"Je m’étais réjouie de la nationalisation de STX il y a quelques mois. Comme beaucoup, je pensais que cette voie était nécessaire pour améliorer significativement les garanties apportées dans le cadre d’une reprise des chantiers par Fincantieri.
L’accord entre la France et l’Italie annoncé hier à Lyon est de ce point de vue décevant à plusieurs égards. Derrière le paravent d’un montage sophistiqué et de la “pensée complexe”, il n’existe pas de nouvelle avancée par rapport aux craintes qui pouvaient naître de cette reprise, sur l’emploi local, la pérennité de l’ensemble des métiers, les transferts d’activité et la stratégie de l’entreprise.
Il est instructif à ce titre de lire les déclarations “off” dans la presse italienne des responsables transalpins du dossier et les victoires qu’ils revendiquent : Fincantieri pourra ainsi nommer le président, l’administrateur délégué et la majorité du CA, la révocabilité à 12 ans du système de prêt de 1% du capital ne constitue pas une garantie plus forte par rapport aux clauses de l’accord précédent et du pacte d’actionnaire à 20 ans qui permettait déjà à l’Etat français de racheter la part de Fincantieri.
Il est par ailleurs regrettable que les élus locaux n’aient pas été associés à ces décisions comme cela avait pu être le cas auparavant.
Les grands mots sur le “win-win”, les “géants européens”, “l’équilibre et l’ambition” et les garanties ne peuvent masquer la réalité : les chantiers de Saint-Nazaire ont été utilisés par Emmanuel Macron en juillet pour faire un “coup de com”, le symbole facile et factice d’un volontarisme industriel exigeant, qui se dissipe la rentrée venue.
L’industrie de notre pays mérite mieux que des coups d’éclats sans lendemain. Nos chantiers vont bien, nous ferons tout pour que cela dure. Nous serons en tout état de cause mobilisés pour l’avenir de la construction navale à Saint-Nazaire et pour que les savoir-faire exceptionnels des femmes et des hommes qui font vivre cette belle industrie soient garantis."
Les élu-e-s écologistes et citoyens de Saint-Nazaire et de la Région sont réservés sur l’accord trouvé entre l’Etat français et l’entreprise italienne Fincantieri sur le partage du capital des Chantiers de l’Atlantique. Même si les élu-e-s sont rassuré-e-s pour la préservation des emplois sur le court-terme, ils s’interrogent sur le devenir de cet accord dans le temps, l’Italie restant majoritaire à 51%. Ils regrettent également que ces négociations n’aient pas permis d’ouvrir le capital à l’actionnariat citoyen et aux collectivités locales, une proposition qu’ils ont fortement portée.
Pour Fabrice BAZIN, Président du groupe des élu-e-s écologistes à Saint-Nazaire : « Sur le court-terme, cet accord offre des garanties satisfaisantes pour le maintien des 7000 emplois et nous sommes rassurés. Avec le partage du capital à 50/50 pour l’Etat français et les Italiens, avec en plus le prêt de 1% par la France et la menace de le retirer en cas de non-respect de l’accord, les deux parties semblent « gagnantes ». Mais dans les faits, cet accord donne les pouvoirs sur les Chantiers à Fincantieri, qui sera à la tête de la direction stratégique et de la direction générale. Que vaudra le 1% face à cela ? Comment cet accord évoluera-t-il dans le temps et est-ce que l’Etat français jouera vraiment le jeu ? »
Pour Franck NICOLON, Co-président du groupe Ecologiste et Citoyen à la Région : « Cet accord semble poser les bases pour la création d’un groupe européen de construction navale, avec le rapprochement de la France et de l’Italie. Nous y sommes favorables mais rien n’est fait, tout est à construire. »
Pour Pascale HAMEAU, Vice-présidente de l’agglomération de Saint-Nazaire : « Nous saluons l’ouverture du capital aux salarié-e-s à hauteur de 2% et aux entreprises locales à hauteur de 3,66%, que nous appelons de nos vœux depuis longtemps et qui contribue aussi au maintien de l’emploi et du savoir-faire local. Mais nous regrettons que cette possibilité ne soit pas élargie aux collectivités locales et aux citoyen-ne-s. Les Chantiers sont avant tout une belle aventure humaine, c’est un moteur de leur réussite et cet engagement y aurait fortement contribué.
"L’écran de fumée de la nationalisation estivale du chantier de Saint-Nazaire vient de se dissiper : le principal outil de production de la filière navale française passe sous pavillon italien. Au-delà de l’étonnant montage juridique permettant à Fincantieri d’être majoritaire dans le capital et dans la gouvernance grâce à un « prêt » de l’État français de 1% du capital sur 12 ans, aucune garantie supplémentaire n’a été apportée.
C’est un très mauvais scénario qui se dessine pour la navale française.
D’une part l’Italie prend la main sur la construction civile avec des capacités de productions concurrentielles et un rapport de force déséquilibré : 20 chantiers dans 7 pays contre 1 en France. D’autre part les négociations entamées pour prolonger l’entente franco-italienne dans le militaire et concurrencer les grands groupes anglo-saxons risque d’organiser la mise en concurrence entre les capacités de production du chantier de Saint-Nazaire et celles de Naval Group (ex DCNS) qui entend faire fructifier son entrée au capital de la nouvelle structure franco-italienne.
D’autres solutions sont possibles notamment une solution nationale ou de coopération européenne mettant la capitalisation au service de l’ambition de diversification rassemblant l’État et toutes les entreprises dont les besoins se font jour (les compagnies de transports, les armateurs, les chargeurs, Total, GDF, Orange…).
Or, le nouveau pacte actionnarial franco-italien enferme le chantier dans la monoproduction de paquebot et renforce le risque du détournement de la vocation civile du chantier de Saint-Nazaire avec le rôle nouveau que veut jouer Naval Group. Depuis plus de 10 ans, le chantier de Saint-Nazaire n’a produit que des paquebots et quelques navires militaires de gros tonnage.
Après Alstom hier, le dossier STX révèle l’obsession financière du nouveau pouvoir et son absence totale d’ambition industrielle. Une filière navale indépendante est pourtant une condition indispensable à la réponse aux besoins humains et à la transition écologique (après le transport ferré, le transport maritime et fluvial est le transport le plus propre).
La navale du XXIéme siècle reste à faire"
"Après une nationalisation de deux mois, le gouvernement lâche finalement STX tout en se réjouissant d’un « accord équilibré » selon l’expression de Bruno le Maire. A quoi a servi cette nationalisation si ce n’est à enfumer les esprits ? Pourquoi ce retour en arrière ? La nationalisation temporaire avait pour objectif de permettre à des investisseurs français de rentrer au capital, car il existe un véritable danger pour nos emplois, il y aura plus de travailleurs détachés et la délocalisation de notre savoir-faire vers la Chine est un risque avéré, au vue des accords entre Fincantieri et la Chine.
Le gouvernement de monsieur Macron, ne respecte pas ses promesses de conserver la majorité du capital et continue l’immense chantier de désindustrialisation de notre pays. Le gouvernement n’en finit plus de brader nos fleurons industriels. C’est une nouvelle claque pour le souverainisme et pour notre liberté industrielle et militaire, et c’est un nouveau pas vers le mondialisme. En effet, seul le port de St Nazaire est capable de construire le second port avion dont la France a tant besoin, pour rester crédible au niveau de sa défense. Ne pas conserver la majorité au capital de STX est donc suicidaire pour notre pays.
Le Front national de Loire-Atlantique, souhaite que le gouvernement soit transparent sur les accords passés avec Fincantieri et que sois mises au grand jour les clauses de cet accord ; car de cet engagement dépend l’emploi de notre bassin nazairien et la fuite de notre savoir-faire. Cette trahison du gouvernement laisse à penser que les promesses de maintien de l’emploi, seront encore une fois vaines car rarement vérifiées.
Le Front national, premier parti politique à avoir dénoncé les risques d’une vente prématurée en 2013 par la voix de notre conseiller régional Jean-Claude Blanchard, sera vigilant quant à la préservation de nos emplois."
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