" Beaucoup de personnes m'appellent bourrelier. Mais c'est un métier qui a pratiquement disparu. À l’origine, les bourreliers étaient ceux qui fabriquaient le corps des colliers d'attelage ; c’est-à-dire la partie qui est rembourrée en paille de jonc. Moi, je suis sellier harnacheur et nous sommes peu nombreux dans la région des Pays de Loire". Loin de renier l'une des origines de son métier, Gabriel Boudot tient toutefois à se montrer précis sur l'intitulé de sa profession, tout comme il est extrêmement pointilleux sur la fabrication des objets qui lui sont commandés. Aujourd'hui installé à son compte rue du Maine à Saint-Nazaire, Gabriel est devenu "sellier harnacheur" un peu par défaut. Adolescent, il se destinait plutôt à devenir agriculteur dans l'élevage bovin et la production laitière. Il s'oriente vers un BAC STEA (sciences et techniques de l'environnement en agriculture),mais un grave accident de la route va bouleverser son existence. Il est renversé par un automobiliste sur une petite route de campagne. Gabriel est gravement blessé et reste plus de trois mois dans le coma.
Avec ses proches le jeune homme réapprend à vivre. Pendant trois ans avec un courage extraordinaire , il remonte la pente, doucement mais sûrement. . Une nouvelle vie commence.
Major de promotion
Au fil des mois, la mémoire revient. Gabriel se souvient alors qu'il aimait à réparer le matériel de collègues et notamment les harnachements pour chevaux. À partir de là, il décide donc de devenir "sellier harnacheur". En vain, il cherche une formation. Il ne trouve qu'un examen à passer. Alors lui vient l'idée de solliciter, le sellier du Haras de la Roche-sur-Yon. À ses côtés, Gabriel apprend tous les rudiments du métier et décide de passer son CAP au bout de 10 mois. Véritablement passionné, il passe avec brio l'examen et en ressort même major de sa promotion… Encouragé par cette réussite, il décide de tout faire pour s'installer à son compte. Mais, il lui faut trouver le financement. Il enchaîne alors, les petits boulots et CDD chez des selliers . Après quelques expériences, il franchit le pas et s'installe donc rue du Maine à Saint-Nazaire dans un local de 20 m2. Lorsque l'on pénètre dans cet atelier, on est bien loin du cliché que l'on peut avoir des ateliers du bourrelier d'antan. Ici, tout est scrupuleusement ordonné avec une rigueur extrême. Scies à bois, métaux, tenailles, vrilles, vilebrequins, rabots, etc. chaque outil est rangé à sa place. Les demi-dossets (moitié de peau de vache) sont allongés soigneusement sur l'établi. Elles sont issues de bovins français et travaillées en France chez des tanneurs du côté de Lyon.
Des menottes en cuir
Aujourd'hui, Gabriel affiche une mine réjouie. Si les séquelles du passé demeurent, le jeune homme semble s'épanouir dans son métier. Son talent est reconnu et les commandes commencent à affluer. Car à vrai dire, il sait tout faire ou presque. Licols, brides, harnais, selles, etc. n'ont plus de secret pour lui. Chaque pièce est adaptée à la morphologie de l'animal et garantie trois ans. Cela passe par le collier pour chat ou chien, à la selle du cheval et autres objets pour animaux. Il n'y a pas si longtemps, le cirque Bouglione est venu lui passer une commande pour un licol de chameau. Gabriel s'est déplacé pour prendre les mensurations de la bête et une dizaine d'heures plus tard, la livraison était effectuée. Mais les réalisations de notre sellier harnacheur ne s'arrêtent pas spécialement aux animaux, même si ses principaux clients sont des propriétaires de chevaux. Il lui arrive parfois de réaliser des commandes un peu spéciales, tels ces étuis de chargeur pour la BAC de Saint-Nazaire, ou encore des cagoules de soudeurs, où réparer des ballons de horse-ball, etc.. Et puis, il y a ces commandes qui sortent de l'ordinaire : "Un jour, un monsieur est venu me voir, pour que je lui confectionne un jeu de menottes en cuir pour jeu érotique" dit-il avec un large sourire.
Des coutures à la main
L'ensemble de ces objets est confectionné avec une extraordinaire dextérité. Ils sont fait main, même si quelques coutures sont effectuées avec une machine très performante. "Parfois, les gens hallucinent de voir que l'on puisse encore coudre à la main" confie Gabriel. Après 8 mois d'installation, le jeune homme est bien décidé à poursuivre dans le chemin qu'il s'est tracé. Certes, il ne gagne pas énormément d'argent, mais il parvient à couvrir tous ses investissements, et en ces temps qui courent ce n'est déjà pas si mal. Il faut dire également que Gabriel est très économe. Chaque chute de cuir est récupérée (à 200 euros le m2, ça vaut le coup) et trouve son utilisation à travers, la fabrication d'objets divers tels que bracelets, ou petites bourses à monnaie, etc.Autant de petites idées cadeaux à l'approche des fêtes de Noël.
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