain nazairien du 6 octobre au 30 décembre. Des œuvres entre farniente et dur labeur.

Vitres obturées par un calque. Dans l’une des salles du bas du Grand Café, l’ambiance est au calme avec un petit côté monacal pour les œuvres de l’artiste brésilien Alexandre da Cunha. Pour la deuxième fois, Sophie Legrandjacques invite un commissaire extérieur pour co-organiser l’exposition. Il s’agit de la jeune commissaire d’exposition indépendante de Bruxelles, Zoë Gray. « Je suis son travail et je me sens proche de ses choix », explique Sophie Legrandjacques.
Et leur choix s’est posé sur Alexandre da Cunha, jamais exposé en France mais dont le travail est reconnu et prisé au Brésil et en Angleterre, son pays de naissance et son pays d’adoption. Ses œuvres récentes sont exposées en bas et les plus anciennes en haut. Et une volonté de jouer avec les contrastes : des œuvres plutôt en noir et blanc en bas et plutôt colorées en haut.
 

Le rez-de-chaussée

Alexandre da Cunha transforme les objets. Dans la grande salle, quand on voit Full catastrophe (drum), on a l’impression qu’il s’agit d’antiquités, patinées par le temps. En fait, les trois œuvres sont des cuves de bétonnières récupérées par l’artiste qui a travaillé leur aspect jusqu’à être satisfait du résultat.
Alexandre da Cunha utilise beaucoup d’objets du quotidien, souvent en lien avec le travail comme avec Full catastrophe. Les objets de la ménagère ne sont pas non plus oubliés : les serpillères sont à l’honneur avec Bust, des balais à frange avec de la laine figés dans du béton ou encore Terracotta Ebony, un assemblage de ventouses dans le style antique. « C’est l’idée du leurre, du piège visuel et de l’humour », ajoute Sophie Legrandjacques. Zoë Gray renchérit, « il aime provoquer la conversation autour de ses œuvres ».
Dans la salle de droite, une étrange tapisserie : Kentucky Pied-de-poule II. Point d’Aubusson ― mais des franges de balais de la marque Kentucky ― peint couleur Pied-de-poule. À côté, Red Fountain, une sorte d’hommage à l’artiste roumain Constantin Brancusi et à sa célèbre sculpture, La colonne sans fin. La version d’Alexandre da Cunha est faite de pots de fleurs. « Il a ajouté une touche ironique avec une noix de coco par dessus, comme si quelqu’un l’avait laissée en passant. Il joue avec le stéréotype de l’artiste brésilien », explique Zoë Gray.
 

L’étage

L’ambiance est différente. Très colorée, elle donne presque l’impression qu’il ne s’agit pas du même artiste. Rien d’étonnant qu’un artiste évolue pourtant, surtout qu’Alexandre da Cunha voyage beaucoup. L’artiste essaye de faire un travail universel, mais « il est important pour moi de voir comment les gens réagissent à mon travail, c’est différent suivant l’endroit ». À chaque étape, il s’inspire du lieu et utilise ce qu’il y a trouvé dans son travail.
Ce qui attire d’abord le regard, ce sont Gazebo I et II. Deux œuvres murales composées de toile de store tendue sur châssis de bois. Immenses, rouge et blanc, elles évoquent plutôt le loisir et la détente.
En face, Piece of land, de hauts tubes bétonnés dans des boîtes alimentaires de différents pays. Des tubes, des manches à balais, des pelotes de laine et du scotch pour un groupe d’œuvre étonnant. Tout en verticalité, fragile et délicat, plein de poésie, il évoque un champ de roseaux ou une forêt de lances.
Enfin, au sol, Terrain, des sortes de représentations géographiques réalisées avec des cannes connectées par des doigts de gants en plastique.


Pratique : Alexandre da Cunha au Grand Café du 6 octobre au 30 décembre.
Rencontre avec Zoë Gray et Sophie Legrandjacques le 21 octobre à 15 h 00 au Grand Café. Entrée libre.
 

Auteur : AP | 05/10/2012 | 4 commentaires
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Vos commentaires

#1 - Le 05 octobre 2012 à 23h33 par UMPHilare
J’espère que ces divertissements (pour l'artiste en tout cas) ne sont pas payées par nos impôts mais par un mécène éclairé.
#2 - Le 06 octobre 2012 à 15h16 par rotko
moi j'y ai vu des choses agréables, au lieu d'examiner des factures, l'argument favori des ronchons (rire) http://bit.ly/PHOWjj
#3 - Le 08 octobre 2012 à 13h26 par .nelson
UMP hilare : la droite offrant l'immensité de son inculture imbécile. Le genre qui aurait traduit Baudelaire devant les tribunaux.
#4 - Le 08 octobre 2012 à 17h55 par Jean-Louis Garnier
Puis-je vous faire remarquer que c'est nous qui avons créer les maisons de la culture, entre autres ?
Pour contre la gauche a mis au point, sous Jack lang, un autoproclamé art contemporain qui a fait disparaître de notre pays le marché de l'art du 20° siècle dont il était jusqu'alors le siège au profit de New-York.
Pour ce qui est de l'inculture je la vois, pour ma part, essentiellement dans les programmes culturels des collectivités de gauche qui la confondent avec le divertissement !

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